Quand Pikachu égaye le train-train quotidien du bus

Il règne une étrange ambiance dans ce bus 21 de la RATP. Étonnamment, les passagers sont assis dans le silence et ont le sourire. Le regard amusé, ils observent la réaction des nouveaux arrivants. Tous, sans exception, valident leur titre de transport et restent interloqués, regardant le chauffeur… Aussitôt, ils s’humanisent. Certains sont admiratifs, d’autres dubitatifs s’interrogent à la vision de cette célèbre peluche jaune : « comment il s’appelle déjà ? Ah oui, mais c’est Pikachu !!! » puis ils disent ensuite bonjour au chauffeur. Chaque nouveau passager a son petit mot : « Oh ! Il est très beau le Pikachu ! » lance un Monsieur. « Pika, Pika, chu ! » s’amuse un touriste asiatique qui en profite pour prendre un cliché, les bons souvenirs refont surface.

Pikachu RATP

« PIKACHU CHANGE TOUT, JE NE FAIS RIEN, NI PLUS NI MOINS QU’UN AUTRE COLLÈGUE »

Domi est machiniste receveur à la RATP. Il n’est pas nécessairement fan du dessin animé japonais mais il raconte que sa fille lui a donné son Pikachu pour qu’il se sente « moins seul dans le bus ». Il prit donc l’habitude de le ranger dans son sac pour aller au travail. Un jour, alors qu’un touriste lui demande le plan de la ligne, notre chauffeur sort le Pokémon jaune de son sac, car assez volumineux, puis le pose nonchalamment sur le portillon. Les commentaires et remarques bienveillantes n’ont pas tardé à suivre, Domi se rend compte que Pika capte l’attention puis appelle naturellement à la gentillesse.
« Ça change tout et je ne fais rien, ni plus ni moins qu’un autre collègue ». Depuis, la souris jaune fait tous les trajets de nuits en sa compagnie sur la ligne 38.

Conscient que l’image d’une grosse bestiole jaune peut provoquer quelques moqueries, il assume et préfère en rire lui aussi car « cela permet de briser la glace et l’image austère du chauffeur puis cela apporte de la bonne humeur ».

bus RATP BonjourAlors que les bus RATP abondent d’affiches appelant à la courtoisie, caricaturant le lot d’incivilités qui se produisent quotidiennement dans les transports en commun, qui aurait pu croire qu’une simple peluche pourrait rendre les conditions de voyage dans un bus des plus agréables ?

Vous pourrez croiser Pikachu sur les lignes 38, 28, 21 et 88.

Daniel Latif

“Oh Lord won’t you buy me a Mercedes Benz” GLE AMG

Mercedes Benz GLE AMG C63s« Ah Ma Gad, it’s an AMG ! », c’est ce qu’a laissé échapper un cycliste ‎dans les rues de Münich, les yeux rivés devant le remplaçant du ML. En effet, on a de quoi avoir le souffle coupé lorsque l’on comprend que ce Mercedes-Benz AMG GLE 63s Coupé cache sous son capot : une vraie bête féroce !

Une grille de calandre géante avec une étoile, qui s’illumine la nuit, un spoiler béant prêt à avaler les véhicules qui se seraient endormis sur la file de gauche. Une poupe musclée et charismatique qui affiche une double-sortie d’échappement intégrée de part et d’autre, des feux arrières LED qui font penser à un regard froncé de Mérou. Le tout assis sur des jantes de 22’’. Une allure terrifiante mais non moins charismatique, qui restera gravée dans les mémoires des conducteurs l’apercevant filer à 250km/h sur les Deutsche Autobahn.

Cle Mercedes Benz AMGLorsque l’on prend place à bord du Mercedes-Benz AME GLE 63s Coupé, l’on entre dans un écrin où le cuir est omniprésent et enluminé de boiseries. La clé avec le blason AMG donne le ton et il suffit de réveiller les 585 chevaux du moteur V8 biturbo AMG de 5,5 litres pour comprendre que l’échappée sera plus que belle.

