Une journée Légendaire à Roland Garros

Il régnait comme une sorte d’ambiance mystique à Roland Garros ce mercredi 5 juin. Alors que le public retenait son souffle devant Maria Sharapova se faisant malmener par Jelena Jankovic (0 – 6), Rafael Nadal, réduisait à néant le Suisse Stanislas Wawrinka (6-2 / 6-3 / 6-1).

Depuis la célébration de son 27ème anniversaire, le Majorquin se sent pousser des ailes. En effet, ce dernier a nettement amélioré son jeu et semble avoir le soutien des dieux du filet, qui lui ont permis de marquer des points autant inoubliables que spectaculaires. Le tenant du titre n’a pas hésiter à rabâcher avec cynisme : “Aujourd’hui mon niveau de tennis était très bon. Gagner contre un joueur comme Wawrinka est impossible avec un tel score, à moins de jouer à un très haut niveau !”.

Ce jour-là, un soleil prodigue fait son apparition, le thermomètre affiche 31 degrés, on ne pouvait guère attendre de meilleurs auspices. Non loin du court Philippe Chatrier, sur le Court numéro 1, des Légendes du tennis ont fait apparition.

Acclamés dès leur entrée sur la terre battue, le Suédois Thomas Enqvist et le Français Sébastien Grosjean se retrouvent à affronter une drôle d’équipe “non-européenne”. Face à eux : l’Argentin Gustavo Gaudio et le Croate Goran Ivanisevic. L’un avec son mètre 75, peine à servir correctement tandis que l’autre, 1m95, incarne une figure de formateur. A la fois Capitaine d’équipe, prêt à ré-hausser son partenaire avec une caisse Perrier pour faciliter son service. Il ira même prendre le temps, en plein match, de lui faire faire quelques services à blanc. L’arbitre n’a guère le choix, il acquiesce. “Tu as bien compris ? répétant le geste avec son acolyte. En haut… puis en bas !”. Goran Ivanisevic rappelle également la figure du Capitaine crochet, lorsqu’il rit diaboliquement après l’envoi d’une balle sournoise à l’équipe adverse, qui pensait qu’il jouait encore à blanc. Ou encore, Capitaine de Paquebot, quand il délègue toutes les balles à son poulain Gustavo Gaudio : “You, you… You again !!!” et que ce dernier, las, lui rétorque “No, don’t say YOU. Next time YOU do !”.

Cette drôle de tandem qui fait figure de Laurel et Hardy a grandement amusé le public qui, conquis par la bonne ambiance et le bon esprit qui règne sur ce court n°1, a décidé de rester toujours aussi nombreux pour le match suivant de ce tournoi atypique.

Le Trophée des Légendes Perrier, crée à l’initiative de Mansour Bahrami en 1997, remet en scène les Grands du jeu de raquette pour le bonheur des plus grands comme des plus petits.

Cela fait 7 ans que Gérard, directeur d’un établissement scolaire, assiste immanquablement au Trophée qui a lieu pendant la deuxième quinzaine de Roland Garros : “J’aime la convivialité qui règne entre les joueurs et le public, cela me fait toujours plaisir de revoir les joueurs qui ont marqué mon enfance”.

Place cette fois-ci aux Légendes de plus de 45 ans : Mansour Bahrami aux côtés de Pat Cash rencontrent Henri Leconte et Guy Forget. Tous vêtus de bleu, ils débutent le match. Henri Leconte sert, le juge de ligne beugle un : “Mowwwaoh !!!”. Le public est en proie à un fou rire devant la mine déconfite du serveur qui proteste : “Comment ça ? Mais ça n’existe pas la faute de pied sur le senior tour !” Un spectateur crie : “Allez les vieux !”. Leconte ne tarde pas à répliquer haut et fort : “Les bleus !!! Les vieux ? non mais ça va pas ?”. Et il a raison de s’insurger, rares sont les vieux qui peuvent encore servir à 204 km/h. Les jeux sont serrés et les équipes peinent à se démarquer. L’arbitre de chaise crie à la faute ! Mansour Bahrami conteste à son tour et sort un carton rouge de sa poche puis prend l’arbitre par la main pour l’exclure. C’est tout en l’invitant à regagner les coulisses qu’il fait rentrer Yannick Noah qui s’installe nonchalamment sur la chaise d’arbitre.

