Vous reprendrez bien un petit coup de fouet au Relais de l’Entrecôte ?

Lorsque l’on me proposa d’y aller pour déjeuner, je me suis demandé : est-ce du masochisme d’aller au Relais de l’Entrecôte ?

Quand on pense qu’il y a, hors certains jours de chance, entre 40 minutes et 1h30 d’attente pour avoir une table dans cette fameuse enseigne…

On peut clairement dire, oui, c’est du grand n’importe quoi !

Georges * (son nom a été modifié) est un habitué qui fréquente l’établissement depuis 40 ans. Il connaît, et est connu de, toutes les serveuses, leur fait même la bise. Il me confie qu’il souffre de problèmes de dos et a la station debout pénible : “Ouais, ici c’est comme ça, on ne m’apporte même pas une chaise” se lamente-t-il, déplorant le fait qu’il ait à s’asseoir sur le paillasson.

On est loin du dicton : ” Le client est roi !”.

Se faire imposer une formule où l’on n’a pas de choix : salade aux noix suivie d’une entrecôte découpée en tranches accompagnée de frites et d’une fameuse sauce secrète.

En effet, il faut vraiment être sûr de soi !

Pour le dessert, l’on vous tend deux cartes : l’une ne contient que des photos d’une sélection de desserts, sans légende, et l’autre carte comporte une liste exhaustive des douceurs. A vous de relier les éléments et de deviner le nom ou les ingrédients de cette coupe alléchante.

Quel désarroi !

Les serveuses sont tellement impatientes de vous débarrasser qu’en guise de digestif, elles vous apporteront le terminal carte bleue à côté du café. Même pas le temps de sucrer le café que vous venez déjà de régler.

Il y a de quoi rester coi !

C’est dans ces moments-là qu’on se dit que la “douloureuse” porte bien son nom… Il est temps de partir, le restaurant ne désemplit pas et d’autres clients attendent désespérément une table.

Décidément, là il faut aimer se faire du mal, ce n’est pas la joie !

Certes, il faut être un peu maso mais on a tellement bien mangé que l’on y reviendra volontiers se faire maltraiter !

Daniel Latif
Illustration : Camille Gaudefroy

Pourquoi persiste-t-on à vouloir du soleil ?

“Quel temps de chien !” Voici l’éternel sujet de complainte des parisiens, et nombre de Français habitant principalement dans le nord. Certains font mieux que de se lamenter et ont déjà trouvé un coupable : “C’est depuis l’élection de François Hollande, c’est un signe !”. Au-delà des prédictions douteuses de certains astrologues et après avoir écouté le tout dernier titre de Madjao qui sort bientôt, On veut du soleil Madjao – On veut du soleil, on peut se demander : à quoi bon vouloir du soleil ?

En effet, dès que le soleil pointe le bout de son nez, ce n’est plus le même discours. On tire les rideaux, baisse les volets. Même les vacanciers, qui s’échappent de la grisaille, trouvent le moyen de baisser le cache de leur hublot pour ne point être incommodé par la lumière du soleil une fois l’altitude de croisière atteinte.

De surcroît, quand il fait enfin soleil, d’aucuns diront qu’ils s’en moquent car quoiqu’il advienne, ils seront enfermés dans un bureau et ne pourront profiter des belles éclaircies. Certains oublient rapidement le pénible hiver qu’ils ont enduré et vont se lamenter d’une chaleur un peu trop lourde. Les plus rabat-joies d’entre eux diront que cela attire les moustiques. Trop nuageux, trop chaud, j’ai attrapé un coup de soleil… les Français ne sont pas les champions du monde des râleurs pour rien.

J’veux du soleil, la complainte n’est pas vraiment nouvelle, car en 1991, c’est le refrain qui a fait la renommée du groupe Au P’tit Bonheur. Cette année là, à la même période, il ne faisait pas nécessairement meilleur sur le ciel de Paris. 22 ans que cela dure, 22 ans que l’on investit plus dans le col roulé, ciré et bottes que dans les décolletés, crèmes solaires et lunettes ! Et cela ne serait probablement prêt de changer si l’on en croit Jean de La Bruyère : “Qui a vécu un seul jour a vécu un siècle : même soleil, même terre, même monde, mêmes sensations; rien ne ressemble mieux à aujourd’hui que demain.”

