Le Stealth de Boosted Board : l’alternative à la trottinette électrique

Impossible de ne pas croiser ces trottinettes électriques qui pullulent à travers les capitales européennes. Si ce moyen de locomotion séduit bon nombre d’adeptes de la mobilité électrique, il n’en reste pas moins un classique plus que déjà vu.

Pourtant, on commence à observer l’apparition de planches à rouler électriques. Venues tout droit des États-Unis, focus le précurseur d’un moyen de locomotion qui reste très méconnu encore aujourd’hui le longboard électrique.

Le Stealth est le nouveau longboard à moteur électrique de Boosted qui a lancé toute une déclinaison de la planche à rouler en version électrique.

Au-delà de l’image ludique, il s’agit là d’un vrai moyen de transport. En témoigne son prix 1 500 euros. Plus singulier, ce super skate vous procurera bien plus que les sensations de ride d’antan.

Oui, pour le skate du futur

On en a tous rêvé depuis tout petit, le hoverboard de Marty McFly dans Retour vers le futur. Voilà de quoi délaisser les transports en commun pour s’échapper en tapis volant comme Aladdin, connaître la sensation de caresse du vent le long du corps. Boosted Board est une société californienne qui réalise enfin le rêve de gosse avec un longboard aux grosses roues motorisées électriquement en propulsion grâce à un moteur d’une puissance de 2 100 watts.

Oui, pour son originalité

Tout le monde a une trottinette, elles foisonnent partout, sur les trottoirs, partout… Au-delà d’agacer profondément les piétons et automobilistes, elles véhiculent une image inhérente du conducteur irresponsable, qui ne respecte ni le code de la route, ni les piétons.

Le Stealth de Boosted Board est un état d’esprit différent qui vous permettra de sortir du lot des classiques trottinettes.

Oui, pour ses sensations de ride

Ses grosses roues de 85 mm, sa planche épaisse et la configuration longboard permettent une flexibilité, ce qui absorbe toutes les aspérités de la route, puis permet même d’affronter les routes pavées, ce qui n’était pas possible avec un longboard classique.

Certes, les jaloux l’appelleront le « skate du feignant » mais son atout notoire ici, c’est retrouver les sensations de glisse d’un skate et arriver à destination sans nécessairement se retrouver en nage.

Oui, pour son accessibilité

Faire du skate, du longboard en a toujours effrayé plus d’un. Que l’on se rassure, ici il n’est pas question d’effectuer des figures mais de se laisser glisser.

En effet, vous n’avez qu’à poser les pieds dessus et actionner la molette de la télécommande connectée en Bluetooth pour avancer, freiner ou reculer. La vitesse maximale, la puissance d’accélération est réglable selon 5 modes de ride :

Débutant : accélération limitée, vitesse maximum de 18 km/h, aucune pente.
Éco : accélération modérée, vitesse maximum de 26 km/h, petites pentes.
Expert : forte accélération, vitesse maximum de 32 km/h, dénivelé de pente de 20 %.
Pro : accélération extrême, vitesse maximum de 35 km/h, dénivelé de pente de 25 %.

Hyper : accélération maxi, vitesse maximum de 38 km/h, dénivelé de pente de 25 %

A vous de trouver le ratio équilibré entre vitesse et consommation. Plus vous allez vite, plus votre autonomie diminuera. Il existe quelques petites astuces comme lors des démarrages en côte, qui consistent à pomper manuellement au pied pour prendre de l’élan et ainsi préserver de précieuses ressources pour gagner plus de distance pendant vos trajets.

Simplicité et accessibilité. Les non skateurs trouveront rapidement leurs repères et l’équilibre qui vient instinctivement. Notons quand même que son rayon de braquage reste toutefois bien plus limité qu’une trottinette.

