Pourquoi je persiste et signe avec mon BlackBerry

Blackberry“Quand est-ce que tu décides d’avoir un vrai téléphone ?” Voici le procès que l’on me fait régulièrement. L’on m’accuse ainsi d’être has been. Tout ça parce que je suis Blackberry. J’avoue, j’en suis fier. Certes, mon BlackBerry Q10 porte le nom d’une crème Nivea. Mais cela décrit à merveille la sensation de douceur que j’éprouve lorsque mes pouces effleurent les touches du clavier. L’appellation Q10 évoque cependant très justement des performances qui seraient supérieures à n’importe quelle Audi.

BLACKBERRY MÛRIT ET APPREND DE SES ERREURS

Exit le Bold, Curve, Javelin, Pearl ou encore Torch… ‎Les nouveaux BlackBerry rompent avec la tradition des noms exotiques‎. En janvier 2013, c’est le début de la commercialisation du Z10. Le Canadien a voulu empiéter sur l’esprit de l’iPhone, délaissant ainsi le clavier physique au profit d’un écran tactile, et ce fut bien là son erreur. Ce ne sera que sous l’impulsion de son nouveau PDG John S. Chen que la firme à la mûre mûrit en présentant le Passport, un drôle de téléphone aux dimensions similaires au document de voyage. BlackBerry PassportUne émulation plutôt réussie qui propose aux globe trotters une sorte d’hybride tablette offrant une lecture ergonomique et confortable, grâce notamment au clavier touch-sensitive : une innovation sur un clavier physique capable de faire défiler de façon tactile une page sans avoir à toucher l’écran avec ses doigts.
Mais BlackBerry a compris ses aficionados, après avoir démocratisé BBM en novembre 2013 pour iPhone et Android — séduisant aujourd’hui plus de 90 millions d’utilisateurs, elle décide de la mise sur le marché du BlackBerry Classic, un smartphone qui revient aux sources. Au bonheur des nostalgiques du Bold désireux de retrouver les sensations du bon vieux clavier et du pavé tactile remis au goût du jour avec le système BlackBerry 10.

SMART COMME OBAMA ET SEXY COMME KIM KARDASHIAN

Malgré les innombrables fausses rumeurs concernant la vente ou la santé de la société canadienne et en dépit de la forte pression sociale, des Apple addicts prêchant et tentant inlassablement de convaincre les derniers hérétiques de se convertir à la secte de la pomme, les irréductibles du BlackBerry subsistent. Les “BlackBerrystes” sont comme un cercle élitiste tendant à vouloir plus ou moins consciemment à se différencier de la masse. Parmi eux, des personnalités comme Barack Obama, qui le revendiquent ou encore Kim Kardashian, entre autres, qui confesse en avoir acheté trois exemplaires du Bold en supplément, de peur que l’un d’entre eux ne tombe en panne, car elle reconnaît être liée à la marque “cœur et âme”. BlackBerry Bold Passport Q10Qu’elle se rassure, les BlackBerry sont réputés pour leur robustesse notoire, très loin de l’image des iPhones, bien connus pour être fragiles, dont la vitre se fissure sans peine.
Car le groupe canadien n’ambitionne pas de jouer dans la cour du marché des terminaux de masse et préfère concentrer sa stratégie sur une clientèle d’entreprise. En effet, si l’iPhone enregistre des volumes de ventes proportionnels à ceux de la Renault Clio, la voiture la plus vendue en 2014, le BlackBerry, lui, serait classé au rang d’une Lamborghini Gallardo.
Les quolibets sur BlackBerry et ses utilisateurs sont légion sur Twitter. Mais rira bien qui rira le dernier, car avec un retour à l’équilibre et enregistrant un bénéfice de 20 millions de dollars, BlackBerry… encore !

Et c’est pour cela que je persiste et signe avec mon BlackBerry.

Daniel Latif

Première journée de la langue française : et le CSA se réveilla enfin !

Olivier-SchrameckLe 3 mars 2015, Olivier Schrameck, Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, semblait bien amusé lors de son discours d’introduction pour la conférence de presse de présentation de la première journée de la langue française dans les médias audiovisuels.
Selon ce dernier, cette journée est la concrétisation “d’une idée née fin 2013 lors d’un colloque du CSA sur l’avenir de la langue française”.

