Odense, une autre façon d’embrasser l’hiver

Après Copenhague et Aarhus, Odense est la troisième plus grande ville du Danemark. Une ville à taille humaine, douce et attachante, souvent associée à l’une de ses spécialités les plus emblématiques : le marcipan d’Odense. Cette délicate douceur, proche de la pâte d’amande mais plus fine et plus subtile, est fabriquée à partir d’amandes finement broyées et de sucre. Un symbole gourmand devenu presque indissociable de la ville depuis plus d’un siècle.

Capitale de la Fionie, Odense est aussi connue bien au-delà des frontières danoises pour être la ville natale de Hans Christian Andersen. Sa maison d’enfance, devenue un musée que l’on peut visiter aujourd’hui, rappelle que c’est ici qu’est né l’un des plus grands conteurs européens.

Mais Odense ne se résume ni à ses douceurs ni à ses contes. La ville se prête merveilleusement à la flânerie, entre vestiges vikings du Moyen Âge et patrimoine religieux remarquable. La cathédrale gothique Saint-Knud, dont les origines remontent au XIᵉ siècle, domine le centre historique. En hiver, elle fait face à un immense sapin de Noël, point de départ d’une mise en lumière qui se prolonge naturellement jusqu’à la place Flakhaven.

C’est là, au cœur de la ville, que s’installe chaque hiver une patinoire extérieure en vraie glace. Une activité idéale à faire en famille, entre amis, ou même en solo, pour prolonger un peu la magie de Noël quand on trouve, comme beaucoup, que les fêtes passent toujours trop vite.

Dès l’arrivée, l’ambiance est chaleureuse. Accueilli par une équipe souriante, on enfile ses patins avant de s’élancer sur la glace, dans une atmosphère qui évoque presque un Holiday on Ice à ciel ouvert. La glace est de très bonne qualité, parfaitement entretenue, sans aspérités. Et surtout, on ne s’ennuie pas : une très légère descente d’un côté et une montée tout aussi douce de l’autre viennent casser la monotonie des tours. Une subtilité bienvenue qui apporte du rythme et permet de travailler l’équilibre et la maîtrise du patinage.

Au centre de la patinoire, un banc circulaire invite à la pause. L’occasion d’admirer la vue imprenable sur la mairie d’Odense, dont l’architecture néo-Renaissance de 1893 dialogue harmonieusement avec la cathédrale voisine et les bâtiments historiques alentour. À quelques pas, d’autres églises du centre ancien complètent ce décor urbain dense et élégant. La carte postale est parfaite.

Un véritable esprit de famille règne ici. Le temps d’un instant, on devient presque le spectacle des passants, qui s’arrêtent, regardent, rêvent. « C’est beau et ça fait rêver, et en plus ça a l’air super simple », s’émerveille Gitte, replongée dans ses souvenirs de jeunesse, quand elle patinait encore sur des lacs gelés.

À la tombée du jour, lorsque les lumières se reflètent sur la glace et que les cloches de Saint-Knud retentissent, le temps semble s’arrêter : la patinoire de Flakhaven devient bien plus qu’une simple attraction hivernale. C’est une parenthèse, encore plus délicate si l’on a la chance d’entendre le carillon des quarante-huit cloches. Un moment suspendu où la ville se laisse apprivoiser en glissant. À Odense, l’hiver est une caresse qui donne envie de rester encore un peu.

La patinoire d’Odense à Flakhaven est ouverte tous les jours de 10 h à 21 h. Plus d’informations ici : https://www.city-odense.dk/nyheder/skoejtebane-paa-flakhaven/

Daniel Latif

Journée internationale de la raclette au Drugstore Publicis Champs-Élysées

Les origines de la raclette remonteraient au Moyen Âge, en Suisse, dans le canton du Valais. À l’époque, les bergers valaisans faisaient chauffer leur fromage au feu de bois avant de le racler sur du pain ou des pommes de terre. Un geste simple, rustique, qui donnera son nom au plat.

Le fromage utilisé est aujourd’hui connu sous l’appellation Raclette du Valais AOP, un fromage à pâte mi-dure, traditionnellement fabriqué à partir de lait cru de vache.

En France, la raclette connaît un véritable essor à partir des années 70, avec l’arrivée des premiers appareils électriques permettant de faire fondre le fromage directement à table. La convivialité devient alors indissociable du plat.

