Smart et les bonnes manières, deux mondes à part

Mi pub, mi… Mignardise !

Affichant des allures et une sonorité de voiture sans permis, la Smart fortwo revendique fièrement avoir la plus petite… taille parmi ses concurrentes : 2,69 mètres. Une petitesse de gabarit qui, aux côtés d’autres voitures, avec un peu de hauteur, en l’occurrence observée du premier étage de l’Arc de Triomphe, s’assimilerait presque à un bac de poubelle dédié au verre.

Pour avoir un minimum d’estime auprès des apprentis conducteurs, cette voiturette doit nécessairement être griffée “Brabus”. Mention sans laquelle la Smart ne jouirait que d’une médiocre envergure.

RIEN N’A CHANGÉ, TOUT VA CONTINUER

L’agence de communication BBDO à l’origine de cette campagne de publicité précise que “tout a changé dans la nouvelle smart excepté une petite chose, sa taille”. En effet, ses proportions sont à l’image de l’ouverture d’esprit de ses propriétaires cyniques et présomptueux qui eux non plus n’ont pas évolué. La fortwo est tellement insignifiante qu’ils en oublieraient qu’ils sont au volant d’une voiture. Ainsi, ils en ont déjà oublié tout leur code de la route et se dispenseront de céder le passage aux piétons, pensant qu’ils sont également à pied. Ce n’est pas grave, ils lanceront, désinvoltes, un rapide “Sorry !” à l’agent qui les rappellera à l’ordre.

Tels des pousse-pousse, ils oscilleront irrégulièrement entre deux files, allant jusqu’à en créer une nouvelle dès que possible ou empiétant sur la piste cyclable. Des passe-droits que les autres n’ont pas et qui exaspèrent déjà les cyclistes. Vraiment “sorry” ! Excusez-les, ils pensaient que la route était fortwo !

IL N’Y A QU’UNE SMART POUR FAIRE ÇA !

Smart

“Sorry” mais nous garderons en tête ces photos qui illustrent de façon éblouissante l’esprit du “meilleur choix de mobilité urbaine” de la Smart fortwo. Car au delà du slogan “il n’y a qu’une smart pour prendre la place d’une smart”, il n’y a qu’une smart pour faire cela ! Non, j’insiste, vraiment sorry

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Daniel Latif

Carrefour : mi pub, mi… Chalandise !

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“Avec Carrefour” c’est bien plus que de la “positive” attitude, on “optimisme”. Un étrange concept qui allie très certainement l’optimisme candide à l’optimisation des prix avec la concurrence.

A force de l’entendre et le répéter, on va commencer à vraiment y croire.
L’enseigne, elle-même, a réussi à tomber dans le panneau. Le point d’orgue d’une auto persuasion qui se retrouve à l’entrée des hypermarchés avec de gros arguments, très convaincants !
Et c’est ainsi que Carrefour fait le faraud avec 1,62 euros de différence par rapport à Édouard Leclerc sur un même chariot. Qui dit mieux ?

Daniel Latif

Toujours quelqu’un de bien dans une Skoda : mi pub, mi… Prêtrise !

Skoda publicité

“Il y a toujours quelqu’un de bien dans une Skoda”. Non, non, ceci n’est pas un truisme. La campagne est toujours d’actualité.

Évidemment, la Skoda est toujours bien entourée : élites, financiers, cyclistes… Simply clever — elle ne fréquente que des bonnes gens. “Juste quelqu’un de bien, le cœur à portée de main…”. D’ailleurs, il suffirait à une vilaine et malhonnête personne d’embarquer à bord d’un taxi Skoda Superb et on lui donnerait le bon dieu sans confession.

On fera simplement abstraction de cette Skoda Octavia retrouvée calcinée en Corse-du-Sud dans laquelle deux fusils à pompe ont été découverts par des gendarmes… Cette fameuse exception qui confirme la règle.

Daniel Latif

Engie : mi pub, mi… Ringardise !

GDF Suez Engie pubAdmirez la belle carte postale de mon nouvel ami Engie — prononcez les lettres “N” et “J” très rapidement. Engie, tout simplement parce que ça sonne comme NRJ mais prononcé à l’États-unienne ça fait “N’Jiii”, ça fait plus classe et c’est nettement plus cool que d’écrire “Énergie”, surtout qu’à deux lettres près ç’aurait coûté bien plus cher…
Comment ça ? Vous ne l’avez pas remarqué “comme petit à petit, le monde change” ? Regardez notre sacré Gédé, il a bien changé lui. Je dis nouvel ami mais en fait on se connaît depuis un bout de temps. A l’époque on l’appelait Gaz de France et comme on était inséparables on le surnommait G.D.F. Après mariage, c’était GDF Suez puis GDF Suez Dolce Vita, pour les intimes.