Oui, pour sa sécurité

Sur la boîte, dans le manuel, sur le site, dans les vidéos… il est rappelé qu’il faut rider avec un casque. L’entreprise californienne est plus qu’à cheval sur cette règle élémentaire et de fait, vous changez automatiquement de comportement puis adoptez une conduite plus prudente. Le Stealth Board étant dépourvu de freins, il vous faudra enclencher la marche arrière pour le faire ralentir. Tout se joue dans l’anticipation.

De plus, le Stealth émet un chuintement, telle une bise qui s’amplifie et interpelle les passants qui vous entendent arriver et s’écartent naturellement.

Oui, pour son utilisation au quotidien

Son autonomie varie entre 15 et 20km, selon votre corpulence, le type de routes que vous empruntez. On l’a essayé en ville, sur piste cyclable, sur des pavés, routes caillouteuses et même sur route départementale… Certes, il y a plus confortable mais cela n’arrête pas le Stealth. Contrairement au skate classique avec ses petites roues, les petites branches, câbles, petites bordures ou autres cailloux ne sont plus des freins à votre progression.

La multiplication des voies vélos dans les grandes villes, ne peuvent que conforter son utilisation dans les trajets intra-muros.

Lors des freinage la longboard permet la récupération d’énergie. Autre atout dans son utilisation au quotidien, la rapidité de recharge. En effet, le Stealth Board se recharge complètement en 1h30.

Sachez que si vous vous retrouvez sans batterie, vous pouvez toujours skater et avancer comme sur les longboards traditionnels sans endommager le skate, ni son moteur.

Oui et non pour son encombrement et son transport

Même si le chargeur, identique à celui d’un ordinateur portable se transporte aisément. Cela oblige à avoir un sac à dos. Enfin, sachez que la plupart des compagnies aériennes refusent de transporter les batteries électriques, que ce soit en cabine ou en soute pour des raisons de sécurité. Il s’agit là de son ultime inconvénient, et des plus frustrants.

Il reste toutefois pas pratique à transporter en main. En effet son poids de 8 kilos peut s’avérer relativement lourd à la longue si vous vous retrouvez à le trimballer. Enfin, vous devrez l’avoir toujours à portée de main ou en lieu sûr car il est impossible de l’attacher, comme un vélo.

On aime :
– Le côté sensations de glisse retrouvées du longboard, skateboard
– La qualité de fabrication
– Les grosses roues qui gomment les aspérités de la route

On n’aime pas :
– L’absence d’éléments phosphorescents ou lumineux pour être visible la nuit
– L’impossibilité de changer facilement la batterie et avoir plus d’autonomie
– Transport interdit en cabine et en soute d’avion

Verdict :

Véritable alternative aux trottinettes électriques, garantissant des sensations de roulage authentiques. Le Stealth Board s’illustre aussi bien en ville, qu’en campagne ou même sur des départementales où il permet une progression suffisamment rapide

Caractéristique techniques :

Poids 7,7 kg

Dimensions :

Longueur 96,5 cm
Largeur 28,7 cm
Hauteur 14,5 cm

Roues : 85 mm

Trucks 190 mm

Vmax 38 km/h

Batterie : 36V/199Wh

Possibilité de consulter les statistiques de rides via son téléphone avec l’App compatible iOS et Android

Daniel Latif
Photo : Julien Fautrat

Cruiser en plastique ou bois ? Le skate dans tous ses états !

Skate cruiser plastiqueQuelle est cette planche que bon nombre de jeunes branchés trimbalent à travers les rues de Paris ? Dans les années 2000, l’on assistait au retour de la trottinette, mais c’était incommode à transporter une fois pliée et surtout cela reflète une image assez puérile. En 2007, les Vélib’ sont arrivés mais ces vélos trop lourds, impersonnels et la plupart du temps esquintés ont vite fait déchanter les plus grands cyclistes. Depuis l’été 2014, un surprenant moyen de locomotion a fait son retour : le skateboard. Cependant, celui-ci a cette curieuse particularité : il est en plastique ! Au grand dam de certains puristes.
De surcroît, ce dernier se trouve dépourvu de grip et arbore un panachage de couleur flashy. Équipé de quatre grosses roues, le “Cruiser”, autrement dit skateboard de petit format, voudrait nous faire croire à un nouveau concept : se déplacer en ville tout en faisant du sport ! Alors pourquoi un tel engouement envers une activité qui, autrefois, effrayait de nombreux profanes ?