PARTIE DE RIGOLADE AU CSA

Mais alors pourquoi une telle euphorie ? Sans doute, se rappelait-il cette loi datant du 30 septembre 1986 qui dispose que le Conseil veille « à la défense et à l’illustration de la langue française » dans la communication audiovisuelle. Olivier-Schrameck-Patrice-GelinetEn effet, ce n’est que 30 ans après qu’une initiative tente de “fédérer, inciter, promouvoir plutôt que de contraindre et de réglementer”. Des propos qui sonnent comme un aveu d’impuissance et qui surprennent lorsque l’on se rend compte que l’autorité de régulation de l’audiovisuel en appelle au bon vouloir des chaînes de radio et de télé.
De quoi rire jaune, quand on pense qu’au Québec, un office de la langue française existe depuis 1961 et veille à ce que le français soit la langue normale et habituelle du travail, des communications, du commerce et des affaires.

FAIS CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS

Patrice Gélinet, membre du CSA et Président du groupe de travail Langue française et francophonie dénonce “l’utilisation systématique de mots étrangers, essentiellement anglais, quand ils ont un équivalent en français soi-disant parce que ça fait chic car c’est à la mode”. Il en profite également pour rappeler à l’ordre de façon pédagogue quelques mauvais élèves : “Pourquoi mettre à l’antenne un morning plutôt qu’une matinale ? N’est-ce pas Le Mouv’ ?”. Un des concernés, Frédéric Schlesinger, son directeur, rit du bout des lèvres.

CSA francophonie

Il faut le reconnaître l’écran publicitaire intitulé “dites-le en français”, diffusé lundi 16 mars, sur de nombreuses chaînes de télévision à l’occasion de la journée de la langue française a eu le don de faire rire aux larmes. Pourquoi donc ? Parce qu’il était diffusé juste après la chronique économique de Claire Fournier sur i>télé, intitulée : La fin du « french bashing » ?
Patrice Gélinet le rappelle, “le rôle (du) CSA dans le domaine de la langue, n’est pas un gendarme, ni un censeur, mais il veille, comme la loi le lui impose, à la défense de la langue française”.

“Le français doit revenir à la mode” ajoute-t-il et ce message devrait s’adresser aux publicitaires qui semblent être toujours réticents sur les traductions. En effet, il n’est pas anormal que la publicité s’harmonise et respecte également la langue des consommateurs qu’elle cible. “Quand un mot anglais ou allemand est utilisé” un cahier des charges impose qu’il soit sous titré mais que les “publicitaires s’arrangent souvent pour que ces sous-titres soient si petits que personne ne puisse les lire”.
On peut le noter avec “La Box Power by Numericable”, ou Nissan dont le slogan “Innovation that excites” est traduit par “Innover autrement” alors que dans la version québécoise l’on a “Innover pour exalter”.

LE CSA ET L’ACADÉMIE FRANÇAISE SE RENVOIENT LA BALLE

Cependant, au sein de l’Académie Française, des commissions placées sous l’autorité du Premier ministre ont pour rôle de trouver des équivalences pour les termes dans l’informatique, le sport, l’automobile, le nucléaire… Ces dernières proposent des termes et une fois que l’Académie les valide, ils paraissent au Journal officiel et — théoriquement — les organismes publics doivent utiliser ces termes.

De plus, l’Académie Française décortique sur son site, dans la rubrique “dire, ne pas dire”, un certain de nombre de fautes couramment faites, des emplois fautifs, des anglicismes, des extensions de sens abusives et propose un certains nombre de termes qui peuvent être utilisés à la place. On pensera notamment aux usages de plus en plus banalisés des titres féminisés à tort et à travers comme “ambassadrice” qui désigne la femme de l’ambassadeur ou encore l’usage regrettable du terme “écrivaine”, “auteure” ou encore “professeure”. Or, nombre de ministres passent outre les recommandations en vue de préserver “une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique” en rendant “indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché”.