V40 et FH les deux “poids-lourds” de Volvo

“Que vous le vouliez ou non, vous roulerez ou vous roulez déjà tous dans la même voiture qui, peu ou prou, ressemble à celle de notre voisin” : voici le désolant constat mais non moins véridique que Thomas Morales dresse dans la préface de son livre Mythologies automobiles.
Certes, l’automobile ne vit pas ses meilleurs jours et ce n’est pas prêt de changer…
Mais ne tombons point dans cette continuelle sinistrose et essayons de voir pourquoi et comment ce journaliste passionné d’automobile a pu en arriver à un tel constat et surtout comment changer la donne.

Il suffit de regarder le parc automobile en France pour remarquer que l’originalité et la singularité dans le choix d’une auto laisse de plus en plus à désirer.
Il y a tout d’abord les Allemandes : trop vues ! Les Italiennes, trop bling-bling. Les Françaises, n’en déplaise à Arnaud Montebourg : trop dépassées, hélas. Les Américaines trop body buildées… Les Britanniques, old-fashionned. Enfin, les Coréennes trop plagieur.
Alors si vous aussi vous pensez que trop c’est trop, il n’est pas trop tard pour changer d’avis et éviter d’acheter le véhicule qui fera de trop.

Pour se démarquer, sans faire pour autant d’iniques concessions, il suffit de se tourner vers le plus grand Royaume de Scandinavie. Volvo, du latin “Je roule”, le constructeur porte efficacement son nom ! La firme de Göteborg a mis sur le marché une suédoise qui inquiète particulièrement les allemandes. La V40 R-Design dans sa version 254 ch affiche une belle musculature à travers sa carrosserie. Pour la reconnaître dans le flot de la circulation, il faut avoir l’œil. En effet, c’est sur la calandre de cette dernière que se trouve une discrète signature R design. Les plus connaisseurs remarqueront la double sortie d’échappement chromée qui renforce l’allure charismatique et la sportivité de cette belle suédoise musclée. A l’intérieur, l’on ressent le confort scandinave : sonorité du moteur feutrée, sièges cuir éminemment confortables et pommeau du levier de vitesse rétroéclairé.
Ce qui démarque Volvo de toute la concurrence, c’est bien évidemment la sécurité, et le constructeur en a fait son fer de lance. Proposant de série les équipement suivants : l’airbag piéton, actif entre 20 et 50 km/h, ainsi que le City Safety, un système permettant le freinage automatique en cas d’obstacle jusqu’à 50 km/h ou encore l’assistance au freinage d’urgence, avertissant le conducteur lorsqu’il s’approche trop rapidement du véhicule qui le précède avant de procéder à un freinage d’urgence s’il ne réagit pas. Ces dispositifs d’aides à la conduite sont entre autres les raisons qui justifient pourquoi Volvo a décroché la meilleure note jamais obtenue lors d’un crash test du programme d’évaluation européenne des automobiles (EuroNCAP).

Deux poids, deux mesures.