Le volant à trois branches, gainé de cuir Nappa avec zones de préhensions en cuir perforé, est tellement doux qu’il glisse dans les mains et que chaque virage devient une caresse.

En terme de sonorité, les passagers seront bercés par l’excellence des enceintes Bang & Olufsen, spécialiste danois de l’audio. Mais c’est à l’extérieur que le plaisir acoustique y est le plus délectable. Ainsi, on ouvre les fenêtres pour mieux apprécier le ronronnement rauque du V8 biturbo qui transcende lors des accélérations fulgurantes, tout comme lors des décélérations où le pot laisse échapper quelques pétarades.

Un 4×4 de luxe, équipé d’une boîte de vitesses automatique AMG à 7 rapports, qui se conduit presque tout seul avec le pack d’assistance à la conduite Distronic Plus, régulateur de vitesse et de distance avec freinage automatique d’urgence en cas d’absence de réaction du conducteur. Après cette envolée, vous ne restez pas sur votre faim car le GLE contient un guide touristique et gastronomique ViaMichelin répertoriant des hôtels et restaurants à la hauteur du SUV.

Mercedes Benz GLE Off Road

Le Mercedes GLE, dans sa version classique, peut être équipé du pack off-road où l’on peut régler la hauteur du véhicule, utiliser la caméra avant lors du gravissement d’une côte et contrôler la vitesse en descente pour effectuer du franchissement pur et dur. Une option que l’on aimerait bien voir apparaître sur les versions Coupé du GLE.

Daniel Latif

La Conférence Berryer : le Palais de justice a son ‎Jamel Comedy Club

La Berryer 2015Palais de Justice, un étrange public composé de jeunes étudiants se presse pour prendre place dans la salle des Criées. Des effluves de riz au soja, sushis, sandwiches poulet mayonnaise et des frites burgers Macdo se répandent dans cette chambre au prestige éminent. Au cœur de l’ancien palais des rois de France, où certaines pièces datent même du XIIIème siècle, la scène est quelque peu affligeante. En effet, non contentes d’y pouvoir poser leur séant, certaines iront même jusqu’à reposer leur affreuses paires de tennis sur les bancs et contre les balustrades au mépris du lieu classé monument historique de France.

Au bout de trois heures d’attente, une rumeur ambiante infernale se propage, dans une chaleur étouffante, alors que certains s’agitent tels des écoliers à la cantine, d’autres arrivent étonnamment à se plonger dans une lecture religieuse de leur livre.

Ce fourmillement de profanes est venu assister à la Conférence Berryer. Un concours d’éloquence, datant de la fin du XIXème siècle, où deux « valeureux candidats » viennent répondre à une question ayant trait à personnalité invitée et sur laquelle ils ont planché deux semaines durant.

A l’issue de leur performance, ces derniers s’exposent à la critique des douze Secrétaires de la Conférence, de jeunes avocats élus après un concours jugeant de leur aptitude oratoire, le tout sous l’œil de l’invité prestigieux qui, pour clôturer cette saison 2015 est le directeur de la rédaction de l’Express : Christophe Barbier.

Arrivant la clochette à la main, l’agitant avec frénésie, Louis-Romain Riché, 4ème Secrétaire et Président de la Conférence Berryer, crie du haut de son estrade : « Peuple de Berryer !!! ». Ce maître de cérémonie svelte, aux lunettes rondes, du haut de son mètre quatre-vingt quinze, porte une très longue écharpe rouge autour de son cou — tombant jusqu’à ses genoux — à la façon de Christophe Barbier. Arrive les autres secrétaires vêtus eux aussi à l’effigie du célèbre éditorialiste d’iTélé.

L’ambiance est survoltée et rappelle ces amphis délirants d’étudiants en première année de médecine. L’invité, Christophe Barbier, arrive sous les applaudissements et les cris d’ovation, tellement pris dans l’effervescence et telle une rockstar, Barbier ira même jusqu’à escalader la table pour saluer l’audience.