Une légende parmi les Légendes.

Le public n’en croit pas ses yeux ! Henri Leconte m’explique que le vainqueur de Roland Garros en 1983 n’a pas pu être son co-équipier cette année pendant le Trophée des Légendes Perrier à cause d’“une blessure survenue lors de l’entraînement”.

Le jeu reprend. Yannick Noah annonce timidement les scores : “15 – 0” ; “30 – 0” qu’il argumente toujours au micro d’un “Ah c’est dommage !” lorsqu’une balle est faute. La légende du tennis fait fureur et les gradins réclament une chanson. En vain. Yannick Noah reste concentré sur le match et prodigue de temps à autres quelques commentaires à son co-équipier : “Vraiment t’as rien perdu”. En atteste également Gérard, qui confirme : “Même en vieillissant, ils gardent le même toucher de balle et le même savoir faire”.

Mansour Bahrami commence le show et amuse la galerie. Cela va du simple “baisser de filet” pour faciliter le service de son partenaire, en passant par “la tactique du Sioux”, s’approchant du filet, tout en prenant l’apparence d’une statue figée, sans que le serveur ne s’en aperçoive. Également “le coup droit feinté” ou “façon derviche tourneur” pour finir avec le redoutable “service mitraillette”, ce qui a le don de déstabiliser Guy Forget mais de déclencher l’hilarité dans les gradins.

Derrière ce genre de facéties visibles uniquement lors de ces matches d’exceptions où la bonne humeur et la déconne règne, il y a un vrai tennis de précision et un jeu très technique mis en place pour réaliser ce genre de performance.

“Je fais toutes les bêtises que je veux, des choses que personne ne pourrait faire sur le court !” déclare Mansour Bahrami. Yannick annonce une faute, les joueurs restent sceptiques : “Vous êtes sûr ?” Yannick équipé de lunettes de soleil répond confus : “Euh ! Je ne vois rien”. Il consulte alors le public et mesure au bruit quelle équipe devrait remporter le point. Il décidera finalement de remettre la balle.

Un match Surréaliste !

“Mansour !!!”, un cri retentit dans les gradins, le joueur iranien s’arrête et répond naturellement “Oui ?”. Non, vous ne rêvez pas, le Trophée des Légendes Perrier reste le seul moment de Roland Garros où vous pourrez voir le public interagir avec les joueurs. Les joueurs ne se focalisent pas uniquement sur le score. Soucieux, Henri Leconte interpelle un ramasseur de balles ainsi : “t’arrêtes pas de courir, toi !?”. Les joueurs n’hésitent pas à applaudir et à féliciter l’autre équipe lorsqu’ils marquent un beau point. La reconnaissance de Mansour Bahrami s’étendra jusqu’à venir embrasser la bande du filet pour le remercier de lui avoir permis de tromper ses adversaires et de marquer ainsi le point. De surcroît, il y a de vraies valeurs de partage et de respect notamment quand Guy Forget et Henri Leconte décident spontanément de passer le balai ainsi que le filet pendant leur pause. Surréaliste ! Tout le tennis y est revisité, même les captivantes muses y sont parodiées avec de longs râles et soupirs exagérés. Vous me demandez le score ? Eux l’ont oublié.

Mais comme vous insistez, le voici : 5 – 7 / 6 – 2 / 1 – 0. Guy Forget et Henri Leconte se qualifient et rencontreront Mats Wilander et Mikael Pernfors sur le Court Suzanne Lenglen.

Tsonga face à Federer et l’impensable se produisit

Pour certains, c’est un moment historique pour d’autres l’impensable est arrivé. Tsonga a battu Federer en 3 sets (7-5 / 6-3 / 6-3).

Les médias ont afflué en masse pour rencontrer Roger Federer en conférence de presse. L’air grave, d’aucuns préfèrent s’abstenir de lui poser des questions car “Roger est un très grand joueur” et ils sont “peinés d’une telle défaite”.