DES ANGLICISMES À LEURS PAROXYSME

Profitant d’un mois de mai rempli de ponts et de jours fériés, Engie a l’air de s’être bien ressourcé avec un couple d’amis au bord d’une plage fiscalement paradisiaque. Il suffit de lire son épitaphe inintelligible et sa signature “By people for people” pour en perdre son latin. “Par les gens pour les gens”, un slogan magnifiquement enjolivé par une traduction approximative “par nous pour tous” qui nous rappellerait presque le discours de Gettysburg prononcé par Abraham Lincoln en 1863 : “by the people, for the people”, mais juste en moins classe. Notre groupe français coté en bourse ne pouvait pas faire mieux en matière d’anglicismes.

AVANT, ON PLONGEAIT DANS L’EAU… MAIS ÇA, C’ÉTAIT AVANT !

En voilà une publicité tellement à côté de la plaque, à l’image de nos deux tourtereaux qui, dans leur fougue, en ont oublié que la mer était derrière eux. Préférer sauter dans le sable plutôt que dans une eau turquoise, c’est sûrement ça “la transition énergétique”



Daniel Latif

Pourquoi je persiste et signe avec mon BlackBerry

Blackberry“Quand est-ce que tu décides d’avoir un vrai téléphone ?” Voici le procès que l’on me fait régulièrement. L’on m’accuse ainsi d’être has been. Tout ça parce que je suis Blackberry. J’avoue, j’en suis fier. Certes, mon BlackBerry Q10 porte le nom d’une crème Nivea. Mais cela décrit à merveille la sensation de douceur que j’éprouve lorsque mes pouces effleurent les touches du clavier. L’appellation Q10 évoque cependant très justement des performances qui seraient supérieures à n’importe quelle Audi.

BLACKBERRY MÛRIT ET APPREND DE SES ERREURS

Exit le Bold, Curve, Javelin, Pearl ou encore Torch… ‎Les nouveaux BlackBerry rompent avec la tradition des noms exotiques‎. En janvier 2013, c’est le début de la commercialisation du Z10. Le Canadien a voulu empiéter sur l’esprit de l’iPhone, délaissant ainsi le clavier physique au profit d’un écran tactile, et ce fut bien là son erreur. Ce ne sera que sous l’impulsion de son nouveau PDG John S. Chen que la firme à la mûre mûrit en présentant le Passport, un drôle de téléphone aux dimensions similaires au document de voyage. BlackBerry PassportUne émulation plutôt réussie qui propose aux globe trotters une sorte d’hybride tablette offrant une lecture ergonomique et confortable, grâce notamment au clavier touch-sensitive : une innovation sur un clavier physique capable de faire défiler de façon tactile une page sans avoir à toucher l’écran avec ses doigts.
Mais BlackBerry a compris ses aficionados, après avoir démocratisé BBM en novembre 2013 pour iPhone et Android — séduisant aujourd’hui plus de 90 millions d’utilisateurs, elle décide de la mise sur le marché du BlackBerry Classic, un smartphone qui revient aux sources. Au bonheur des nostalgiques du Bold désireux de retrouver les sensations du bon vieux clavier et du pavé tactile remis au goût du jour avec le système BlackBerry 10.

SMART COMME OBAMA ET SEXY COMME KIM KARDASHIAN

Malgré les innombrables fausses rumeurs concernant la vente ou la santé de la société canadienne et en dépit de la forte pression sociale, des Apple addicts prêchant et tentant inlassablement de convaincre les derniers hérétiques de se convertir à la secte de la pomme, les irréductibles du BlackBerry subsistent. Les “BlackBerrystes” sont comme un cercle élitiste tendant à vouloir plus ou moins consciemment à se différencier de la masse. Parmi eux, des personnalités comme Barack Obama, qui le revendiquent ou encore Kim Kardashian, entre autres, qui confesse en avoir acheté trois exemplaires du Bold en supplément, de peur que l’un d’entre eux ne tombe en panne, car elle reconnaît être liée à la marque “cœur et âme”. BlackBerry Bold Passport Q10Qu’elle se rassure, les BlackBerry sont réputés pour leur robustesse notoire, très loin de l’image des iPhones, bien connus pour être fragiles, dont la vitre se fissure sans peine.
Car le groupe canadien n’ambitionne pas de jouer dans la cour du marché des terminaux de masse et préfère concentrer sa stratégie sur une clientèle d’entreprise. En effet, si l’iPhone enregistre des volumes de ventes proportionnels à ceux de la Renault Clio, la voiture la plus vendue en 2014, le BlackBerry, lui, serait classé au rang d’une Lamborghini Gallardo.
Les quolibets sur BlackBerry et ses utilisateurs sont légion sur Twitter. Mais rira bien qui rira le dernier, car avec un retour à l’équilibre et enregistrant un bénéfice de 20 millions de dollars, BlackBerry… encore !