“T’es d’une lourdeur”, c’est ce que m’a lancé ma petite amie lorsque je lui ai annoncé que j’allais prendre le volant d’un Volvo FH.
Quand j’ai su qu’il s’agissait du camion le plus puissant d’Europe équipé d’un moteur de 16l de 750 ch, je me suis dit : c’est du lourd !
Contrairement aux idées reçues, les chauffeurs de camions sont des professionnels de la route qui suivent régulièrement des formations et en aucun cas des hurluberlus comme peuvent le croire bon nombre de “relous”.
Je jouais sur du velours. Après quelques tours de pistes, Serge Laly, formateur Volvo Trucks, me félicite de ma bonne conduite. “Pour quelqu’un qui n’a jamais conduit de semi-remorque”, je n’ai pas eu le pied lourd et j’ai su rapidement maîtriser le gabarit de l’ensemble semi remorque grâce à ma main ferme dans un gant de velours. J’étais séduis, j’avais déjà planifié de vendre mon scooter. Pensant, tel un balourd, que ce serait très certainement le moyen suprême de me distinguer devant la galerie… Je m’imaginais déjà à bord du rutilant direction Roullours. Hélas, je fus stoppé dans mon parcours. En effet, en dépit de mon dessein un peu lourdaud, l’on me rappela que je n’ai toujours pas le permis Super Lourd.
Conduire un Vovlo FH peut paraître pour certain lourdingue mais je peux vous garantir que j’en garde un souvenir loin d’être douloureux. Je vous louerai volontiers encore un peu les qualités de mon nouveau joujou mais je m’arrêterai ici car je ne veux pas être lourd !

Le gouvernement veut faire table rase

Tout a commencé avec un incident regrettable.
Ensuite, on a commencé à leur reprocher de mener une vie un peu trop confortable. L’ambiance qui régnait au sein du gouvernement était insupportable. Les accusations devenaient incontestables, le suspect numéro 1 finit enfin par passer à table.
Et puis François Fillon a proposé de jouer cartes sur table.

Ne voulant point passer pour détestable, François Hollande demanda à tous ses Ministres de déballer leur cartable.
Pensant pouvoir tabler sur une totale transparence et faire ainsi table rase, le résultat n’en était pas moins lamentable…

D’aucuns s’étaient bien gardés de déclarer ce qu’ils avaient de plus notable, affichant d’insignifiantes tablettes, une malheureuse table de ping-pong et quelque autre appareil jetable. Le connétable était soudainement transformé en brave homme charitable revendiquait une piètre étable. A ce jeu, bon nombre d’entre eux étaient imbattables. Pendant ce temps, tout le reste passait sous la table.

Le Président se voulait intraitable. Dès lors, on délaissa les grands crus au profit de vins de table. Fini les plaisirs de la table ! Cela en rendait plus d’un irritable, mais il valait mieux ne pas remettre le problème sur la table au risque de se retrouver sur un siège éjectable.

Lufthansa, What else ?

Je suis toujours pressé pour prendre un avion. Après avoir passé la contraignante épreuve de contrôle, où il est expressément interdit d’emporter des produits liquides, me voici dépourvu de toute boisson… Me voilà soudainement assoiffé, c’est à se demander s’ils le font exprès ?!

Vous n’imaginerez jamais mon expression lorsque j’ai aperçu que Lufthansa avait mis, à toutes les portes d’embarquement, des machines à café. Cappuccino, macchiato, marocchino… La liste est longue. Toutes les déclinaisons de l’Arabica en libre service, gracieusement, pour tous les voyageurs depuis 2009. Ceux qui ne seraient pas adeptes de boisson caféinée trouveront leur bonheur à travers un large choix d’infusions et de thés allemands de haut de gamme. Si vous hésitez toujours entre thé ou café, il restera toujours l’alternative chocolat chaud. La compagnie aérienne nationale allemande a également installé un coin presse mitoyen avec foison de journaux internationaux pour agrémenter cette pause café. Il ne manque plus que l’Express ! Assis confortablement dans ce petit lounge, l’on se sent dans la peau de George Clooney et il nous vient en tête la célèbre mélodie d’une publicité pour une boisson espresso. Vous me direz certes que ce n’est pas l’Orient Express. Soit, mais voilà comment une simple tasse peut démarquer une compagnie aérienne par rapport à d’autres dont l’accueil, le confort ainsi que la ponctualité ne rimeraient qu’avec Pony Express.

L’heure a sonné… Le changement, c’est maintenant !

Le changement d’heure… L’éternel sujet récurrent sur lequel beaucoup s’accordent et se plaignent à la fois. En même temps totalement vain et insignifiant, il réussit à faire rimer heure d’été avec gaieté et heure d’hiver avec calvaire.