Hélas, cette institution n’a pas de puissance de police, ni de force contraignante et que tout dépend encore une fois du bon vouloir des administrations. Espérons que cette semaine de la Langue française et de la Francophonie, où nombreuses émissions se dérouleront sous la Coupole de l’Académie française, permettra de mettre fin à ce dialogue de sourds entre le CSA et les Immortels. Outre Atlantique, la Cour du Québec ne rit pas du tout et n’hésite pas à condamner jusqu’à 1 500 dollars canadiens (1100 euros) tout contrevenant qui omettrait d’employer le français. Les démarches sont des plus simples car l’Office propose de déposer une plainte par voie électronique en utilisant un formulaire en ligne ou un numéro de téléphone. On ne badine pas avec le français au Canada.

Daniel Latif

Circulation alternée : une journée qui exaspère ?

pollution-paris-daniel-latifIl aura fallu sept jours pour que le gouvernement autorise enfin la mise en place du dispositif de circulation alternée : quelle réactivité hors pair !
En prévision de cette superbe journée, les automobilistes avaient beau essayer de réduire leur vitesse et rouler pépère, il n’y avait rien à faire… Les transports sont gratuits, les Autolib’ et Vélib’ aussi. Une activité sportive pendant un pic de pollution, ça peut paraître incongru mais cela va de pair.

ROULER AVEC UNE PLAQUE IMPAIRE SANS COMMETTRE D’IMPAIR ?

Lundi, seuls les véhicules aux plaques impaires, ou celles carburant à l’ampère pouvaient aller prendre l’air. D’aucuns sont même allés emprunter la voiture du beau-père ou de leur grand-père. Ah, la famille… ça c’est super ! Certes, on a tous des impératifs. Néanmoins, il y avait quelques exceptions qui dérogeaient à la règle comme les médecins et leur impérieux caducée.

Réticente sur sa mise en place, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, s’est empressée d’annoncer la non reconduction de cette journée sans attendre qu’une baisse des particules ne s’opère. Cette absence de prise de décision courageuse ne fait que réduire notre temps d’attente pour rendre visite à Notre Père qui es aux cieux. Ce matin, mon confrère Philippe Martinet de Carissime et compère de roulage se demandait : « avec une paire de plaques impairs ! Puis-je rouler sans commettre d’impair ? ». Qu’il soit rassuré, la journée de circulation alternée c’est comme Lapeyre, y’en a pas deux !

Daniel Latif

GT : quand Peugeot ajoute du piquant à sa 308

Peuget 308 GTDans la lignée des longues finitions de la 308, l’on connaissait déjà le niveau de gamme “Féline” qui, en plus de conférer des allures de tigresses, est notoire pour être la finition la plus haute en matière d’équipement. Toujours inscrit dans son invitation au voyage, où les parfums, les couleurs et les sons se répondent, Peugeot lance la version GT de sa 308, en vue de renforcer l’expérience synesthésique du conducteur.

De l’extérieur, cela s’observe entre autres grâce aux roues diamantées chaussées de Michelin Pilot Sport 3. Sportivité, certes mais Peugeot reste intraitable sur la sécurité avec des pneus offrant une meilleure tenue de route et un freinage plus performant, améliorant l’adhérence sur sol mouillé. A bord, l’on retrouve le fameux petit volant qui affûte la précision de conduite. Il suffit ensuite d’activer le bouton sport qui transforme la 308 GT : le tableau de bord voit rouge et la mélodie ronronnante du moteur n’en est que plus amplifiée. De surcroît, la boîte de vitesses mécanique à six rapports, qui laisse penser soit au célèbre micro de Jean-Jacques Bourdin ou rappelle un club de golf, autrement appelé le bois, est un véritable atout d’authenticité qui fait oublier l’habituelle torpeur d’une conduite quotidienne et fastidieuse.

On ne change pas une recette qui gagne mais on peut toujours y ajouter quelques épices en vue de réhausser le plaisir. La 308 GT est un peu à l’image des Rubirosas. Ces longs moulins à poivre de 50 cm, que l’on retrouve dans de nombreux restaurants à travers le monde, sont griffés Peugeot. Ces derniers attestent du savoir faire de Peugeot dans l’art d’apporter ce petit côté piquant dans la vie de tous les jours, aussi bien dans l’agrément culinaire que dans le plaisir de conduire.