Et c’est pour cela que je persiste et signe avec mon BlackBerry.

Daniel Latif

Première journée de la langue française : et le CSA se réveilla enfin !

Olivier-SchrameckLe 3 mars 2015, Olivier Schrameck, Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, semblait bien amusé lors de son discours d’introduction pour la conférence de presse de présentation de la première journée de la langue française dans les médias audiovisuels.
Selon ce dernier, cette journée est la concrétisation “d’une idée née fin 2013 lors d’un colloque du CSA sur l’avenir de la langue française”.

PARTIE DE RIGOLADE AU CSA

Mais alors pourquoi une telle euphorie ? Sans doute, se rappelait-il cette loi datant du 30 septembre 1986 qui dispose que le Conseil veille « à la défense et à l’illustration de la langue française » dans la communication audiovisuelle. Olivier-Schrameck-Patrice-GelinetEn effet, ce n’est que 30 ans après qu’une initiative tente de “fédérer, inciter, promouvoir plutôt que de contraindre et de réglementer”. Des propos qui sonnent comme un aveu d’impuissance et qui surprennent lorsque l’on se rend compte que l’autorité de régulation de l’audiovisuel en appelle au bon vouloir des chaînes de radio et de télé.
De quoi rire jaune, quand on pense qu’au Québec, un office de la langue française existe depuis 1961 et veille à ce que le français soit la langue normale et habituelle du travail, des communications, du commerce et des affaires.

FAIS CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS

Patrice Gélinet, membre du CSA et Président du groupe de travail Langue française et francophonie dénonce “l’utilisation systématique de mots étrangers, essentiellement anglais, quand ils ont un équivalent en français soi-disant parce que ça fait chic car c’est à la mode”. Il en profite également pour rappeler à l’ordre de façon pédagogue quelques mauvais élèves : “Pourquoi mettre à l’antenne un morning plutôt qu’une matinale ? N’est-ce pas Le Mouv’ ?”. Un des concernés, Frédéric Schlesinger, son directeur, rit du bout des lèvres.

CSA francophonie

Il faut le reconnaître l’écran publicitaire intitulé “dites-le en français”, diffusé lundi 16 mars, sur de nombreuses chaînes de télévision à l’occasion de la journée de la langue française a eu le don de faire rire aux larmes. Pourquoi donc ? Parce qu’il était diffusé juste après la chronique économique de Claire Fournier sur i>télé, intitulée : La fin du « french bashing » ?
Patrice Gélinet le rappelle, “le rôle (du) CSA dans le domaine de la langue, n’est pas un gendarme, ni un censeur, mais il veille, comme la loi le lui impose, à la défense de la langue française”.

“Le français doit revenir à la mode” ajoute-t-il et ce message devrait s’adresser aux publicitaires qui semblent être toujours réticents sur les traductions. En effet, il n’est pas anormal que la publicité s’harmonise et respecte également la langue des consommateurs qu’elle cible. “Quand un mot anglais ou allemand est utilisé” un cahier des charges impose qu’il soit sous titré mais que les “publicitaires s’arrangent souvent pour que ces sous-titres soient si petits que personne ne puisse les lire”.
On peut le noter avec “La Box Power by Numericable”, ou Nissan dont le slogan “Innovation that excites” est traduit par “Innover autrement” alors que dans la version québécoise l’on a “Innover pour exalter”.

LE CSA ET L’ACADÉMIE FRANÇAISE SE RENVOIENT LA BALLE

Cependant, au sein de l’Académie Française, des commissions placées sous l’autorité du Premier ministre ont pour rôle de trouver des équivalences pour les termes dans l’informatique, le sport, l’automobile, le nucléaire… Ces dernières proposent des termes et une fois que l’Académie les valide, ils paraissent au Journal officiel et — théoriquement — les organismes publics doivent utiliser ces termes.

De plus, l’Académie Française décortique sur son site, dans la rubrique “dire, ne pas dire”, un certain de nombre de fautes couramment faites, des emplois fautifs, des anglicismes, des extensions de sens abusives et propose un certains nombre de termes qui peuvent être utilisés à la place. On pensera notamment aux usages de plus en plus banalisés des titres féminisés à tort et à travers comme “ambassadrice” qui désigne la femme de l’ambassadeur ou encore l’usage regrettable du terme “écrivaine”, “auteure” ou encore “professeure”. Or, nombre de ministres passent outre les recommandations en vue de préserver “une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique” en rendant “indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché”.