Étrangement, personne n’ose s’en affranchir sauf François Bayrou, qui, remonté comme un coucou, veut remettre sérieusement en question une pratique qu’il considère comme néfaste et dépassée. À la bonne heure !

En ce dimanche 31 mars, certains risquent de passer un sale quart d’heure à essayer tant bien que mal de régler leur réveil à la nouvelle heure.

D’aucuns diront que je suis aussi ponctuel qu’un train RER. Soit, cela ne m’empêche pas de vouloir remettre les pendules à l’heure.

Pour l’heure, rendez-vous le 27 octobre, où l’espace d’une seconde, l’on pourra affirmer avoir remonté d’une heure dans le temps… Encore un changement qui ne sera qu’un leurre !

Daniel Latif

Zoé, le justicier masqué de Renault

Il a été récemment observé sur les routes d’Europe un étrange cavalier qui surgit hors de la nuit. Aperçu en train de rôder dans des milieux assez variés, certains racontent avoir discerné de longs yeux obliques entourant un gros museau. Les plus savants parlent même d’un Renard. Il a encore frappé ! S’approchant à chaque fois dans le plus religieux des silences, il a, de nombreuses fois, surpris les piétons ainsi que leurs compagnons domestiques qui marchaient nonchalamment sur la route. Ces derniers racontent avoir ouï une angoissante mélodie digne d’une musique de film d’épouvante, avant de se retrouver nez à nez avec ce justicier masqué. Des possesseurs de véhicules arborant un cheval cabré ont honteusement avoué s’être “fait larguer au feu rouge” par ce Tornado de 65 kilowatts (88 ch.) qui abat le 0 à 50 km/h en seulement 4 secondes.

Mais qui se cache donc derrière ce mystérieux redresseur de torts qui se revendique comme un fervent défenseur de l’écologie en n’émettant zéro CO2 et aucune particules ou dioxydes d’azotes ?
Il s’agit d’une berline compacte au nom de code ZOE, prononcez Zoé car il s’agit d’un produit français. Ce héros Flinois est toujours équipé des derniers accessoires et équipements de pointe. Chaussé de pneus Michelin Energy E-V, permettant une réduction notoire de la résistance au roulement et une faible consommation. Pas besoin de passer les rapports, la conduite se fait sans à-coups et sans vibrations. Il dispose d’un GPS tactile, d’un radar de recul et d’un coffre généreux où la batterie n’empiète aucunement. Mais il reste toutefois modeste comme on peut l’observer avec ses sièges et son volant difficilement réglables.

Comme tous les super héros : il a un talon d’Achille. En effet, il ne dispose que d’une autonomie de 130 kilomètres. Ses passages sont furtifs car il court au galop pour recharger auprès de son inséparable acolyte Bernardo qui est toujours aussi muet et borné.
En dépit de l’incitation — fiscale de 7 000 € — de l’État français à vous glisser dans la peau d’un justicier de l’écologie, vous aurez cependant à subir quelques caprices de super héros et d’autres contraintes comme l’installation d’une “wall-box” (borne de rechargement) à 1 500 € et un engagement de location de batterie à 79 € mensuels. Pour faire un plein, qui vous coûtera environ 2 euros, il vous faudra vous armer de patience… : environ 9 heures, pour recharger pleinement les batteries — provenant de Corée.

Nonobstant ceci, ce Zorro des temps modernes bénéficie d’une grande cote de popularité. En effet, il a réussi à séduire les plus sceptiques — dont je faisais partie — et inquiéter les sergents Garcia du lobby pétrolier.
Alors si vous aussi, il vous prend l’envie de jouer, comme Arnaud Montebourg, et prêcher la bonne parole écologique, tel un troubadour, au fil de vos pérégrinations, il vous faudra compter le prix d’une Twingo. Vous découvrirez alors un univers totalement différent où l’éco-conduite et l’anticipation sont récompensées.
Étonnamment, la cocasse entreprise du ministre du redressement productif n’a fait aucune émule dans les autres ministères et encore moins au ministère de l’écologie dirigé par Delphine Batho… Mais là, c’est encore une autre histoire !

Daniel Latif