Daniel Latif

Feu ma cheminée

chemineeIl n’y a pas de fumée sans feu. En 1995, le flamboyant duo JoeyStarr et Kool Shen, à la tête du Suprême NTM chantait : Mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?”.
Vingt ans plus tard, il semblerait que leur chanson soit toujours d’actualité. Ce 1er décembre 2014, un article du Parisien annonçait que nos cheminées ne feront pas long feu. Pas de quoi jeter de l’huile sur le feu pour certains. En effet, cela faisait bien longtemps que nos cheminées, à défaut de les avoir faites ramoner, n’avaient d’autre d’utilité qu’un ornement de salon où l’on y dépose foison d’objet plus ou moins décoratif.

Pourtant, la décision n’est pas nouvelle et date de mars 2013 où huit préfets d’Ile de France ont signé l’arrêt de toutes les cheminées à partir de la nouvelle année 2015. Pour ceux qui utilisent le foyer comme source de chauffage principal, cela risque de mettre le feu aux poudres. Afin de continuer à faire feu de tout bois, il faudra que les âtres soient équipés d’un insert. Une nouvelle dépense qui est loin de mettre d’aucuns tout feu tout flamme. D’autant plus que Noël approche, et que le budget des français réduit à petit feu, cela risquerait de pousser les plus modestes au burn-out.

Une idée qui est loin de s’apparenter au feu de dieu pour Santa Claus qui risque de jouer avec le feu et ne pourra plus assurer correctement sa livraison traditionnelle de cadeaux.

Cette mesure conforte néanmoins les Sapeurs-pompiers qui apprécieront un cessez-le-feu notoire. Qu’est-ce qui pouvait arriver Dupire à Jean-Pierre l’homme aux poêles séduisants, ancien PDG d’Invicta qui garde toujours le sourire sur ses publicités. Vite, il y a urgence : Allumez le feu !

Daniel Latif
Photo : Riccardo Cuppini

“Bercy beaucoup pour la patinoire !”

Patinoire Bercy Sonja HenieAussi surprenant que cela puisse paraître, même si l’on n’a pas la culture canadienne du patinage tout au long de l’année, à l’approche de l’hiver, l’on peut remarquer un engouement pour le patin à glace.
À un tel point que les aficionados de ce sport de glisse n’ont pas pu attendre l’inauguration officielle de la patinoire de Bercy Sonja Henie, le samedi 15 novembre. En effet, la veille, les habitués n’ont pas pu résister à la proposition alléchante sur la page Facebook de la patinoire les invitant à participer à la grande répétition générale avant l’inauguration. Bercy Patinoire inauguration
Mais ce n’était rien comparé à l’effervescence du lendemain en présence de Catherine Baratti-Elbaz, le Maire du 12ème arrondissement, qui n’a pas hésité à chausser des patins pour aller couper le ruban d’inauguration et lancer officiellement la séance de patinage.

FÉERIE SUR GLACE À BERCY

Après huit mois de fermeture pour travaux de rénovation, nombreux étaient ceux qui avaient langui ce lieu car il s’agit de la seule vraie patinoire permanente dans Paris. Patiner est loin de devenir une activité démodée. Inconsciemment, cela rappelle l’enfance, les films américains et la période de Noël. Patinoire Bercy 2Pour certains, c’est un bon moyen de faire des rencontres et de se retrouver entre amis. “Ça nous avait beaucoup manqué” racontent Noélie, Amandine et Lucie, trois lycéennes qui n’hésitent pas à venir de Cachan depuis plusieurs années toutes les semaines : “C’est notre sortie de la semaine, il y a de la musique, une bonne ambiance et ça rassure nos parents de savoir qu’on est pas en boîte de nuit” racontent-elles. Pas n’importe quelle musique, car “on ne se contente pas d’enchaîner une playlist, il y a un vrai DJ qui fait l’animation” explique Julian Marcos, responsable de la patinoire. Et tout le monde danse, pas étonnant puisque l’on est à Bercy, temple des plus grands concerts en France. Au même moment, se déroule dans l’arena, la salle de spectacle mitoyenne, le concert de Kylie Minogue mais personne ne s’en rend compte en raison de l’isolation de la patinoire.