Roger arrive, les yeux brillants, au bord des larmes, on perçoit une grand tristesse dans son regard mais il reste digne et affronte sereinement les questions des journalistes : “Bien sûr, il y a des choses plus marrantes à faire qu’une conférence de presse maintenant, mais il faut que je la fasse”.

Il confesse se poser beaucoup de questions, revient sur les causes possibles de son échec : “mon niveau de jeu n’était pas assez fort aujourd’hui”. Puis relativise rapidement : “Pour moi c’est déjà du passé même si j’ai perdu il y a 30 minutes je veux aller de l’avant […] Je vais me préparer pour Halle. C’est un tournoi que j’aime beaucoup jouer”.

À la question : “Vous allez faire quoi maintenant ?”. Il m’a avoué qu’il avait besoin de vacances et qu’il ne serait pas contre l’idée de rester quelques jours à Paris. Peut-être aurait-il voulu en profiter pour se balader dans la capitale avant de repartir pour son prochain tournoi ? En tous cas, il pourra se rattraper en échangeant quelques balles sur le parvis de l’Hôtel de Ville et pourquoi pas disputer un match avec Bertrand Delanoë, le maire de Paris.

La conférence de presse avec l’interview de Roger Federer après sa défaite face à Jo-Wilfried Tsonga.

Daniel Latif
Crédit Photo : Jan McIntyre

Nishikori, le jour de l’anniversaire de Nadal… C’est du gâteau !

Il aura fallu tout juste deux heures à Rafael Nadal pour abattre le Japonais Kei Nishikori 6-4, 6-1, 6-3.

Le public du Chatrier était cependant mitigé sur les performances de Nadal. En effet, en dépit d’un jour très particulier pour le Majorquin, qui fête ce lundi 3 juin son 27ème anniversaire, les aficionados de tennis comme Daphné, avaient décidé de soutenir le Japonais : “Allez Nini ! Il faut qu’on lui trouve un surnom” glisse-t-elle à ses voisins de loge. “Nini, Chikori… Chicorée ?!” On se rend compte qu’il est beaucoup moins populaire que Rafa.

A la question “Pourquoi ne soutient-elle pas Nadal ?”, elle me confie qu’elle le trouve “absolument pas chic à se gratouiller les fesses avant chaque points”. Sa voisine renchérit : “Nadal c’est un beau joueur mais il n’a pas l’élégance de Federer”. Et une troisième de venir trancher le débat : “Moi j’aime beaucoup Rafael, car il ne se prend pas pour un demi dieu et il reste très sympathique !”.

Écoutant, malgré lui, le débat improvisé en plein match, Alain Dorgans, journaliste à France Télévisions, regrette que “le tournoi ait pris une tournure très business” et déplore “l’absence d’un public connaisseur du vrai tennis”.

A l’anniversaire de Rafael Nadal sur le court Philippe Chatrier, j’y étais !

Fin du match, les 16 000 spectateurs du Philippe Chatrier se lèvent spontanément et entonnent “Joyeux anniversaire !” pendant que l’on dresse sur le court une table. Pour la première fois, le Majorquin voit arriver une pièce montée ornée de deux raquettes et décorée de balles de tennis. Célébration improvisée mais bien orchestrée dont beaucoup étaient déjà au courant. En effet, la nièce de Claude Lelouch m’avait conseillé d’être présent “à la fin match pour l’arrivée d’un gâteau surprise”. Nadal remerciera le public d’un discours en français : “c’est un moment très spécial pour moi”. L’espagnol s’est vu ensuite couvert de cadeaux et de fleurs. A peine les bougies soufflées, il repartira aussitôt — régime de sportif oblige — tout comme le gâteau qui le suivra en direction des coulisses. Déçu et restant sur sa faim, un badaud s’exclame : “Oh, on n’a même pas eu un peu de gâteau ?”.

