Il aura fallu tout juste deux heures à Rafael Nadal pour abattre le Japonais Kei Nishikori 6-4, 6-1, 6-3.
Le public du Chatrier était cependant mitigé sur les performances de Nadal. En effet, en dépit d’un jour très particulier pour le Majorquin, qui fête ce lundi 3 juin son 27ème anniversaire, les aficionados de tennis comme Daphné, avaient décidé de soutenir le Japonais : “Allez Nini ! Il faut qu’on lui trouve un surnom” glisse-t-elle à ses voisins de loge. “Nini, Chikori… Chicorée ?!” On se rend compte qu’il est beaucoup moins populaire que Rafa.
A la question “Pourquoi ne soutient-elle pas Nadal ?”, elle me confie qu’elle le trouve “absolument pas chic à se gratouiller les fesses avant chaque points”. Sa voisine renchérit : “Nadal c’est un beau joueur mais il n’a pas l’élégance de Federer”. Et une troisième de venir trancher le débat : “Moi j’aime beaucoup Rafael, car il ne se prend pas pour un demi dieu et il reste très sympathique !”.
Écoutant, malgré lui, le débat improvisé en plein match, Alain Dorgans, journaliste à France Télévisions, regrette que “le tournoi ait pris une tournure très business” et déplore “l’absence d’un public connaisseur du vrai tennis”.
A l’anniversaire de Rafael Nadal sur le court Philippe Chatrier, j’y étais !
Fin du match, les 16 000 spectateurs du Philippe Chatrier se lèvent spontanément et entonnent “Joyeux anniversaire !” pendant que l’on dresse sur le court une table. Pour la première fois, le Majorquin voit arriver une pièce montée ornée de deux raquettes et décorée de balles de tennis. Célébration improvisée mais bien orchestrée dont beaucoup étaient déjà au courant. En effet, la nièce de Claude Lelouch m’avait conseillé d’être présent “à la fin match pour l’arrivée d’un gâteau surprise”. Nadal remerciera le public d’un discours en français : “c’est un moment très spécial pour moi”. L’espagnol s’est vu ensuite couvert de cadeaux et de fleurs. A peine les bougies soufflées, il repartira aussitôt — régime de sportif oblige — tout comme le gâteau qui le suivra en direction des coulisses. Déçu et restant sur sa faim, un badaud s’exclame : “Oh, on n’a même pas eu un peu de gâteau ?”.
Daniel Latif
Crédit Photo : Jan McIntyre