Carte postale d’été

À l’heure où plus personne ne prend la délicatesse de s’écrire, à l’heure où les correspondances postales riment avec un autre temps que les moins de vingt ans ne peuvent connaître…

Voici, encore mieux qu’une carte postale, une parenthèse où se conjuguent les sons, les images mêlés à un doux parfum d’été. Au-delà de la performance théâtrale, cette synesthésie des plus intimistes s’intitule « J’avoue » et a réuni, autour de Daniel Latif, un cœur des plus prometteurs, le groupe Confessions. Avec au chant : Selen Karlikaya, Georgie Brown, Zara Asatrian, au piano Jazz Cuti, à la basse Adrien Legleye et Tudi Cariou à la batterie en direct de la plage de Saint-Nazaire.

Laissez-vous embarquer par cette vue imprenable sur l’océan atlantique, une caresse estivale, un rêve à observer et une douceur pour les oreilles orchestré par La Voix et Craig.

Une production Wolface pour Fréquence 3

Journée mondiale de la radio : quand la FM erre

Il paraît qu’aujourd’hui c’est la journée mondiale de feue la radio. Pourquoi — feue — ? Car plusieurs personnalités du monde radiophonique ont orné leur murs Facebook de photos rétro Ô combien kitschissimes d’eux-même au micro de radios d’antan comme si l’on ressortait les souvenirs d’un patrimoine tombé dans l’oubli.

Ainsi, la directrice de l’UNESCO, Audrey Azoulay, invite toutes les stations à célébrer cette occasion « à travers la couverture sportive ». Soit. N’ayant aucun poste de radio à la maison, j’ai décidé de prendre ma voiture, de faire un tour du périphérique puis de circuler dans Paris aux heures de pointes — pour le côté sport.

Je cherche le bouton FM à travers les menus de la voiture. Ah ! Le voilà, ça faisait une éternité que je ne l’avais pas sollicité. Je balaie les fréquences mais le poste ne reconnaît aucune station. Je grommelle, je continue à rentrer les fréquences, 100.3 FM, ma référence d’ado, c’est NRJ… Rien ! Europe 2, euh non, Virgin, 103.5 FM, rien… Bon valeur sûre de chez sûre France Info 105.5 FM et rien. Serait-ce la neige qui a encore perturbé les fréquences ? Je jette un œil sur le toit de mon auto, on m’avait volé mon antenne radio.

Je fonce chez « la patte de l’expert ». 30 balles, quand même ?! « D’un côté, qui écoute encore la radio ? » me lance le vendeur. En tant que grand passionné de radio, je lui rétorque que beaucoup de français l’écoutent encore. Certes, par dépit, dans les bouchons, quand le forfait data a été épuisé par les Apple Music, Spotify et autres Deezer, quand on fait le plein chez Total ou ses courses au Super U. Allez, soyons sport, pour une fois soyons un peu nostalgiques…

Me voilà reparti avec dans les bouchons franciliens, plus concentré sur le zapping des radios que sur ma conduite. À la recherche d’un programme un tant soit peu intelligible et audible, parmi foison de radios dont la qualité est inaudible, aux écrans publicitaires irritants, annonces farfelues et hits insupportables… J’ai fini par mettre France Info, après cinq minutes de sinistrose, la même actu en boucle et ce jingle oppressant… J’ai tout simplement coupé la radio et j’ai mis ce bon vieux CD de Nelly Furtado, qui traînait dans la boîte à gants. Le deuxième morceau s’enchaîne : « Shit on the radio ». Whoa Nelly !, c’est le titre de l’album, il date de 2001. Sans doute, un titre prophétique qui annonçait déjà, à l’époque, l’âge où la radio a commencé à sombrer dans l’ère du déclin.

Daniel Latif

Publicité clandestine : la bonne affaire d’Edouard Baer

On en a connu des grands moments radiophoniques, mais si l’on devait s’attarder sur un chef d’œuvre des plus actuels ce serait le magnifique braquage organisé par deux matinaliers…

Edouard Baer Camille Combal Nova Virgin RadioOn en a connu des grands moments radiophoniques, mais si l’on devait s’attarder sur un chef d’œuvre des plus actuels ce serait le magnifique braquage organisé par deux matinaliers.

En chef d’orchestre : Édouard Baer, troubadour qui berce son auditoire de « petite radio » — 26 fréquences à travers la France — dans une utopie et prétend s’insurger contre la publicité diffusée sur son antenne : « on a depuis des semaines, trois pubs de bagnoles tous les quarts d’heure et il y a un pick-up Nissan, je n’en peux plus. Je ne compte pas l’acheter. Je vais vous dire franchement personne n’a envie de l’acheter !».

PUBLICITÉ CLANDESTINE SUR VIRGIN AU PRIX NOVA

Ce dernier, dans une performance théâtrale de radio pirate vient prendre l’antenne de la matinale animée par Camille Combal sur une ancienne « grosse radio » — feu Europe 2 : « je me disais que vous avez peut être plus d’auditeurs ? ». Certes, Virgin Radio exploite 239 fréquences, mais peine tout autant en termes d’audience. Pour preuve, notre saltimbanque, à la tête d’un beau manège en est réduit à faire gagner des lots de fanfare allant même jusqu’à leur promettre de payer 10 ans de loyer…

Camille joue l’interloqué et lance tel un concessionnaire : « Nissan font des voitures de qualité ». Voyant que son interlocuteur est des plus réceptifs à la réclame, il le récompense : « Tiens envoyez-lui la Peugeot, la Renault… il a l’air de bonne composition le Camille Combal ».

MAIS QUE FAIT LE CSA ?

Et voici comment incognito notre cher Édouard Baer a rediffusé, hors des écrans prévus à cet effet, un message publicitaire sur deux antennes différentes. Plus qu’une performance, aux yeux des annonceurs, il s’agit du plus beau casse du siècle. On ne pouvait rêver mieux comme chef d’orchestre publicitaire.

Continuant ainsi sa glose dans une performance théâtrale dantesque : « c’est pas contre vous, c’est simplement pour partager. « Sharer », je dirai, du verbe I share, you share, let’s share la publicité ». Sharez-donc Édouard Baer, car bientôt ce sont les audiences et a fortiori les radios qui cherront.

Daniel Latif