Christophe Barbier Berryer

Louis-Romain Riché redonne aussitôt de la voix et calme la foule en secouant sa clochette : « Peuple de Berryer, nous t’avons entendu ». Commence alors un portrait approximatif de l’invité dressé par Cosima Ouhioun, deuxième secrétaire de la Conférence décrivant l’invité « musclé comme un sandwich SNCF », soulignant son omniprésence dans les médias : « je passe plus de temps avec vous, à travers l’écran, qu’avec mon époux qui est à cran ! » puis, s’adressant à Christophe Barbier, s’obstine à vouloir connaître la symbolique de cet accessoire rouge emblématique : « votre écharpe, cache-t-elle des pellicules ? La lavez-vous ? En avez-vous plusieurs exemplaires… ? ». Autant de question que, il faut l’avouer, tout le monde se pose secrètement.

L’EXPRESS EST-IL EN RETARD ?

Le premier candidat est présenté par Louis-Romain Riché, passant le CV du jeune avocat au peigne fin, tout en le raillant, le 4ème Secrétaire lui rappelle le sujet : « L’Express est-il en retard ? Vous répondrez à cette question par l’affirmative ! ». Voilà le premier orateur jeté conference berryerdans la fosse aux lions. Assis parmi la foule, il se lève et d’un air assuré, commence… péniblement car trop accroché à lire ses feuilles. Les secrétaires ainsi que Christophe Barbier écoutent attentivement et prennent des notes. Après avoir développé la première partie sur l’historique et la notoriété des “Unes” tabous de l’hebdomadaire, tout en filant la métaphore du train, les jeux de mots et calembours ont fusé, faisant plus ou moins rire l’audience : «L’Express aurait-il perdu son Humanité ? ». Un des secrétaires perd patience et lâche un « ta gueule ! ». Louis-Romain Riché veut mettre fin à la souffrance du premier candidat et commence à caresser la cloche comme pour annoncer la proche fin de la déclamation. Notre premier candidat conclut aussitôt et en profite pour se vendre auprès de Christophe Barbier : « je vous propose très humblement mes services à votre magazine ». Une collaboration qui sera d’autant plus facile car l’Express ne propose pas de piges actuellement.

ON N’AURA JAMAIS AUTANT RI DANS LE PALAIS DE JUSTICE

Vient le moment tant redouté du jugement dernier, le 12ème secrétaire est le premier à délibérer. Jouant lui aussi sur la métaphore ferroviaire, il compare l’intervention interminable à un « long tunnel » et conclut de façon cinglante : « tu es à l’éloquence ce que la grâce est à la ligne 13 un lundi matin à 7h25… une incompatibilité ! ».

Les secrétaires passent les uns après les autres, certains convaincants et mordants, d’autres, peu convaincus de ce qu’ils déclament, tombent parfois dans une théâtralité pour tenter de compenser leur maigre répartie. Seul face à un jury aussi nombreux, le combat est plus qu’inégal et le candidat en prend pour son grade. Les blagues des secrétaires font penser à des vannes sorties tout droit de dessins animés — avec des airs de battle de rap, allant parfois frôler le plus que douteux : « un tétraplégique ne peut pas courir, tu n’es pas l’Oscar Pistorius de l’éloquence ».

Un autre secrétaire confie une de ses craintes : ‎« qu’est-ce que se passe s’il fait un bon discours ? ». Heureusement, ce n’était pas le cas affirme-t-il soulagé.

Barbier Berryer

La parole revient enfin à Christophe Barbier : « mais quelle sauvagerie » commence-t-il presque estomaqué. Loin de cautionner cet acharnement et trouvant que la prestation du premier orateur n’était pas si catastrophique, il ajoute : « je vais défendre ce candidat ». Après une longue diatribe, il enchaîna quelques calembours dont : « nos journaux sont faits pour emballer le poisson, c’est pour ça que dans la salle des Criées je me sens chez moi ! » pour enfin conclure sur : « faut-il réviser les décisions d’acquittement ? Eh bien non, je vous acquitte ».

LE BARBIER EST-IL RASOIR ?

