Les amoureux de la gastronomie sont servis à La Cloche

Le Bar by La Cloche est en matinée un salon de thé qui séduit beaucoup par sa configuration pour y donner des rendez-vous d’affaire, pour y travailler au calme, assis parmi un large choix de fauteuils sofas, canapés — de quoi échapper à l’ambiance open space ou tout simplement pour y prendre le café, servi avec son sucrier façon boulier, aux côtés de chouquettes, sablés ou de meringues, ce qui varie très régulièrement en fonction des pâtisseries du jour — qui sont faites sur place. Le bar est surplombé par un inspirant tableau Les Hasards heureux de l’escarpolette peint par Jean-Honoré Fragonard.

En fin d’après-midi, c’est le moment idéal pour y savourer un Kir au Bar by La Cloche. Cette spécialité dijonnaise inventée par le Chanoine Félix Kir, dont la vraie recette se compose d’un tiers de crème de cassis de chez Boudier et deux tiers de vin blanc, « attention au vin blanc, c’est de l’aligoté » précise Julien Philbert. Sa seule déclinaison est en Kir Royal, servie ici avec du Champagne Lallier. Servi aux côtés d’olives Kalamata, avec un accompagnement de wasabi et de noix torréfiées, mélanges sucrés salés ou gressins à l’huile d’olive, qui varient régulièrement, car vous êtes dans le berceau de la gastronomie. 

Julien Philbert s’est attaché à élaborer « une carte accessible autant au client dijonnais qu’à une clientèle internationale ». Le cocktail le plus demandé s’intitule le Pornstar Martini, « un grand classique onctueux très demandé, une alliance de vodka infusée à la vanille, du citron, un vrai fruit de la passion, servi avec son shooter de Champagne » présente-t-il. 

Le responsable du Bar by La Cloche a poussé le soin du détail pour choyer les clients parmi le choix des confortables assises. Ces deux fauteuils cuir cognac vous feront prendre place sous le grognement de l’ours sauvage de Richard Orlinski qui n’a pas osé affronter l’ours Pompon, l’original que l’on a croisé plus tôt au jardin Darcy. Pour les indécis, il y a cet intrigant mais non moins impressionnant canapé bleu, en semi rotonde futuriste, minimaliste, épuré et élégant. Il y a de surcroît un petit coin sous une alcôve qui offre des assises plus lounge et enveloppantes en hauteur pour une ou deux personnes. Ici, pas de numéros de table, elles sont désignées par des lettres. Ainsi, la Table B se trouve aux côtés du piano. 

L’apéritif terminé, nous prenons naturellement la direction du Restaurant by La Cloche, qui offre une vue sur la cour intérieure et les jardins avec cette réinterprétation de l’ours Pompon par Orlinski. 

Ce qui caractérise d’autant plus son charme, c’est le contraste dans cet hôtel avec « cette façade historique imposante,  et le côté moderne et décontracté à l’intérieur du bar et du restaurant » dépeint précisément Noël Lazarini. Un lieu qu’il chérit particulièrement car ce diplômé d’une école hôtelière en Corse, a « gardé un affect pour la restauration » par sa formation mais surtout sa passion. C’est pourquoi il s’est attaché à mettre un accent particulier sur la gastronomie avec le Chef Laurent Peugeot, distingué par 1 étoile au guide Michelin avec le restaurant Le Charlemagne situé près de Beaune, à qui il a confié l’élaboration de la carte du restaurant de la Cloche. 

Pour Noël Lazarini, la gastronomie c’est « faire vivre une expérience et créer une émotion », c’est le souci de l’inframince, l’ultra petit détail qui va au-delà de l’assiette comme l’accueil, l’atmosphère, l’ambiance musicale, le choix de la vaisselle, etc. Des petites attentions qui ont déjà porté leurs fruits car « nous avons décroché une toque au Gault et Millau en quelque mois et nous figurons dans la sélection du guide Michelin parmi les 30 restaurants à découvrir en début d’année » se réjouit le directeur de l’institution dijonnaise.

A peine installé, le Chef vous sert des canapés pour accompagner l’apéritif avec une gougère au Brillat-savarin fromage on ne peut plus local, à côté d’une polenta frite avec une mousse de foie de pigeon et un cromesquis de patate douce. 

Des amuse-bouches viennent ensuite s’assurer d’une douce transition entre l’apéritif et le souper avec ces billes de tapioca et saumon fumé. 

En entrée, le choix se porte sur le homard bleu de Bretagne, gelée Kaffir lime, pomelos, main de bouddha, accompagné de pickles de légumes et de sa touche d’exotique, qui se marie parfaitement avec un vin blanc Montagny, Haute-Côte de Beaune, aux traits dorés. 

La spécialité typique bourguignonne à tester dans ce restaurant, c’est le pigeon de Corton, cuisses en croquette, carottes des sables et Sriracha. Un plat qui n’a rien à voir avec l’oiseau des villes de notre imaginaire, mais plutôt une espèce particulière dans un élevage précis, très prisé des connaisseurs et gastronomes qui veulent retrouver une viande semblable au canard, plus foncée, avec un goût plus corsé, dans le style gibier. 

Les amateurs de belles viandes trouveront leur bonheur avec le filet de bœuf Angus maturé 30 jours, accompagné de betterave, ail noir et d’un surprenant jaune d’œuf confit, des plus délicats. Sous les conseils du sommelier, un verre de Crozes-hermitage, de chez Laurent Combier, vieilli en fûts en béton pour lier cette belle pièce en harmonie avec un vin très structuré, légèrement épicé et puissant qui inspire des notes de réglisses et poivre noir. 

Pour les puristes, une sélection de fromages de chez « Alain Hess, maître fromager », pour les plus classiques le dessert avec, entre autres, ce rouleau de mangue avec une crème glacée coco à l’intérieur, accompagné d’un savoureux sablé puis d’une glace à la mangue. 

La chef pâtissière vous offrira, pour accompagner le thé ou café, des mignardises. Ce soir-là, c’est entremets à la fraise accompagnés d’une truffe chocolat café et d’une pâte de fruits à la fraise, pour terminer en beauté ce repas divin.

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Lire cet article en anglais sur The Interior Review

Daniel Latif
Photos : DL /DR