TOUTES LES GÉNÉRATIONS SUR UNE SEULE PATINOIRE

Sur la glace toutes les générations et tous les niveaux sont réunis. L’on côtoie des novices comme l’on peut y croiser de très bons patineurs comme Nicolas, un spécialiste de la vitesse, sensible à la taille mais aussi la qualité de la glace de Bercy qui offre « une meilleure accroche, permet d’aller plus vite et s’arrêter plus facilement ».
Dans le flot des habitués, il y a Jérémy qui se distingue avec ses patins de hockey qu’il a customisés et qui clignotent de toutes les couleurs. Ce comptable de 30 ans, est en quelques sortes le doyen de Bercy. Passionné de sports de glisse, il regrette que, dans l’imaginaire collectif, le patin à glace ne soit associé qu’à “l’image du patineur en tutu”.

flashmob bercy patinoire

Victime de son succès, à certaines heures, c’est à la queue leuleu que l’on progresse sur la glace. Une telle mobilisation ne relève pas du hasard, ni même en raison du prestigieux nom de Bercy mais bel et bien de Julian Marcos. Cet ancien grand joueur de Hockey sur glace veille au grain et au bon déroulement des séances. Des surfaçages réguliers sont organisés et les personnels sont bienveillants et une équipe assure foison d’animations.

CÔTÉ AMBIANCE, IL Y EN A !

Avec tout au long de la soirée des flashmob de dance sur glace, des freestylers qui, en dépit d’être chaussés de patin hockey, enchaînent des chorégraphies et des figures des plus artistiques. Parmi les patineurs, il y a Jerry, chef de piste, qui s’assure que tout le monde puisse patiner dans la bonne humeur. Pédagogue, il rappelle les règles élémentaires de conduite sur la glace au micro : “On ralentit et on pense aux autres patineurs”. Et tel un arbitre, il n’hésite pas à recadrer les éventuels casse-cous en leur distribuant des cartons jaunes. Ce dernier organise aussi “la minute de vitesse”, un moment où les plus chevronnés peuvent, juste après le surfaçage, s’élancer dans une course en comité restreint et en toute sécurité.

À la sortie, des jeunes dans l’euphorie, qui avaient probablement oublié de s’équiper chaudement pour aller patiner, lancent au personnel : “Ah ! c’était génial, on reviendra, Bercy beaucoup pour la patinoire !”.

Daniel Latif
Photo : © SAE POPB / Loll WILLEMS

Horaires et informations :
www.accorhotelsarena.com/fr/arena/la-patinoire/
Patinoire AccordHotels Arena

Ces boissons qui ont trinqué dans les cafés

Ricqles« Qu’est-ce que je vous sers ? » me lance la serveuse. Je réponds aussitôt : « La carte s’il vous plaît ». Indécis, moi ? Non, varions les plaisirs ! Me voilà plongé dans une interminable carte. Un jus ? Pas tomate, je viens d’en prendre un dans l’avion. Carotte ? Eu égard du prix, il porte bien son nom. Une orange ? Elle était trop concentrée. Pamplemousse, en bouteille également. La seule chose de pressée ici, c’est la serveuse.

Je referme la carte et entame un long cogito. « Vous avez choisi ? » Non mais vous allez peut-être me suggérer quelque chose d’original ? Un café ? Que s’il est turc. Ah, c’est un Nespresso… Ok, what else ? Avez-vous du Pepsi ? Coca ?! Un Coca vanille alors. Non plus ? Et du Ricqlès ? Vous n’en vendez plus depuis 50 ans ? Voyons, vous ne les faîtes pas ! Une Suze ? Elle me regarde interdite. Bah quoi ? Suzer n’est pas tromper ?

Je prendrai bien un cidre. Pas de bol et encore moins de bolée. Oserai-je faire l’affront de demander un Canada Dry ? Allez, va pour une mousse. Une Carlsberg mais en fût. Mettrai-je trop de pression ? Face à l’insuccès de mes desiderata, je m’enquis si l’établissement proposait du vin chaud. En vain, on me proposa un Grog. Je devais passer pour un grand malade.

Après moult concessions, je me résignais à prendre un chocolat chaud mais ce fut « trop tard, on ne sert plus de boissons chaudes à cette heure-ci ». Tiens donc.
Toujours dans ma posture Cogito ergo sum, j’aperçus dans le regard de la barmaid une circonspection digne de Mojito ergo soul. Finalement, j’optai pour un Schweppes. La serveuse, bouche bée. Eh oui… What did you expect ?