Daniel Latif
Crédit Photo : Jan McIntyre

Roland Garros : Le paradoxe du public

Federer se retrouve dans une situation surprenante, le public ne cesse de lancer des “Allez Gilles”, “Allez Gilou”, “Envoie tout Gilou !”. Malmené par Gilles Simon, le Suisse sent que le Français est le chouchou du public. Il essaye de rester concentré mais le public est particulièrement surexcité dans les tribunes ce dimanche. Seule solution, attendre et prendre son temps : il fait rebondir plusieurs fois la balle, tape ses baskets pour enlever la terre battue… L’arbitre en appelle au silence. Roger Federer sert, à ce moment un cri retentit dans les gradins “WOAHHH !!!”, et rate son service puis, furieux, lance un regard foudroyant en direction du spectateur à l’origine du cri.
Lorsque Gilles Simon fait une faute, l’on entend crier dans les gradins “Allez, c’est pas grave”, “Le plus dur est fait !”.

Audrey et Claire sont deux sœurs passionnées de tennis, l’une est une fan inconditionnelle de Roger Federer et l’autre soutient Gilles Simon. Quand l’une applaudit de joie, l’autre se prend la tête, et vice versa. Voyant Federer malmené, Claire offre une gaufre à la chantilly en guise de réconfort pour sa sœur qui essaie de se rassurer : “C’est un passage à vide que Federer traverse après sa chute”.

Assiste-t-on à un match où le patriotisme français serait opposé à l’évasion fiscale sponsorisée par Rolex ?

C’est ce à quoi on aurait pu penser lorsqu’un spectateur cria : “Allez Simon, fais-le pour la France !”. Que nenni, le jeu suivant, la tendance s’inverse et quelques voix s’élèvent dans les gradins : “Roger t’es le meilleur”, “Roger donne-moi tes gènes”, voyant que cela ne suffit pas, Audrey décide d’encourager, dans un ultime désespoir, son idole dans la langue de Shakespeare : “Come on Roger you’re amazing”, “Let’s go Roger”. Vient alors un dialogue de sourd entre “Allez Roger” en chœur avec “Allez Gilou” puis une cacophonie “Allez RoGilou”, l’arbitre tranchera pour un : “Silence s’il vous plaît !”.

Federer remonte le score et remporte le quatrième set 6 – 2. Pendant la pause avant le cinquième set, quatre drapeaux français font irruption dans les tribunes et nombre de spectateurs entonnent la Marseillaise sous les yeux ébahis des supporters du joueur Suisse. Ceci montre bien qu’au tennis le cours d’un match peut rapidement s’inverser.

De quoi devenir vraiment Schizophrène !

Retournement de situation, Federer remporte le match après trois heures de jeu. Finalement, c’est une douzaine de drapeaux Suisse qui fera apparition dans des tribunes où le public semble heureux d’avoir assisté à un très beau match.
Roger Federer me confiera qu’il n’a “pas entendu toutes les phrases criées par le public” mais qu’il apprécie lorsque “des ramasseurs de balles ou les personnes qui passent le filet lui lancent un “Allez Roger”, c’est vraiment sympa et donc ça m’encourage !”. De cette rencontre épuisante, le Bâlois avouera ironiquement que cela lui “aura permis de se rappeler du prénom de Simon“.

Daniel Latif

Sur le fil de Roland Garros

C’est une éternelle question qui revient en filigrane : la pluie perturbera-t-elle le défilé des joueurs à Roland Garros ? Au bout du fil, un ami plaisante ainsi : “Tu couvres Roland Garros, alors je pense que tu peux dès à présent préparer la bâche !”. Mot d’esprit guère philosophique qui n’était pas dépourvu d’un bon feeling…

En cette fin de mois de mai, difficile de faire ce qu’il nous plaît, la plupart des spectateurs ont dû se recouvrir d’un fil… Pendant que la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti et quelques autres cinéphiles assistaient à la fastidieuse cérémonie de clôture du Festival de Cannes, Serena Williams n’hésitait pas à monter au filet !

Au détour des nombreuses files, dans les allées de Roland Garros ainsi que dans les tribunes, on note une faible proportion de Panama (chapeau de paille tressée) par rapport aux années précédentes. En effet, le soleil peine à percer les nuages et seuls quelques courageux habillés d’un polo osent enfiler leur paires de lunettes de soleil sous les yeux ébahis de spectateurs équipés en majorité de cirés et de parapluie.