Le 13 décembre, la raclette à l’honneur

Le 13 décembre, c’est la journée internationale de la raclette. À cette occasion, Seb a organisé le #ParisRacletteDay au Publicis Drugstore, sur les Champs-Élysées. Un lieu mythique, avec vue sur les Champs et sur l’Arc de Triomphe, qui se prête étonnamment bien à l’exercice. Avec les décorations et illuminations de Noël, la raclette s’y installe comme une évidence, entre effluves de fromage fondu et regard porté sur l’une des avenues les plus célèbres du monde.

La raclette, une affaire de convictions

Pour Clément Cavadore, grand amateur de raclette, il est temps de trancher le débat : « arrêtons de parler de saison de la raclette, car c’est toute l’année la saison ». Un avis partagé par Raimund Kunz, ancien ambassadeur et diplomate suisse, avec qui j’avais eu le plaisir de déguster une raclette un 1er août, au Swissôtel The Bosphorus d’Istanbul, par plus de 35 degrés. Preuve, s’il en fallait une, que la raclette n’a que faire du thermomètre.

Même tonalité chez Yann, chef et restaurateur français : « la raclette, on se pose trop de questions avant de la manger : “est-ce bien la saison ? fait-il assez froid ?” Et on culpabilise après, parce que c’est vrai, ce n’est pas le plat le plus léger. Mais au final, on devrait en manger toute l’année, et ça devrait être remboursé par la sécurité sociale ».

Fromages, variations et liberté

Le fromage à raclette est un fromage au lait cru, à pâte pressée, spécialement élaboré pour être chauffé. Pour l’événement, on retrouve notamment le fromage du Meilleur ouvrier de France, M. Janier. Mais la raclette se décline aujourd’hui pour tous les goûts : à la truffe, au poivre, aux grains de moutarde, au vin blanc, fumée, à l’ail.

La légende dit qu’une vraie raclette repose sur ce trio incontournable : fromage, charcuterie et pommes de terre. Mais les légumes sont toujours les bienvenus, et il serait dommage de s’en priver.

Il est également possible de revisiter la raclette avec du morbier, de la montagnette d’Aydius au Jurançon ou même du saint-nectaire, qui apporte un fondant et une onctuosité remarquables. Et surtout, ne pas oublier les essentiels : les cornichons, oignons et salade.

Une organisation collective

Cette performance a été rendue possible grâce aux bénévoles des Toques Françaises, dont la mission est de partager et valoriser la gastronomie française dans le monde. Grâce à leur mobilisation, un service continu a pu être assuré de 11h à 22h, pour un total de plus de 1 200 couverts.

La balade digestive de rigueur

Après le repas, quoi de mieux qu’une petite marche sur cette avenue mythique ? Les Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe, la ville qui continue de vibrer. Il ne manque plus que la neige.

Vivement l’année prochaine !

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Daniel Latif
Photos : Jordan Rey, DL /DR

Les saveurs lyonnaises s’invitent au lounge Air France

Décidément, le lounge Air France du terminal 2F ne cesse de surprendre, notamment sur le terrain gastronomique. Après la présentation de la nouvelle carte signée en personne par le Chef François Adamski — un moment particulièrement remarqué — le salon poursuit sur sa lancée gourmande.

« À l’occasion de la sortie du Beaujolais nouveau, on a élaboré un menu pour la semaine », présente Rudy Faliex, Chef exécutif chez Servair. Une parenthèse événementielle articulée autour des grands classiques des bouchons lyonnais, équivalent régional de la brasserie parisienne.

Toute la semaine, en plus de l’offre chaude habituelle, les voyageurs peuvent ainsi savourer un saucisson brioché, nappé d’une sauce bourguignonne, ou encore une quenelle de brochet relevée d’une bisque de homard. Deux plats emblématiques, pensés pour conjuguer authenticité lyonnaise et élégance du service Air France.

Pour accompagner ces mets, une sélection pointue des vins servis à bord est proposée : un Château Ollieux Romanis, cuvée Prestige 2021, et un Condrieu de Paul Jaboulet, « un vin de connaisseur » glisse Rudy Faliex. De quoi transformer une simple halte en un véritable moment de dégustation.

Aux tables du lounge, l’enthousiasme se lit immédiatement. « C’est extraordinaire ! » s’exclame une passagère, ravie d’avoir « pour une fois un peu de temps, devant elle, pour manger ». Car ici, qu’il s’agisse du petit-déjeuner, du déjeuner ou du dîner, « c’est la première étape vers un embarquement » poursuit Rudy Faliex : un rituel où la gourmandise fait partie intégrante du voyage.

