Le nouveau L’Équipe : mi pub, mi… Enlise !

NouveauLequipeLa photo est contractuelle. En voilà un beau coup de communication ! Une fabulation tellement bien orchestrée par l’agence de publicité DDB Paris qu’elle relève d’une organisation des plus méthodiques. Beaucoup mieux qu’une opération réglée comme du papier à musique, la campagne #nouveauLEQUIPE est calibrée sur du papier millimétré.

En effet, comment faire passer incognito auprès d’un fanatique que son support préféré va se réduire comme peau de chagrin sans risquer l’hooliganisme ?

Tout simplement, en lui contant une belle histoire à dormir debout. L’histoire d’un record, un pur artefact : « le plus grand quotidien sportif français » qui « mesure officiellement « 28 x 36 cm » depuis le 18 septembre 2015.

« CHÉRI, J’AI RÉTRÉCI L’ÉQUIPE ! »

Ancien lequipe nouveau« Super », « Bravo », « Cool », « Fan », « Top »… Les lecteurs du quotidien sportif L’Équipe ne tarissent point d’éloges — sur Twitter — au sujet du rétrécissement de leur journal. Fini le « broadsheet », nos athlètes de la lecture dans les transports en commun se réjouiront de l’aspect « plus pratique » du « tabloïd » qui dorénavant leur permettra de le lire sans éborgner leur voisin. Le fanatique sportif serait-il soudainement devenu courtois et civil au point de se soucier du confort des autres passagers ?

Il subsiste, cependant, quelques courageux attachés au charme du format historique de l’Équipe. Ces derniers regrettent le ratatinement de la mise en page et le fait de ne plus pouvoir plier leur journal en quatre.

Ironie du sort. Entre les réductions des coûts de fabrication et distribution, la disparition de nombreux titres et l’effondrement des ventes depuis quelques années… Ce faire-part annonçant la renaissance du célèbre journal sportif français représente une allégorie de la décadence de la presse écrite aujourd’hui. L’absence de graphe confirme bien l’hécatombe dans la presse quotidienne où seules quelques grandes éditions persistent encore dans les kiosques pour le symbole et le prestige.

Daniel Latif