Filant à toute allure, les filiformes ramasseurs de balles zigzaguent pendant que les juges de ligne progressent sur le terrain en file indienne. Au fil des sets, même s’ils se retrouvent sur le fil du rasoir, les joueurs ne perdent pas le fil d’Ariane : le “prize money” ou la dotation de 1 500 000 euros. Ces sportifs ont flairé le bon filon !

Fin du match, les plus philanthropes récompenseront les nombreux aficionados, qui attendent patiemment un autographe, les plus filous fileront à l’anglaise.

Les fluctuations météorologiques ont donné du fil à retordre aux présentateurs de France télévisions. Laurent Luyat et Tatiana Golovin, qui ont dû meubler l’antenne — comptant les tourtereaux — alors que la pluie s’abattait soudainement sur le court Philippe Chatrier, reportant ainsi la rencontre de Rafael Nadal face à Martin Klizan au lendemain.

A Roland Garros, du jeu, en passant par la météo, jusqu’au résultat final : tout ne tient qu’à un fil…

Daniel Latif

Pourquoi la France n’arrive pas à remporter l’Eurovision ?

L’Eurovision, Qui c’est celui-là ? m’interroge le Jeune et Con. Comme quoi Les temps changent… L’incontournable concours musical, qui autrefois propulsait ABBA ou Céline Dion, rimerait-il désormais avec Le temps passé ?

Comme chaque année les groupes se sont succédés sur scène dans l’espoir d’Allumer le feu. Mais si l’on regarde de plus près les audiences, il n’y avait pas de quoi Tomber la chemise. Les plus courageux avoueront : Je zappe et je mate, personnellement cela fait nombre d’années que J’ai zappé !

Les téléspectateurs du monde entier attendent impatiemment la distribution des points : Un, dos, tres… A quoi bon attendre les résultats ? Qu’est-ce que tu crois ?
S’il suffisait d’aimer, l’issue de l’Eurovision serait tout à fait différente. Pas besoin de se Casser la voix, il suffit de laisser place aux votes géostratégiques et géopolitiques… Si tu n’étais pas mon frère

Eu égard des résultats, les “5 grands” comprendront qu’il n’y a aucun avantage à être automatiquement qualifié en finale car Les derniers seront les premiers. Ainsi la Douce France se retrouve en 23ème position, tout le monde l’a abandonnée, il ne reste plus que L’enfer et moi. Amandine Bourgeois a le Blues du businessman, elle reconnaît, à travers quelques regrets, qu’elle a accepté par erreur Ton invitation. Que cette dernière soit rassurée, Ça va pas changer le monde, elle ne finira pas sous le Pont Mirabeau.

Arrêtons de nous plaindre, la France a encore perdu Et l’on n’y peut rien. Ne tombons pas non plus dans la facilité et ne crions point Adieu mon pays. Espérons seulement que l’année prochaine, l’obscur comité de sélection de France télévisions ne déclarera pas que Tout est fini entre nous et qu’il Cherche encore.
En effet, Il y a trop de gens qui t’aiment et il y a encore foison d’artistes qui peuvent nous permettre d’Aller plus haut.

Daniel Latif
Illustration : Camille Gaudefroy

Vous reprendrez bien un petit coup de fouet au Relais de l’Entrecôte ?

Lorsque l’on me proposa d’y aller pour déjeuner, je me suis demandé : est-ce du masochisme d’aller au Relais de l’Entrecôte ?

Quand on pense qu’il y a, hors certains jours de chance, entre 40 minutes et 1h30 d’attente pour avoir une table dans cette fameuse enseigne…

On peut clairement dire, oui, c’est du grand n’importe quoi !

Georges * (son nom a été modifié) est un habitué qui fréquente l’établissement depuis 40 ans. Il connaît, et est connu de, toutes les serveuses, leur fait même la bise. Il me confie qu’il souffre de problèmes de dos et a la station debout pénible : “Ouais, ici c’est comme ça, on ne m’apporte même pas une chaise” se lamente-t-il, déplorant le fait qu’il ait à s’asseoir sur le paillasson.