Et comme la curiosité est un doux défaut, impossible de repartir sans demander quelles seraient les prochaines surprises. Réponse du chef : à partir du 20 décembre, le salon se mettra à l’heure des fêtes avec des meringues et des sablés de Noël, ainsi qu’un gâteau au yaourt aux « épices de pain d’épices ».
Du 23 au 25 décembre, un menu foie gras–saumon fera son apparition, accompagné d’une eau aromatisée imaginée spécialement pour l’occasion, aux notes de banane, cannelle et pain d’épices.

Entre Beaujolais nouveau, spécialités lyonnaises et prémices gourmands des fêtes de Noël, le lounge du 2F confirme son statut de halte privilégiée pour les voyageurs en quête d’un embarquement… savoureux.

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Jeffrey Gibson, les prismes du cœur

Sous les voûtes claires de la galerie Hauser & Wirth, au 26 bis rue François-1er, les œuvres de Jeffrey Gibson semblent respirer. L’artiste américano-choctaw, figure majeure de la scène contemporaine, y présente sa première exposition solo en France : This is dedicated to the one I love – un titre comme une offrande, ou un souffle d’empathie adressé au monde.

Depuis plus de trente ans, Jeffrey Gibson mêle l’histoire autochtone, la culture queer et la mémoire populaire américaine pour inventer un langage visuel où la couleur devient matière spirituelle. Ici, les toiles, les perles et les céramiques forment un paysage où tout vibre. Ses « punching bags » suspendus, gainés de franges et d’inscriptions comme Never let your spirit bend, remplacent le corps, le transcendent. On aurait presque envie d’y cogner, pour sentir la résonance des perles — mais sans gants, on s’abstiendra.

« J’admire ceux qui confectionnent entièrement leurs vêtements », confie-t-il. Chez lui, le vêtement devient sculpture, le motif un acte de résistance. Les perles rappellent la patience des mains, les gestes transmis. Ses nouvelles têtes en céramique évoquent les poteries mississippiennes précolombiennes, mais aussi la fragilité d’une mémoire à modeler encore.

Tout, chez Jeffrey Gibson, passe par la lumière : les couleurs, les spectres, les prismes. « On voit tous la même chose, mais chacun y projette son interprétation », philosophe-t-il. Ces compositions polychromes, qu’il nomme « psycho-prismatiques », semblent capturer les reflets du ciel après la pluie – une métaphore des émotions, multiples, indécises.

Par nature collectionneur d’images et de matières, Gibson tisse un récit où se rencontrent foi, identité et réparation. This is dedicated to the one I love n’est pas seulement une exposition : c’est une déclaration d’amour au geste créatif, à ce qui relie les êtres quand tout vacille.

Une exposition à visiter chez Hauser & Wirth Paris, jusqu’au 20 décembre 2025

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Baueneinflugzeug, le livre de Romain Villate prend son envol

Avec Baueneinflugzeug, Romain Villate signe un livre de photographies argentiques à la beauté subtile. Le titre, à lui seul, intrigue et dépayse.

« Il y a l’histoire du nom, d’origine allemande, qui interroge beaucoup les gens et dont je parle peu », confie l’artiste. Tout est né d’un souvenir d’enfance : des petits avions en polystyrène qu’il assemblait autrefois, et qu’il a retrouvés des années plus tard sous forme d’un stock venu d’Allemagne. « J’en ai reçu des centaines, que j’ai partagés avec mes amis. De là est née une vidéo, Build a plane, point de départ de ma réflexion. Ce souvenir m’a fait en créer de nouveaux, que j’ai figés sur pellicule. Le projet est devenu Baueneinflugzeug — construire un avion. Ce mot demande à être creusé, j’aime ça ».

Ce voyage intime nous embarque dans des paysages tantôt familiers, tantôt mystérieux. Romain Villate guide son lecteur à travers des diptyques, des silences, des respirations blanches qui deviennent autant de métaphores du voyage intérieur.

Baueneinflugzeug

La couverture du livre, elle aussi, en dit long : « C’est une partie de film non shootée, en fin de pellicule. J’aime cette couleur grise chaude, traversée d’un dégradé jaune. C’est énigmatique, comme le livre. Une photo vierge, une page blanche : le début de quelque chose ». 