Pour le deuxième sujet : « Le Barbier est-il rasoir ? Vous répondrez par la négative ». Le second candidat habillé en costume, cravate et pochette se lève pour se faire présenter à l’audience. Il a une barbe fournie et taillée, et fait étrangement penser à ces avocats dans les séries télé judiciaires américaines. Le maître de cérémonie introduit ainsi un étudiant en école de commerce de l’ESSEC incapable d’envoyer son CV en entier. La plaidoirie commence et il perd aussitôt son assurance, bafouille puis revient à ses notes à de nombreuses reprises. Le public se regarde et l’on entend dans les rangs : « C’est une blague ? ». La gêne devenant tellement grande, quelques mécontents quittent la salle, beaucoup rient jaune et certains se prennent la tête dans une ambiance lourde à essayer de trouver une cohérence dans un exposé dont l’éloquence fait penser à un canular complotiste. Le summum du saugrenu sera atteint avec une comparaison entre Barbier et un vampire, affirmant que ce dernier est méconnaissable sans son écharpe. Il finira ainsi : « Ce n’est pas pour vous couvrir d’éloges, quoi qu’un stage serait de bon aloi ». C’est une hécatombe. Les secrétaires s’affairent à leurs stylos, tels des candidats dans le jeu Des chiffres et des lettres, mettant sur feuille leurs répliques. Le compte semble bon, ils délibèrent.

Salle Criees Palais justice

UN BEL ÉCHEC POUR LE CANDIDAT DE L’ESSEC

Un secrétaire commence : « Cher Richard, ou peu importe en fait… On a l’impression d’être les petits pâtés de ta farce. Tu resteras dans nos mémoires, mais pour de mauvaises raisons ». Un autre craque et ne peut s’empêcher de faire un quolibet sur son nom : « on pensait qu’on avait un champion, mais dans la catégorie Pierre Richard, on a trouvé mieux ». Notre étudiant de l’ESSEC rentre dans une torpeur, rit jaune, se frotte la barbe, gêné puis croise les bras… Soudain, alors qu’il essuie de cinglantes critiques, Richard sort un sandwich et c’est le pompon ! On n’aura jamais autant rigolé dans un Palais de Justice, dans une chambre mitoyenne à la Salle d’Audience de la Première Chambre supplémentaire du Tribunal de grande instance. Riché ira même jusqu’à lui ôter « le pain de la bouche » partageant son casse-croûte avec les secrétaires.

Enfin, c’est au tour de Christophe Barbier « Redscarfman » de venir porter assistance au malheureux candidat de l’ESSEC qui vient d’essuyer un bel échec : « Richard, vous avez dit la vérité, et quel endroit plus beau qu’un palais de justice pour dire la vérité ! ». L’ensemble de ses notes ayant été lues par Cosima Ouhioun, qui manquait d’inspiration, eu égard la contre performance précédente, Christophe Barbier s’en est brillamment tiré avec une pirouette verbale et a félicité le courage des candidats qui ont su affronter un jury quelque peu excessif. Une conclusion corroborée par Louis Boré, ancien Secrétaire de la Conférence en 1996, qui n’a pas hésité à remettre en place certains secrétaires insolents en soulignant leurs remarques « très très ras des pâquerettes ».

Une soirée qui aura très certainement eu le mérite d’inspirer Christophe Barbier qui doit être « en panne de sujets », après avoir traité à maintes reprises « les francs-maçons, les musulmans et la crise de l’immobilier en Île-de-France ». Si cette joute oratoire a eu l’effet d’exutoire pour les participants, Christophe Barbier n’a toujours pas livré le secret de son écharpe rouge.

Daniel Latif

Smart et les bonnes manières, deux mondes à part

Mi pub, mi… Mignardise !

Affichant des allures et une sonorité de voiture sans permis, la Smart fortwo revendique fièrement avoir la plus petite… taille parmi ses concurrentes : 2,69 mètres. Une petitesse de gabarit qui, aux côtés d’autres voitures, avec un peu de hauteur, en l’occurrence observée du premier étage de l’Arc de Triomphe, s’assimilerait presque à un bac de poubelle dédié au verre.