LE SKATE, C’EST KITSCH !

Cruisers skateEn voilà une belle idée, mais les apparences sont trompeuses. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer attentivement leurs propriétaires skate à la main, pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un accessoire de mode des plus kitsch. En effet, ce sont des hipsters, pour la plupart, souhaitant étoffer leur style, dont une grande majorité de filles qui débutent et qui ne savent pas en faire. Les plus honnêtes avoueront même n’avoir aucun équilibre.
Toutefois, les utilisateurs de Cruisers en plastique ne sont pas tous novices. En effet, Thomas, designer à Paris, fait du skate depuis l’âge de huit ans. Il y un an, ce passionné s’est « ouvert à tous les aspects de la discipline » et s’est initié au skate en plastique. Son Cruiser, c’est son moyen de locomotion pour aller travailler. « L’avantage, c’est qu’il est beaucoup plus durable qu’un skate en bois et que je peux l’utiliser même en cas de pluie » renchérit-il.
Lorsque l’on monte dessus, l’adhérence laisse à désirer car la chaussure dérape et, à moins d’être un enfant, la planche s’enfonce, ce qui crée une désagréable sensation pendant la glisse. Le skate en plastique s’avère concrètement un gadget beaucoup trop cher pour ce qu’il offre réellement.

PLASTIQUE OU BOIS ? DEUX MONDES À PART

skateboard

Puis, il y a les connaisseurs qui ne conçoivent pas le skate autrement qu’en bois. Ces riders ont la philosophie du skateboard mais ne sont pas nécessairement des adeptes de skate park. Effectivement, les Cruisers ne sont pas faits pour réaliser des figures. Ils l’utilisent comme moyen de transport et se jouent du trafic chaotique parisien, rattrapent les bus et profitent des aménagements de pistes cyclables protégés. Ses adeptes ont tous les âges, et les dimanches sur les quais en bord de Seine l’on peut croiser des parents qui se sont replongés dans leur passion d’ado, les plus aventuriers d’entre eux ont même tenté le longboard, pour accompagner leurs enfants en balade. Comme son nom l’indique, le longboard est un skate de grande taille fait pour les descentes et la glisse à haute vitesse, entre autres.

L’alliance du matériau noble en bois au confort de roulage offert par les grosses roues, qui gomment les imperfections de la route et atténuent les vibrations, crée une nouvelle sensation plus agréable lors de la glisse. Un des agréments auquel Thomas reste encore attaché. Ce dernier confie regretter les sensations du skate d’antan. C’est pourquoi, il réfléchit sérieusement à revenir sur un Cruiser en bois pour « retrouver la légerté et la maniabilité » du skate traditionnel.

LES SKATEURS PARTENT EN CRUISADE

Cruiser skateSimple effet de mode ou réelle alternative aux transports classiques ? Que la RATP se rassure, que les concessionnaires et les pétroliers s’apaisent… Le phénomène skate est loin d’être pandémique. La pluie et le mauvais temps sauront raisonner les quelques tentés de la glisse. Les longues distances sauront également les faire déchanter. Au-delà de cet insignifiant débat, les skateurs ont encore de beaux jours devant eux car nos élus n’ont pas encore pris le temps d’une réflexion concernant la réglementation de la pratique du skateboard qui, d’ores et déjà, considérée comme problématique en matière de déplacement urbain. Et fort heureusement, car dans le cas échéant, le gouvernement se verrait obligé de se pencher sur ce dossier et mettre à contribution ces poids plumes, d’une façon ou d’une autre, en leur administrant ce que les poids lourds n’ont pas voulu entendre…

Daniel Latif