Directeur artistique, artisan-couturier de ses propres vêtements, Romain Villate dévoile ici les coulisses de sa vie : un atelier, une machine à coudre, un fragment du quotidien, sa mère à l’ouvrage. Des fragments de mémoire, autant de traces de ce qu’il appelle ses « bagages commémoratifs » — ceux qu’on construit tout au long d’une vie et qui finissent par soutenir notre dernier vol.

L’art de construire un souvenir

Baueneinflugzeug

Les clichés argentiques traversent le temps et l’espace : des topographies enneigées, des ciels à la lumière douce et diffuse, des constellations figées dans le grain. Tout ici respire la légèreté du ciel et la profondeur du silence.

« Je me soucie peu de la technique, dit-il. Je cherche l’émotion et l’instant ». Le livre rassemble dix-sept ans d’images, prises avec une dizaine d’appareils — de vieux Ikon Zeiss ou Smena Lomo jusqu’aux compacts Olympus ou Yashica —, souvent sur des pellicules périmées. Ce goût du hasard et de l’imperfection confère à ses images une authenticité rare.

« C’est un hommage à l’ordinaire, une collection de beauté et d’ennui figée dans l’imperfection de la photographie argentique », glisse encore Romain Villate.

Baueneinflugzeug

Et c’est bien cette sérénité qui saisit le lecteur : celle de feuilleter lentement, de caresser le grain d’une image, en ressentir la texture particulière, de respirer l’odeur du papier neuf. Page après page, feuille après feuille, on décolle. Et le “mode avion” devient alors une invitation au lâcher-prise.

Baueneinflugzeug¹, un beau livre de photographies, tiré à seulement 500 exemplaires, laisse présager une suite — ce discret “¹” apposé au titre en est peut-être la promesse.

Disponible chez Bonjour Jacob, Ofr, Sans Titre, Echo 119, 1909 Bookstore

Daniel Latif

Le train des parfums

Le craquement du plastique cristallise soudain toute l’attention des voyageurs. Des relents de saucisson viennent nous chatouiller les narines, puis s’impose une fragrance plus insistante : une impression de pâté… vieux pâté, limite pâté de foie, version Canigou.

Le voisin d’en face croque ses chips bruyamment, comme s’il voulait qu’on les compte une à une, avant de faire glisser les dernières miettes dans sa main pour les gober avec un sérieux d’archéologue.

Nous sommes pourtant bien dans un train, dans une voiture de voyageurs, pas dans une voiture-restaurant.

Et voilà qu’un arrêt exceptionnel s’annonce. Nouveaux voyageurs… nouvelles odeurs.

Ça n’a pas manqué : aussitôt, le carré des quatre passagers à côté perçoit la nouvelle fragrance et éclate de rire.
Les autres, silencieux jusqu’ici, finissent eux aussi par la sentir.

Se répand alors un parfum d’eau de Cologne à la lavande — « presque une odeur de shampoing anti-poux », analyse l’une.
« Eau de Cologne très bas de gamme, alors », rectifie son amie, pince-sans-rire.

« On a une odeur de tabac mouillé ! », se lamente une voix égarée au fond du wagon.
La fumée de cigarette s’installe, sournoise, se mêlant à l’air climatisé. On retient son souffle, on prend son mal en patience.

Mais l’émanation la plus emblématique reste sans doute celle-ci : « une odeur de poussière accumulée dans la clim », raconte un grand voyageur d’un ton d’expert.

Heureusement, tout le monde préfère en rire. Le voyage continue dans la bonne humeur. Tiens, maintenant, une vague de monoï flotte dans l’air… L’été s’invite entre deux gares.

« C’est bien de sentir les odeurs, on se sent vivant ! », philosophe Julia. « Si on ne sent plus rien, soit on a le covid, soit on est morts ».

Finalement, le train n’a peut-être pas une odeur, mais bien des odeurs. Une symphonie d’arômes en mouvement, une fragrance sans fin.

Maintenant, vous êtes au parfum.

Daniel Latif

Le Chef Adamski s’invite au Lounge Air France

Il y a des moments, parfois, où le hasard s’invite au salon Air France du Terminal 2F. Entre deux vols, une surprise : le Chef François Adamski est là, en veste blanche à col tricolore et à l’œuvre. Une session de cuisine en direct, un rare instant de contact entre la restauration et les passagers — un moment de création culinaire à vue, presque intime.

C’est alors qu’on mesure que les plats servis ici ne sont pas de simples repas de transit, mais des assiettes pensées, travaillées, portées par une véritable équipe.