Hélas, cette institution n’a pas de puissance de police, ni de force contraignante et que tout dépend encore une fois du bon vouloir des administrations. Espérons que cette semaine de la Langue française et de la Francophonie, où nombreuses émissions se dérouleront sous la Coupole de l’Académie française, permettra de mettre fin à ce dialogue de sourds entre le CSA et les Immortels. Outre Atlantique, la Cour du Québec ne rit pas du tout et n’hésite pas à condamner jusqu’à 1 500 dollars canadiens (1100 euros) tout contrevenant qui omettrait d’employer le français. Les démarches sont des plus simples car l’Office propose de déposer une plainte par voie électronique en utilisant un formulaire en ligne ou un numéro de téléphone. On ne badine pas avec le français au Canada.

Daniel Latif

Circulation alternée : une journée qui exaspère ?

pollution-paris-daniel-latifIl aura fallu sept jours pour que le gouvernement autorise enfin la mise en place du dispositif de circulation alternée : quelle réactivité hors pair !
En prévision de cette superbe journée, les automobilistes avaient beau essayer de réduire leur vitesse et rouler pépère, il n’y avait rien à faire… Les transports sont gratuits, les Autolib’ et Vélib’ aussi. Une activité sportive pendant un pic de pollution, ça peut paraître incongru mais cela va de pair.

ROULER AVEC UNE PLAQUE IMPAIRE SANS COMMETTRE D’IMPAIR ?

Lundi, seuls les véhicules aux plaques impaires, ou celles carburant à l’ampère pouvaient aller prendre l’air. D’aucuns sont même allés emprunter la voiture du beau-père ou de leur grand-père. Ah, la famille… ça c’est super ! Certes, on a tous des impératifs. Néanmoins, il y avait quelques exceptions qui dérogeaient à la règle comme les médecins et leur impérieux caducée.

Réticente sur sa mise en place, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, s’est empressée d’annoncer la non reconduction de cette journée sans attendre qu’une baisse des particules ne s’opère. Cette absence de prise de décision courageuse ne fait que réduire notre temps d’attente pour rendre visite à Notre Père qui es aux cieux. Ce matin, mon confrère Philippe Martinet de Carissime et compère de roulage se demandait : « avec une paire de plaques impairs ! Puis-je rouler sans commettre d’impair ? ». Qu’il soit rassuré, la journée de circulation alternée c’est comme Lapeyre, y’en a pas deux !

Daniel Latif

GT : quand Peugeot ajoute du piquant à sa 308

Peuget 308 GTDans la lignée des longues finitions de la 308, l’on connaissait déjà le niveau de gamme “Féline” qui, en plus de conférer des allures de tigresses, est notoire pour être la finition la plus haute en matière d’équipement. Toujours inscrit dans son invitation au voyage, où les parfums, les couleurs et les sons se répondent, Peugeot lance la version GT de sa 308, en vue de renforcer l’expérience synesthésique du conducteur.

De l’extérieur, cela s’observe entre autres grâce aux roues diamantées chaussées de Michelin Pilot Sport 3. Sportivité, certes mais Peugeot reste intraitable sur la sécurité avec des pneus offrant une meilleure tenue de route et un freinage plus performant, améliorant l’adhérence sur sol mouillé. A bord, l’on retrouve le fameux petit volant qui affûte la précision de conduite. Il suffit ensuite d’activer le bouton sport qui transforme la 308 GT : le tableau de bord voit rouge et la mélodie ronronnante du moteur n’en est que plus amplifiée. De surcroît, la boîte de vitesses mécanique à six rapports, qui laisse penser soit au célèbre micro de Jean-Jacques Bourdin ou rappelle un club de golf, autrement appelé le bois, est un véritable atout d’authenticité qui fait oublier l’habituelle torpeur d’une conduite quotidienne et fastidieuse.

On ne change pas une recette qui gagne mais on peut toujours y ajouter quelques épices en vue de réhausser le plaisir. La 308 GT est un peu à l’image des Rubirosas. Ces longs moulins à poivre de 50 cm, que l’on retrouve dans de nombreux restaurants à travers le monde, sont griffés Peugeot. Ces derniers attestent du savoir faire de Peugeot dans l’art d’apporter ce petit côté piquant dans la vie de tous les jours, aussi bien dans l’agrément culinaire que dans le plaisir de conduire.

Daniel Latif