Ces boissons qui ont trinqué dans les cafés

Ricqles« Qu’est-ce que je vous sers ? » me lance la serveuse. Je réponds aussitôt : « La carte s’il vous plaît ». Indécis, moi ? Non, varions les plaisirs ! Me voilà plongé dans une interminable carte. Un jus ? Pas tomate, je viens d’en prendre un dans l’avion. Carotte ? Eu égard du prix, il porte bien son nom. Une orange ? Elle était trop concentrée. Pamplemousse, en bouteille également. La seule chose de pressée ici, c’est la serveuse.

Je referme la carte et entame un long cogito. « Vous avez choisi ? » Non mais vous allez peut-être me suggérer quelque chose d’original ? Un café ? Que s’il est turc. Ah, c’est un Nespresso… Ok, what else ? Avez-vous du Pepsi ? Coca ?! Un Coca vanille alors. Non plus ? Et du Ricqlès ? Vous n’en vendez plus depuis 50 ans ? Voyons, vous ne les faîtes pas ! Une Suze ? Elle me regarde interdite. Bah quoi ? Suzer n’est pas tromper ?

Je prendrai bien un cidre. Pas de bol et encore moins de bolée. Oserai-je faire l’affront de demander un Canada Dry ? Allez, va pour une mousse. Une Carlsberg mais en fût. Mettrai-je trop de pression ? Face à l’insuccès de mes desiderata, je m’enquis si l’établissement proposait du vin chaud. En vain, on me proposa un Grog. Je devais passer pour un grand malade.

Après moult concessions, je me résignais à prendre un chocolat chaud mais ce fut « trop tard, on ne sert plus de boissons chaudes à cette heure-ci ». Tiens donc.
Toujours dans ma posture Cogito ergo sum, j’aperçus dans le regard de la barmaid une circonspection digne de Mojito ergo soul. Finalement, j’optai pour un Schweppes. La serveuse, bouche bée. Eh oui… What did you expect ?

Daniel Latif

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