Aujourd’hui, Air France dévoile la nouvelle carte d’automne imaginée avec la signature culinaire de François Adamski, Chef corporate de Servair, Meilleur Ouvrier de France 2007 et Bocuse d’Or 2001.

Au menu du jour : pâtes radiatori à la crème de champignons, potirons sautés aux herbes. « C’est un plat de saison, j’aime bien ces pâtes, car la crème pénètre bien dans les radiatori, ça amène du moelleux et de la gourmandise », confie le Chef Adamski, un brin de passion dans la voix.

Et pour prolonger la dégustation, le Chef suggère un accord mets et vins : un Condrieu de chez Jaboulet 2019, Les Cassines de la Vallée du Rhône, un Château La Clape 2022, ou tout simplement, une coupe de champagne Pommery Brut Royal.

Deux autres plats chauds accompagnent ce ballet gourmand. Poulet sauce truffonade et mélange de légumes, « un plat réconfortant et gourmand, accompagné de différents légumes d’hiver pour la couleur et la saveur », précise le Chef. Et puis la fraîcheur de gnocchetti aux deux saumons et sauce citron-aneth, « un crémeux de saumon pour apporter de la gourmandise aux gnocchetti, eux-mêmes relevés par des zestes de citron et d’aneth. Un plat frais et gourmand rehaussé de saumon fumé ».

La file s’allonge devant le stand. « On essaie de reprendre en température et après je continue le service », sourit le Chef MOF, heureux de pouvoir échanger quelques instants avec ses convives.

Pendant ce temps, Olivier, sosie de Richard Gere, avoue qu’il se « resservirait volontiers une troisième rasade » s’il ne devait pas embarquer maintenant. Agréablement surpris par cette cuisine inattendue, il confie avoir « l’impression d’être un privilégié, avec le Chef qui vient vous rencontrer à votre table ».

Darya, voyageuse portugaise, partage le même enchantement : « la façon dont il vous sert, explique les ingrédients, ajoute le basilic…Ça nous fait sentir comme quelqu’un de spécial »

François Adamski, lui, savoure cette communion rare. À la tête du « plus grand restaurant du monde, nous préparons les plats des cabines Business et Première, pour toutes les destinations au départ d’Air France — courts, moyens et longs courriers ». 

Un chef des airs, habitué à concevoir des plats pour toutes sortes de voyages, y compris jusqu’aux navettes spatiales. Il a même eu l’honneur de cuisiner pour Thomas Pesquet, lors de sa mission de 2023 à bord de l’ISS. Au menu de l’espace il y avait un bœuf bourguignon et risotto de petit épeautre à la truffe.

Comme quoi, dans les airs, et même dans l’espace, il y a toujours moyen de bien manger.

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Brasserie Saint Jean : quand Montmartre prend le goût de l’Aveyron

À l’angle de la rue des Abbesses, le Saint Jean s’affiche comme une brasserie parisienne au charme intemporel. Sa façade, typiquement parisienne, attire l’œil des passants avec ses grandes baies vitrées, son enseigne dorée, sa marquise et sa toile rayée habillée de végétaux. En terrasse, les chaises Gatti en rotin tressé et les tables rondes complètent l’esthétique « Belle Époque », élégamment remise au goût du jour. Ici, le détail compte : du poivrier Peugeot jusqu’au pot de moutarde, rien n’est laissé au hasard.

Quatre mois de renaissance

Après quatre mois de travaux, le Saint Jean renaît. À l’intérieur, une curiosité interpelle le visiteur : un panneau de la ville de Bozouls, petit bijou aveyronnais célèbre pour son canyon en fer à cheval surnommé le « Colorado aveyronnais ». Un clin d’œil cher à Arnaud, patron passionné et amoureux de cette terre, déjà à la tête du Nazir, institution montmartroise. Son ambition : faire du Saint Jean un lieu unique  où se rencontrent les classiques de la brasserie parisienne et les saveurs généreuses de l’Aveyron.

Une carte entre tradition et terroir

En apéritif, la spécialité c’est le Spritz à « la Montmartroise ». Le célèbre cocktail revisité et élaboré à partir d’une liqueur gourmande faite à partir du marc des vignes de Montmartre, situées à quelques encablures du Saint-Jean.

À table, l’expérience se vit dans la convivialité. On partage des croquettes d’aligot, des radis croquants au beurre et fleur de sel, ou encore les escargots de Bourgogne signés Maison Valentin.

Viennent ensuite les plats incontournables, comme le Croque Saint Jean au pain de campagne, le tartare de viande d’Aubrac hachée minute, accompagné de frites maison.