On est loin du dicton : ” Le client est roi !”.

Se faire imposer une formule où l’on n’a pas de choix : salade aux noix suivie d’une entrecôte découpée en tranches accompagnée de frites et d’une fameuse sauce secrète.

En effet, il faut vraiment être sûr de soi !

Pour le dessert, l’on vous tend deux cartes : l’une ne contient que des photos d’une sélection de desserts, sans légende, et l’autre carte comporte une liste exhaustive des douceurs. A vous de relier les éléments et de deviner le nom ou les ingrédients de cette coupe alléchante.

Quel désarroi !

Les serveuses sont tellement impatientes de vous débarrasser qu’en guise de digestif, elles vous apporteront le terminal carte bleue à côté du café. Même pas le temps de sucrer le café que vous venez déjà de régler.

Il y a de quoi rester coi !

C’est dans ces moments-là qu’on se dit que la “douloureuse” porte bien son nom… Il est temps de partir, le restaurant ne désemplit pas et d’autres clients attendent désespérément une table.

Décidément, là il faut aimer se faire du mal, ce n’est pas la joie !

Certes, il faut être un peu maso mais on a tellement bien mangé que l’on y reviendra volontiers se faire maltraiter !

Daniel Latif
Illustration : Camille Gaudefroy

Pourquoi persiste-t-on à vouloir du soleil ?

“Quel temps de chien !” Voici l’éternel sujet de complainte des parisiens, et nombre de Français habitant principalement dans le nord. Certains font mieux que de se lamenter et ont déjà trouvé un coupable : “C’est depuis l’élection de François Hollande, c’est un signe !”. Au-delà des prédictions douteuses de certains astrologues et après avoir écouté le tout dernier titre de Madjao qui sort bientôt, On veut du soleil Madjao – On veut du soleil, on peut se demander : à quoi bon vouloir du soleil ?

En effet, dès que le soleil pointe le bout de son nez, ce n’est plus le même discours. On tire les rideaux, baisse les volets. Même les vacanciers, qui s’échappent de la grisaille, trouvent le moyen de baisser le cache de leur hublot pour ne point être incommodé par la lumière du soleil une fois l’altitude de croisière atteinte.

De surcroît, quand il fait enfin soleil, d’aucuns diront qu’ils s’en moquent car quoiqu’il advienne, ils seront enfermés dans un bureau et ne pourront profiter des belles éclaircies. Certains oublient rapidement le pénible hiver qu’ils ont enduré et vont se lamenter d’une chaleur un peu trop lourde. Les plus rabat-joies d’entre eux diront que cela attire les moustiques. Trop nuageux, trop chaud, j’ai attrapé un coup de soleil… les Français ne sont pas les champions du monde des râleurs pour rien.

J’veux du soleil, la complainte n’est pas vraiment nouvelle, car en 1991, c’est le refrain qui a fait la renommée du groupe Au P’tit Bonheur. Cette année là, à la même période, il ne faisait pas nécessairement meilleur sur le ciel de Paris. 22 ans que cela dure, 22 ans que l’on investit plus dans le col roulé, ciré et bottes que dans les décolletés, crèmes solaires et lunettes ! Et cela ne serait probablement prêt de changer si l’on en croit Jean de La Bruyère : “Qui a vécu un seul jour a vécu un siècle : même soleil, même terre, même monde, mêmes sensations; rien ne ressemble mieux à aujourd’hui que demain.”

V40 et FH les deux “poids-lourds” de Volvo

“Que vous le vouliez ou non, vous roulerez ou vous roulez déjà tous dans la même voiture qui, peu ou prou, ressemble à celle de notre voisin” : voici le désolant constat mais non moins véridique que Thomas Morales dresse dans la préface de son livre Mythologies automobiles.
Certes, l’automobile ne vit pas ses meilleurs jours et ce n’est pas prêt de changer…
Mais ne tombons point dans cette continuelle sinistrose et essayons de voir pourquoi et comment ce journaliste passionné d’automobile a pu en arriver à un tel constat et surtout comment changer la donne.