Pour avoir un minimum d’estime auprès des apprentis conducteurs, cette voiturette doit nécessairement être griffée “Brabus”. Mention sans laquelle la Smart ne jouirait que d’une médiocre envergure.

RIEN N’A CHANGÉ, TOUT VA CONTINUER

L’agence de communication BBDO à l’origine de cette campagne de publicité précise que “tout a changé dans la nouvelle smart excepté une petite chose, sa taille”. En effet, ses proportions sont à l’image de l’ouverture d’esprit de ses propriétaires cyniques et présomptueux qui eux non plus n’ont pas évolué. La fortwo est tellement insignifiante qu’ils en oublieraient qu’ils sont au volant d’une voiture. Ainsi, ils en ont déjà oublié tout leur code de la route et se dispenseront de céder le passage aux piétons, pensant qu’ils sont également à pied. Ce n’est pas grave, ils lanceront, désinvoltes, un rapide “Sorry !” à l’agent qui les rappellera à l’ordre.

Tels des pousse-pousse, ils oscilleront irrégulièrement entre deux files, allant jusqu’à en créer une nouvelle dès que possible ou empiétant sur la piste cyclable. Des passe-droits que les autres n’ont pas et qui exaspèrent déjà les cyclistes. Vraiment “sorry” ! Excusez-les, ils pensaient que la route était fortwo !

IL N’Y A QU’UNE SMART POUR FAIRE ÇA !

Smart

“Sorry” mais nous garderons en tête ces photos qui illustrent de façon éblouissante l’esprit du “meilleur choix de mobilité urbaine” de la Smart fortwo. Car au delà du slogan “il n’y a qu’une smart pour prendre la place d’une smart”, il n’y a qu’une smart pour faire cela ! Non, j’insiste, vraiment sorry

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Daniel Latif

Carrefour : mi pub, mi… Chalandise !

Carrefour prix plus bas joptimisme
“Avec Carrefour” c’est bien plus que de la “positive” attitude, on “optimisme”. Un étrange concept qui allie très certainement l’optimisme candide à l’optimisation des prix avec la concurrence.

A force de l’entendre et le répéter, on va commencer à vraiment y croire.
L’enseigne, elle-même, a réussi à tomber dans le panneau. Le point d’orgue d’une auto persuasion qui se retrouve à l’entrée des hypermarchés avec de gros arguments, très convaincants !
Et c’est ainsi que Carrefour fait le faraud avec 1,62 euros de différence par rapport à Édouard Leclerc sur un même chariot. Qui dit mieux ?

Daniel Latif

Toujours quelqu’un de bien dans une Skoda : mi pub, mi… Prêtrise !

Skoda publicité

“Il y a toujours quelqu’un de bien dans une Skoda”. Non, non, ceci n’est pas un truisme. La campagne est toujours d’actualité.

Évidemment, la Skoda est toujours bien entourée : élites, financiers, cyclistes… Simply clever — elle ne fréquente que des bonnes gens. “Juste quelqu’un de bien, le cœur à portée de main…”. D’ailleurs, il suffirait à une vilaine et malhonnête personne d’embarquer à bord d’un taxi Skoda Superb et on lui donnerait le bon dieu sans confession.

On fera simplement abstraction de cette Skoda Octavia retrouvée calcinée en Corse-du-Sud dans laquelle deux fusils à pompe ont été découverts par des gendarmes… Cette fameuse exception qui confirme la règle.

Daniel Latif

Engie : mi pub, mi… Ringardise !

GDF Suez Engie pubAdmirez la belle carte postale de mon nouvel ami Engie — prononcez les lettres “N” et “J” très rapidement. Engie, tout simplement parce que ça sonne comme NRJ mais prononcé à l’États-unienne ça fait “N’Jiii”, ça fait plus classe et c’est nettement plus cool que d’écrire “Énergie”, surtout qu’à deux lettres près ç’aurait coûté bien plus cher…
Comment ça ? Vous ne l’avez pas remarqué “comme petit à petit, le monde change” ? Regardez notre sacré Gédé, il a bien changé lui. Je dis nouvel ami mais en fait on se connaît depuis un bout de temps. A l’époque on l’appelait Gaz de France et comme on était inséparables on le surnommait G.D.F. Après mariage, c’était GDF Suez puis GDF Suez Dolce Vita, pour les intimes.