Mais le plat signature qu’il ne faut absolument pas manquer, c’est la saucisse aveyronnaise à l’aligot. Ce jour-là elle est servie avec le geste spectaculaire d’Arnaud, tirant le fil dans une gamelle de cuivre.

Le final sucré signé Gilles Marchal

Pour finir, le Saint Jean fait appel à l’un des maîtres de la pâtisserie : Gilles Marchal, ancien chef pâtissier du Plaza Athénée et du Bristol. Son baba au rhum et ses profiteroles au chocolat clôturent le repas avec élégance et gourmandise.

Un lieu vivant, festif et généreux

Tous les trimestres, le champion du monde d’aligot, Guillaume Roche, vient y donner une démonstration, tirant le fil jusqu’au ciel et faisant de cette spécialité un véritable spectacle.

Au 23, rue des Abbesses, le Saint Jean se veut plus qu’une brasserie : un lieu de vie où s’entremêlent l’authenticité parisienne, la générosité aveyronnaise et une convivialité festive qui donne envie d’y revenir à toute heure. Et quand résonne au dehors l’accordéon des rues de Montmartre, l’ambiance prend des accents de carte postale, entre tradition et poésie.

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Daniel Latif
Photo : DL /DR

Vilebrequin : Comment une histoire d’amour a donné naissance au maillot de bain le plus emblématique

C’est l’été, enfin le moment tant attendu où l’on peut se découvrir.

Aller à la plage, à la piscine ou encore profiter d’une simple sortie en bord de mer peut vite devenir un casse-tête. Que porter avant, pendant et après le bain ? Telle est l’éternelle question à se poser en amont, pour éviter de se retrouver dans une situation délicate ou embarrassante.

Voici nos conseils pour rester élégant, même en plongeant dans l’océan.

L’objet fétiche, à toujours avoir avec soi, c’est bien évidemment le maillot de bain. Attention, pas n’importe quel maillot. Une fois enfilé, il devient l’unique vêtement qui attirera tous les regards, des plus indiscrets, voire même ceux des personnes derrière leurs lunettes de soleil, qui font semblant de dormir, mais gardent toujours un œil ouvert.

Caleçon, slip de bain ou short de bain : chacun son style, chacun son confort. L’origine du short de bain remonte aux années 1970, lorsque Fred Prysquel, un journaliste automobile, retrouve un amour d’antan à Saint-Tropez. L’histoire a tous les ingrédients d’un film d’amour, et c’est Roland Herlory, PDG de Vilebrequin, qui la raconte avec passion : « Pour séduire à nouveau cette femme, il décide de confectionner un maillot de bain en s’inspirant des tissus en coton qu’il avait vus lors d’un séjour en Afrique ». Résultat : un élégant mélange de motifs, de couleurs et surtout un maillot dont le tombé est remarquable. Ce qui devait être un accessoire romantique se transforme en objet de curiosité, pour ne pas dire de convoitise. « Victime de son succès, il décide alors de s’associer avec son amour de jeunesse et de produire le fameux maillot en série », poursuit Herlory.

Sa belle amie lui demande quel nom donner à cette pièce. Après un court moment de réflexion, les yeux posés sur un escalier en colimaçon, celui dont les proches sont Jacky Ickx et Jean-Pierre Beltoise, il a cette réminiscence d’un vilebrequin. La marque était née !

Aujourd’hui, Roland Herlory reste tout aussi attentif et attaché à maintenir l’héritage de cette marque, autrefois connue sous le nom de « costume de bain ».

Au-delà de sa fonction initiale, le maillot de bain est « un porteur de souvenirs », décrit le président de Vilebrequin. « Cet objet de mémoire doit rappeler les vacances, et pour moi, il doit durer toute une vie », affirme-t-il. Aussi surprenant que cela puisse paraître, « un maillot de bain doit être comme une voiture : réparable ».

En effet, s’il arrive que le filet se déchire, les boutiques Vilebrequin proposent aux clients des retouches avec remplacement pour un coût d’une vingtaine d’euros, afin de garantir la pérennité de leur compagnon le plus intime.

Toutes les matières des maillots Vilebrequin sont à base de fibres naturelles, recyclées et recyclables. Certains modèles sont fabriqués à partir de filets de pêche industriels, d’autres à partir de bouteilles d’eau minérale récupérées à Turin. Le fil est italien et le tissage se fait en France, à Bourgoin-Jallieu, en Isère.

