L’arbre ou la pub ? La Mairie a tranché !

On pensait Paris libéré de ces panneaux publicitaires, eh non ! Les revoilà… Et ils ont fleuri à autant d’endroits stratégiques qu’ils en arrivent à gâcher de façon éblouissante l’harmonie de Paris et d’occulter toute vision à l’horizon.

Ainsi, et comme il n’y en avait pas déjà assez, voilà de nouveaux travaux, des trottoirs défoncés pour replanter ces panneaux qui furent enlevés suite à une décision de justice. Fini la rêverie et flânerie parisienne, maintenant place au lavage de cerveau marketing, au consumérisme compulsif puis à l’architecture capitalistique avec ce « mobilier urbain ».

LE RETOUR LA POLLUTION VISUELLE À PARIS

« Pourtant, nous sommes bien dans l’espace public, censé être notre espace, là où on est le plus légitime et ce dernier est exproprié par les multinationales » regrette Khaled Gaiji, porte-parole de Résistance à l’agression publicitaire, une association qui se bat depuis plus de 25 ans contre l’invasion publicitaire. 

Au sein de ce collectif qui prône la sobriété publicitaire l’on s’étonne d’une « mesure suicidaire de la Mairie de Paris avant les municipales ». En effet, la cause antipublicitaire, même si elle reste discrète, n’en est pas moins très populaire. Il n’y a eu « aucune concertation avec les maires d’arrondissements » déplore-t-on à la Mairie du 17ème arrondissement de Paris. En théorie, le Maire « se réserve le droit d’agir », en pratique les panneaux sont déjà installés !

Face au lobby des publicitaires et les politiques peu scrupuleuses des municipalités, les citoyens des villes se sentent trahis quand se dresse chaque jour un nouveau support commercial. Que ce soit sur des poteaux, les abribus, des façades, des monuments ou encore des chantiers… Revoilà une nouvelle publicité ! Mais le message de résistance des parisiens est des plus louables et honnêtes. Comme cette affiche adressée à la Ville de Paris : « les habitants du quartier ne veulent pas de panneau publicitaire mais un arbre ».

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Mission « Fluctuat nec mergitur »

L’eau qui s’écoule dans le caniveau est devenue verdâtre, virant par endroits au marron. Un amas d’algues, de déjections, on l’espère, canines — qui ont visiblement bien fermenté  — s’agglutine entre les roues des Vélib’ faisant barrage par la même occasion aux innombrables mégots ainsi que divers détritus… Certains se surprennent à marcher dans une flaque. En effet, le débit étant tellement important que ce torrent sort de son lit puis établit sur le trottoir une mare où les enfants s’amusent à tremper la main, elle a l’air bonne !

Deux amoureux intrigués demandent au restaurateur si la bouche de lavage est active depuis longtemps ? « Plus de 15 jours » selon ses dires, puis il continue : « la mairie a été appelée à trois reprises », cependant l’eau coule toujours.

Ce n’est pas par conviction écolo mais plutôt avec bon sens, que ces jeunes se mirent en tête de chercher une pince pour fermer cette vanne. Après avoir arpenté les alentours, à la recherche d’une quincaillerie, ou d’un artisan susceptible d’avoir l’outil prodigue. Ils rencontrent Jeff, ce fameux restaurateur qui leur propose une pince et un marteau. Touché du fait qu’ils soient chagrinés par une fuite qui ne concerne aucunement leur immeuble, il abandonne son établissement et tient à les accompagner dans cette quête des plus honnêtes.

Remontant tous ensemble les deux pâtés de maisons pour atteindre la source qui verse à flots.  

Dix minutes de tentatives infructueuses, où Jeff se blesse et s’ouvre la main, il persiste, un jeune homme prend le relais, en vain, la pince n’accroche pas en raison de l’abondance ce qui empêche une bonne prise.

Une voiture d’agents de la police municipale de la Mairie de Paris passe et observe le petit ruisseau mais repart aussitôt.

Le jeune homme prend la direction du commissariat, à deux pas de là. Sur recommandation d’un policier, il appelle les pompiers et se fait rembarrer ainsi « ce n’est pas de notre ressort, voyez avec la Mairie, nous on n’a pas le temps de s’occuper de ça ». Les hommes du feu devaient être sûrement débordés dans les préparatifs du Bal des pompiers qui a lieu en cette veille du jour de gloire !

Enfin, un policier du commissariat, sensible à cette démarche décide d’appeler avec sa hiérarchie la mairie, ils promettent d’intervenir. Huit heures plus tard, après avoir activé de nombreux leviers, l’eau a cessé de couler.

Mission extraordinaire terminée — avec mention « Fluctuat nec mergitur ».

Bien joué, Messieurs les policiers !

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Journée sans voiture : mi pub, mi… Jobardise !

Journée sans voiture BasketHeureusement que la Mairie de Paris est là pour prodiguer aux dépendants de leur automobile, des recommandations de la plus haute importance afin de survivre lors d’une journée sans voiture.
Ainsi, pour ne pas se faire accuser d’entraver à la liberté de circulation, c’est avec une maxime qui relève du truisme que l’on explique au Parisien qu’il peut chausser des «baskets » ou compter sur les indéfectibles « métros » pour continuer à se déplacer dans la capitale.

VOUS ROULIEZ ? J’EN SUIS FORT AISE. EH BIEN ! MARCHEZ MAINTENANT

journee_sans_voiture_metroDès lors, on peut anticiper sur les prochaines possibles affiches de la Mairie de Paris :

– Une journée sans soleil c’est une journée avec parapluie

– Une journée sans ascenseur c’est une journée avec escalier

– …

Toujours dans la lignée des conseils pragmatiques des plus terre à terre de la Mairie de Paris, on redoutera particulièrement celui-là :

Une journée où le seuil d’alerte à la pollution a été dépassé, c’est une journée où l’on retient sa respiration.

Daniel Latif