DES ANGLICISMES À LEURS PAROXYSME

Profitant d’un mois de mai rempli de ponts et de jours fériés, Engie a l’air de s’être bien ressourcé avec un couple d’amis au bord d’une plage fiscalement paradisiaque. Il suffit de lire son épitaphe inintelligible et sa signature “By people for people” pour en perdre son latin. “Par les gens pour les gens”, un slogan magnifiquement enjolivé par une traduction approximative “par nous pour tous” qui nous rappellerait presque le discours de Gettysburg prononcé par Abraham Lincoln en 1863 : “by the people, for the people”, mais juste en moins classe. Notre groupe français coté en bourse ne pouvait pas faire mieux en matière d’anglicismes.

AVANT, ON PLONGEAIT DANS L’EAU… MAIS ÇA, C’ÉTAIT AVANT !

En voilà une publicité tellement à côté de la plaque, à l’image de nos deux tourtereaux qui, dans leur fougue, en ont oublié que la mer était derrière eux. Préférer sauter dans le sable plutôt que dans une eau turquoise, c’est sûrement ça “la transition énergétique”



Daniel Latif

Pourquoi je persiste et signe avec mon BlackBerry

Blackberry“Quand est-ce que tu décides d’avoir un vrai téléphone ?” Voici le procès que l’on me fait régulièrement. L’on m’accuse ainsi d’être has been. Tout ça parce que je suis Blackberry. J’avoue, j’en suis fier. Certes, mon BlackBerry Q10 porte le nom d’une crème Nivea. Mais cela décrit à merveille la sensation de douceur que j’éprouve lorsque mes pouces effleurent les touches du clavier. L’appellation Q10 évoque cependant très justement des performances qui seraient supérieures à n’importe quelle Audi.

BLACKBERRY MÛRIT ET APPREND DE SES ERREURS

Exit le Bold, Curve, Javelin, Pearl ou encore Torch… ‎Les nouveaux BlackBerry rompent avec la tradition des noms exotiques‎. En janvier 2013, c’est le début de la commercialisation du Z10. Le Canadien a voulu empiéter sur l’esprit de l’iPhone, délaissant ainsi le clavier physique au profit d’un écran tactile, et ce fut bien là son erreur. Ce ne sera que sous l’impulsion de son nouveau PDG John S. Chen que la firme à la mûre mûrit en présentant le Passport, un drôle de téléphone aux dimensions similaires au document de voyage. BlackBerry PassportUne émulation plutôt réussie qui propose aux globe trotters une sorte d’hybride tablette offrant une lecture ergonomique et confortable, grâce notamment au clavier touch-sensitive : une innovation sur un clavier physique capable de faire défiler de façon tactile une page sans avoir à toucher l’écran avec ses doigts.
Mais BlackBerry a compris ses aficionados, après avoir démocratisé BBM en novembre 2013 pour iPhone et Android — séduisant aujourd’hui plus de 90 millions d’utilisateurs, elle décide de la mise sur le marché du BlackBerry Classic, un smartphone qui revient aux sources. Au bonheur des nostalgiques du Bold désireux de retrouver les sensations du bon vieux clavier et du pavé tactile remis au goût du jour avec le système BlackBerry 10.