Porter un maillot de bain ne se résume pas simplement à se baigner. C’est aussi un atout séduction lorsque vous bronzez en bord de mer. Ainsi, après la baignade, il est coutume dans les yachts-clubs de se changer pour rester confortable et présentable en toutes circonstances.

C’est là que votre maillot de rechange entre en scène. Le Vilebrequin Woolmark est remarquable par le fait qu’il soit en laine mérinos, ce qui le rend ultra-respirant et capable de maintenir la fraîcheur. En sortant de l’eau, il rejette l’humidité efficacement et sèche rapidement. De plus, son drapé, au-delà de vous donner une allure élégante, crée l’illusion d’un smoking de bain.

Il existe aussi des maillots brodés, avec des motifs en relief, des embouts en argent massif, parfois même en or. Ces éditions limitées à 199 exemplaires arborent une étiquette numérotée à l’intérieur.

Autant de soins qui ont le mérite d’offrir un éventail de couleurs et une variété de motifs, dont la tortue, emblème de Vilebrequin. Plus qu’un simple maillot chic, le « costume de bain à Saint-Tropez depuis 1971 » prend ici tout son sens.

Vilebrequin ne se cantonne pas uniquement aux maillots de bain et va même jusqu’à vous habiller de la tête aux pieds. Chemises, pantalons, serviettes, sacs de plage, chaussures, chaussures de bain pour ne pas vous blesser en mer, et même matelas gonflables vintage.

Fiat Topolino Vilebrequin

Vilebrequin se décline aussi en automobile et lance, avec Fiat, une édition limitée de la Topolino. Cette déclinaison entièrement faite à la main est dotée d’une douchette côté conducteur qui permettra de vous rincer les pieds avant de prendre la route. Entièrement électrique, sans portes, avec juste un support pour fixer une malle et un toit découvrable pour rouler cheveux au vent. La Fiat Topolino Vilebrequin est conduisible à partir de 14 ans, avec une vitesse maximale de 45 km/h et une autonomie de 75 km. Une microcar de luxe qui se recharge en 4 heures sur une prise classique. Cette édition spéciale, destinée aux collectionneurs, est limitée à 200 exemplaires.

Daniel Latif

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Parenthèse enchantée au Grand hôtel de la Cloche à Dijon

Les premières foulées dans Dijon ont de quoi déboussoler le touriste qui arrive par la gare. Après avoir longé ce jardin dont l’emblème est un ours polaire, l’on reste frappé par la théâtralité qui règne sur la place Darcy. 

Un arc de Triomphe en guise d’entrée vers le cœur du vieux Dijon, un cinéma à la façade pittoresque mais surtout ce Grand Hôtel la Cloche, une institution qui affiche une façade à la façon d’un château palace. 

Le Grand hôtel de la Cloche ou « La Cloche », pour les intimes, c’est plus qu’un simple cinq étoiles. Ce monument classé incarne un lieu de vie à la hauteur du Palais des ducs de Bourgogne. « Ce lieu qui a une grande empreinte artistique, est un endroit propice où l’on a plaisir d’échanger et créer un moment des plus poétiques » présente Anouchka Dagaeff, Chef de la réception. 

Dès l’entrée, le regard se pose sur ce lustre qui trône majestueusement. En face, un portrait de Gustave Eiffel, dijonnais notoire, peint par l’artiste Yan Pei-Ming, diplômé des Beaux-Arts de Dijon et dijonnais depuis le siècle dernier. 

Le lobby, illuminé par ces grandes baies vitrées, se compose naturellement en quatre recoins différents à la façon de petits salons ouverts, sorte d’antichambre décloisonnées, qui mènent respectivement vers le restaurant, le bar ou vers les chambres. 

Direction les chambres, avec cet ascenseur qui vous gratifie d’un carillon à l’ouverture des portes : « dang, ding, dong ! ». Foulez la moquette, et laissez-vous replonger dans les classiques de la littérature avec ce poème d’Alphonse Lamartine ou ces extraits des romans de Colette. Les rêveurs se laisseront happer par les tableaux présents le long des couloirs. Des apparitions surprenantes et inattendues comme cette reproduction de chefs d’œuvres, telles le Repos de Jean-François Colson, peintre dijonnais. 

L’entrée en Chambre supérieure est des plus épiques notamment lorsque vous apercevez ce dessin agrandi d’une Étude d’oreille et de nez par François Devosge, datant du XVIIIème siècle en guise de tête de lit. Chacune des 88 chambres a sa représentation pittoresque unique, ce qui leur confère un charme des plus singuliers. 