Il suffit de regarder le parc automobile en France pour remarquer que l’originalité et la singularité dans le choix d’une auto laisse de plus en plus à désirer.
Il y a tout d’abord les Allemandes : trop vues ! Les Italiennes, trop bling-bling. Les Françaises, n’en déplaise à Arnaud Montebourg : trop dépassées, hélas. Les Américaines trop body buildées… Les Britanniques, old-fashionned. Enfin, les Coréennes trop plagieur.
Alors si vous aussi vous pensez que trop c’est trop, il n’est pas trop tard pour changer d’avis et éviter d’acheter le véhicule qui fera de trop.

Pour se démarquer, sans faire pour autant d’iniques concessions, il suffit de se tourner vers le plus grand Royaume de Scandinavie. Volvo, du latin “Je roule”, le constructeur porte efficacement son nom ! La firme de Göteborg a mis sur le marché une suédoise qui inquiète particulièrement les allemandes. La V40 R-Design dans sa version 254 ch affiche une belle musculature à travers sa carrosserie. Pour la reconnaître dans le flot de la circulation, il faut avoir l’œil. En effet, c’est sur la calandre de cette dernière que se trouve une discrète signature R design. Les plus connaisseurs remarqueront la double sortie d’échappement chromée qui renforce l’allure charismatique et la sportivité de cette belle suédoise musclée. A l’intérieur, l’on ressent le confort scandinave : sonorité du moteur feutrée, sièges cuir éminemment confortables et pommeau du levier de vitesse rétroéclairé.
Ce qui démarque Volvo de toute la concurrence, c’est bien évidemment la sécurité, et le constructeur en a fait son fer de lance. Proposant de série les équipement suivants : l’airbag piéton, actif entre 20 et 50 km/h, ainsi que le City Safety, un système permettant le freinage automatique en cas d’obstacle jusqu’à 50 km/h ou encore l’assistance au freinage d’urgence, avertissant le conducteur lorsqu’il s’approche trop rapidement du véhicule qui le précède avant de procéder à un freinage d’urgence s’il ne réagit pas. Ces dispositifs d’aides à la conduite sont entre autres les raisons qui justifient pourquoi Volvo a décroché la meilleure note jamais obtenue lors d’un crash test du programme d’évaluation européenne des automobiles (EuroNCAP).

Deux poids, deux mesures.

“T’es d’une lourdeur”, c’est ce que m’a lancé ma petite amie lorsque je lui ai annoncé que j’allais prendre le volant d’un Volvo FH.
Quand j’ai su qu’il s’agissait du camion le plus puissant d’Europe équipé d’un moteur de 16l de 750 ch, je me suis dit : c’est du lourd !
Contrairement aux idées reçues, les chauffeurs de camions sont des professionnels de la route qui suivent régulièrement des formations et en aucun cas des hurluberlus comme peuvent le croire bon nombre de “relous”.
Je jouais sur du velours. Après quelques tours de pistes, Serge Laly, formateur Volvo Trucks, me félicite de ma bonne conduite. “Pour quelqu’un qui n’a jamais conduit de semi-remorque”, je n’ai pas eu le pied lourd et j’ai su rapidement maîtriser le gabarit de l’ensemble semi remorque grâce à ma main ferme dans un gant de velours. J’étais séduis, j’avais déjà planifié de vendre mon scooter. Pensant, tel un balourd, que ce serait très certainement le moyen suprême de me distinguer devant la galerie… Je m’imaginais déjà à bord du rutilant direction Roullours. Hélas, je fus stoppé dans mon parcours. En effet, en dépit de mon dessein un peu lourdaud, l’on me rappela que je n’ai toujours pas le permis Super Lourd.
Conduire un Vovlo FH peut paraître pour certain lourdingue mais je peux vous garantir que j’en garde un souvenir loin d’être douloureux. Je vous louerai volontiers encore un peu les qualités de mon nouveau joujou mais je m’arrêterai ici car je ne veux pas être lourd !