SMART COMME OBAMA ET SEXY COMME KIM KARDASHIAN

Malgré les innombrables fausses rumeurs concernant la vente ou la santé de la société canadienne et en dépit de la forte pression sociale, des Apple addicts prêchant et tentant inlassablement de convaincre les derniers hérétiques de se convertir à la secte de la pomme, les irréductibles du BlackBerry subsistent. Les “BlackBerrystes” sont comme un cercle élitiste tendant à vouloir plus ou moins consciemment à se différencier de la masse. Parmi eux, des personnalités comme Barack Obama, qui le revendiquent ou encore Kim Kardashian, entre autres, qui confesse en avoir acheté trois exemplaires du Bold en supplément, de peur que l’un d’entre eux ne tombe en panne, car elle reconnaît être liée à la marque “cœur et âme”. BlackBerry Bold Passport Q10Qu’elle se rassure, les BlackBerry sont réputés pour leur robustesse notoire, très loin de l’image des iPhones, bien connus pour être fragiles, dont la vitre se fissure sans peine.
Car le groupe canadien n’ambitionne pas de jouer dans la cour du marché des terminaux de masse et préfère concentrer sa stratégie sur une clientèle d’entreprise. En effet, si l’iPhone enregistre des volumes de ventes proportionnels à ceux de la Renault Clio, la voiture la plus vendue en 2014, le BlackBerry, lui, serait classé au rang d’une Lamborghini Gallardo.
Les quolibets sur BlackBerry et ses utilisateurs sont légion sur Twitter. Mais rira bien qui rira le dernier, car avec un retour à l’équilibre et enregistrant un bénéfice de 20 millions de dollars, BlackBerry… encore !

Et c’est pour cela que je persiste et signe avec mon BlackBerry.

Daniel Latif

Première journée de la langue française : et le CSA se réveilla enfin !

Olivier-SchrameckLe 3 mars 2015, Olivier Schrameck, Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, semblait bien amusé lors de son discours d’introduction pour la conférence de presse de présentation de la première journée de la langue française dans les médias audiovisuels.
Selon ce dernier, cette journée est la concrétisation “d’une idée née fin 2013 lors d’un colloque du CSA sur l’avenir de la langue française”.

PARTIE DE RIGOLADE AU CSA

Mais alors pourquoi une telle euphorie ? Sans doute, se rappelait-il cette loi datant du 30 septembre 1986 qui dispose que le Conseil veille « à la défense et à l’illustration de la langue française » dans la communication audiovisuelle. Olivier-Schrameck-Patrice-GelinetEn effet, ce n’est que 30 ans après qu’une initiative tente de “fédérer, inciter, promouvoir plutôt que de contraindre et de réglementer”. Des propos qui sonnent comme un aveu d’impuissance et qui surprennent lorsque l’on se rend compte que l’autorité de régulation de l’audiovisuel en appelle au bon vouloir des chaînes de radio et de télé.
De quoi rire jaune, quand on pense qu’au Québec, un office de la langue française existe depuis 1961 et veille à ce que le français soit la langue normale et habituelle du travail, des communications, du commerce et des affaires.

FAIS CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS

Patrice Gélinet, membre du CSA et Président du groupe de travail Langue française et francophonie dénonce “l’utilisation systématique de mots étrangers, essentiellement anglais, quand ils ont un équivalent en français soi-disant parce que ça fait chic car c’est à la mode”. Il en profite également pour rappeler à l’ordre de façon pédagogue quelques mauvais élèves : “Pourquoi mettre à l’antenne un morning plutôt qu’une matinale ? N’est-ce pas Le Mouv’ ?”. Un des concernés, Frédéric Schlesinger, son directeur, rit du bout des lèvres.

CSA francophonie

Il faut le reconnaître l’écran publicitaire intitulé “dites-le en français”, diffusé lundi 16 mars, sur de nombreuses chaînes de télévision à l’occasion de la journée de la langue française a eu le don de faire rire aux larmes. Pourquoi donc ? Parce qu’il était diffusé juste après la chronique économique de Claire Fournier sur i>télé, intitulée : La fin du “french bashing” ?
Patrice Gélinet le rappelle, “le rôle (du) CSA dans le domaine de la langue, n’est pas un gendarme, ni un censeur, mais il veille, comme la loi le lui impose, à la défense de la langue française”.