« Le fait d’être un hôtel à taille humaine nous permet de mieux connaître nos clients et de privilégier un accueil personnalisé » détaille Noël Lazarini, Directeur du Grand Hôtel La Cloche.

Six oreillers haut de gamme, en duvet naturel, vous invitent aussitôt à plonger dans le lit queen size. Les rideaux violets parfaitement occultants et une isolation double vitrage pour garantir un sommeil 5 étoiles. Des petites attentions y ont été déposées comme cette boîte de quatre chocolats de fabrication artisanale de la maison Esprit Gourmand. 

Dans la salle de bains, l’hôtel met à disposition ce savon liquide aux polyphénols de Chardonnay. Une singularité développée par Vinésime qui donne une sensation de fraîcheur avec des notes gourmandes et délicieusement toniques, déclinée en lait pour le corps, shampooing et gel douche. 

Rendez-vous est pris pour un accès pendant une heure au Spa by La Cloche. Accessible grâce à un ascenseur dédié, ce qui permet d’enfiler de sa chambre le peignoir et de s’y rendre en toute discrétion au -1. « En Bourgogne, c’est bon signe quand on va à la cave » s’amusait ce client de passage au pavillon de la Cloche pour un séminaire d’entreprise. Se doutait-il que dans le prolongement des salles de déjeuner au sous-sol, se trouvait un havre de paix de 200 m² — en plein cœur de Dijon — aménagé sous les anciennes voûtes de pierre de l’hôtel. Vous voilà en immersion dans un univers dédié au bien-être avec une piscine aux lumières apaisantes avec un coin jacuzzi et couloir de nage à contre-courant. Petite curiosité, cette douche multisensorielle des plus dépaysantes et revigorantes, un sauna et hammam puis un espace de repos avec tisanerie.

Il est temps de regagner notre chambre qui offre une vue imprenable sur la place Darcy, le jardin Darcy illuminé de bleu puis la cathédrale de Saint-Bénigne avec sa flèche, ses clochers et sa toiture traditionnelle en tuile vernissée de Bourgogne. Une vue qui vous fera longuement hésiter à fermer, ou non, les rideaux. 

Le lendemain, on ouvre les fenêtres du balcon Haussmannien et l’on se dit que l’on aimerait bien se réveiller tous les matins avec cette vue. 

C’est l’heure du petit-déjeuner qui a lieu dans le restaurant de l’hôtel. On mesure la qualité d’un hôtel, par la qualité de son petit déjeuner. 

On retrouve les éternels classiques croissants et pains au chocolat ou encore les œufs brouillés et du bacon, aux côtés des références sucrées comme les crêpes, le pain perdu, gaufres et pancakes au sirop d’érable. 

Les jus fraîchement pressés de pamplemousse, citron, orange, également un jus detox alliant pomme, mangue et gingembre. Des fruits frais ou secs, des dattes jusqu’au saumon fumé, le choix est des plus variés. 

Très attachés au fait maison, les artisans de la Cloche ont poussé le soin jusqu’à confectionner leur propre pâtes à tartiner. Les confitures bio de framboise, abricot, clémentines, fraise rhubarbe, de Noël avec poire, coings, épices mais Cassis sont aussi faites maison. 

Un très large choix parmi le buffet qui va des verrines au lait d’amande et graines de chia jusqu’au jambon persillé. 

Aucune envie n’a été oubliée notamment quand on aperçoit ce « Coin bourguignon » avec du pain d’épices, fait maison, lui aussi avec la recette que vous pourrez emporter avec vous. 

Sans oublier, le véritable délice de pommard, ce fromage frais de lait de vache entouré de graines de moutarde et un cake au cassis maison.

Pour les curieux qui n’auraient pas eu le temps de la goûter, deux pots de moutarde de Dijon classique et à l’ancienne en grains de la moutarderie Edmond Fallot. 

L’omelette délicatement préparée, à votre goût, est délicieuse. Une belle assiette haut en couleur et saveurs, qui invite même, avec l’arrivée des beaux jours, à se poser à l’extérieur dans la cour, idéale pour émerger en douceur dans ce coin de nature et profiter pleinement de ce petit déjeuner de Duc qui en ferait gémir l’ours d’Orlinski.

Pour continuer l’évasion au Bar de La Cloche autour d’un Kir

À lire également en anglais sur The Interior Review

Daniel Latif
Photos : DL /DR