“Le français doit revenir à la mode” ajoute-t-il et ce message devrait s’adresser aux publicitaires qui semblent être toujours réticents sur les traductions. En effet, il n’est pas anormal que la publicité s’harmonise et respecte également la langue des consommateurs qu’elle cible. “Quand un mot anglais ou allemand est utilisé” un cahier des charges impose qu’il soit sous titré mais que les “publicitaires s’arrangent souvent pour que ces sous-titres soient si petits que personne ne puisse les lire”.
On peut le noter avec “La Box Power by Numericable”, ou Nissan dont le slogan “Innovation that excites” est traduit par “Innover autrement” alors que dans la version québécoise l’on a “Innover pour exalter”.

LE CSA ET L’ACADÉMIE FRANÇAISE SE RENVOIENT LA BALLE

Cependant, au sein de l’Académie Française, des commissions placées sous l’autorité du Premier ministre ont pour rôle de trouver des équivalences pour les termes dans l’informatique, le sport, l’automobile, le nucléaire… Ces dernières proposent des termes et une fois que l’Académie les valide, ils paraissent au Journal officiel et — théoriquement — les organismes publics doivent utiliser ces termes.

De plus, l’Académie Française décortique sur son site, dans la rubrique “dire, ne pas dire”, un certain de nombre de fautes couramment faites, des emplois fautifs, des anglicismes, des extensions de sens abusives et propose un certains nombre de termes qui peuvent être utilisés à la place. On pensera notamment aux usages de plus en plus banalisés des titres féminisés à tort et à travers comme “ambassadrice” qui désigne la femme de l’ambassadeur ou encore l’usage regrettable du terme “écrivaine”, “auteure” ou encore “professeure”. Or, nombre de ministres passent outre les recommandations en vue de préserver “une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique” en rendant “indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché”.

Hélas, cette institution n’a pas de puissance de police, ni de force contraignante et que tout dépend encore une fois du bon vouloir des administrations. Espérons que cette semaine de la Langue française et de la Francophonie, où nombreuses émissions se dérouleront sous la Coupole de l’Académie française, permettra de mettre fin à ce dialogue de sourds entre le CSA et les Immortels. Outre Atlantique, la Cour du Québec ne rit pas du tout et n’hésite pas à condamner jusqu’à 1 500 dollars canadiens (1100 euros) tout contrevenant qui omettrait d’employer le français. Les démarches sont des plus simples car l’Office propose de déposer une plainte par voie électronique en utilisant un formulaire en ligne ou un numéro de téléphone. On ne badine pas avec le français au Canada.

Daniel Latif

Circulation alternée : une journée qui exaspère ?

pollution-paris-daniel-latifIl aura fallu sept jours pour que le gouvernement autorise enfin la mise en place du dispositif de circulation alternée : quelle réactivité hors pair !
En prévision de cette superbe journée, les automobilistes avaient beau essayer de réduire leur vitesse et rouler pépère, il n’y avait rien à faire… Les transports sont gratuits, les Autolib’ et Vélib’ aussi. Une activité sportive pendant un pic de pollution, ça peut paraître incongru mais cela va de pair.

ROULER AVEC UNE PLAQUE IMPAIRE SANS COMMETTRE D’IMPAIR ?

Lundi, seuls les véhicules aux plaques impaires, ou celles carburant à l’ampère pouvaient aller prendre l’air. D’aucuns sont même allés emprunter la voiture du beau-père ou de leur grand-père. Ah, la famille… ça c’est super ! Certes, on a tous des impératifs. Néanmoins, il y avait quelques exceptions qui dérogeaient à la règle comme les médecins et leur impérieux caducée.

Réticente sur sa mise en place, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, s’est empressée d’annoncer la non reconduction de cette journée sans attendre qu’une baisse des particules ne s’opère. Cette absence de prise de décision courageuse ne fait que réduire notre temps d’attente pour rendre visite à Notre Père qui es aux cieux. Ce matin, mon confrère Philippe Martinet de Carissime et compère de roulage se demandait : “avec une paire de plaques impairs ! Puis-je rouler sans commettre d’impair ?”. Qu’il soit rassuré, la journée de circulation alternée c’est comme Lapeyre, y’en a pas deux !

Daniel Latif