Daniel Latif

Cruiser en plastique ou bois ? Le skate dans tous ses états !

Skate cruiser plastiqueQuelle est cette planche que bon nombre de jeunes branchés trimbalent à travers les rues de Paris ? Dans les années 2000, l’on assistait au retour de la trottinette, mais c’était incommode à transporter une fois pliée et surtout cela reflète une image assez puérile. En 2007, les Vélib’ sont arrivés mais ces vélos trop lourds, impersonnels et la plupart du temps esquintés ont vite fait déchanter les plus grands cyclistes. Depuis l’été 2014, un surprenant moyen de locomotion a fait son retour : le skateboard. Cependant, celui-ci a cette curieuse particularité : il est en plastique ! Au grand dam de certains puristes.
De surcroît, ce dernier se trouve dépourvu de grip et arbore un panachage de couleur flashy. Équipé de quatre grosses roues, le “Cruiser”, autrement dit skateboard de petit format, voudrait nous faire croire à un nouveau concept : se déplacer en ville tout en faisant du sport ! Alors pourquoi un tel engouement envers une activité qui, autrefois, effrayait de nombreux profanes ?

LE SKATE, C’EST KITSCH !

Cruisers skateEn voilà une belle idée, mais les apparences sont trompeuses. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer attentivement leurs propriétaires skate à la main, pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un accessoire de mode des plus kitsch. En effet, ce sont des hipsters, pour la plupart, souhaitant étoffer leur style, dont une grande majorité de filles qui débutent et qui ne savent pas en faire. Les plus honnêtes avoueront même n’avoir aucun équilibre.
Toutefois, les utilisateurs de Cruisers en plastique ne sont pas tous novices. En effet, Thomas, designer à Paris, fait du skate depuis l’âge de huit ans. Il y un an, ce passionné s’est « ouvert à tous les aspects de la discipline » et s’est initié au skate en plastique. Son Cruiser, c’est son moyen de locomotion pour aller travailler. « L’avantage, c’est qu’il est beaucoup plus durable qu’un skate en bois et que je peux l’utiliser même en cas de pluie » renchérit-il.
Lorsque l’on monte dessus, l’adhérence laisse à désirer car la chaussure dérape et, à moins d’être un enfant, la planche s’enfonce, ce qui crée une désagréable sensation pendant la glisse. Le skate en plastique s’avère concrètement un gadget beaucoup trop cher pour ce qu’il offre réellement.

PLASTIQUE OU BOIS ? DEUX MONDES À PART

skateboard

Puis, il y a les connaisseurs qui ne conçoivent pas le skate autrement qu’en bois. Ces riders ont la philosophie du skateboard mais ne sont pas nécessairement des adeptes de skate park. Effectivement, les Cruisers ne sont pas faits pour réaliser des figures. Ils l’utilisent comme moyen de transport et se jouent du trafic chaotique parisien, rattrapent les bus et profitent des aménagements de pistes cyclables protégés. Ses adeptes ont tous les âges, et les dimanches sur les quais en bord de Seine l’on peut croiser des parents qui se sont replongés dans leur passion d’ado, les plus aventuriers d’entre eux ont même tenté le longboard, pour accompagner leurs enfants en balade. Comme son nom l’indique, le longboard est un skate de grande taille fait pour les descentes et la glisse à haute vitesse, entre autres.

L’alliance du matériau noble en bois au confort de roulage offert par les grosses roues, qui gomment les imperfections de la route et atténuent les vibrations, crée une nouvelle sensation plus agréable lors de la glisse. Un des agréments auquel Thomas reste encore attaché. Ce dernier confie regretter les sensations du skate d’antan. C’est pourquoi, il réfléchit sérieusement à revenir sur un Cruiser en bois pour « retrouver la légerté et la maniabilité » du skate traditionnel.

LES SKATEURS PARTENT EN CRUISADE

Cruiser skateSimple effet de mode ou réelle alternative aux transports classiques ? Que la RATP se rassure, que les concessionnaires et les pétroliers s’apaisent… Le phénomène skate est loin d’être pandémique. La pluie et le mauvais temps sauront raisonner les quelques tentés de la glisse. Les longues distances sauront également les faire déchanter. Au-delà de cet insignifiant débat, les skateurs ont encore de beaux jours devant eux car nos élus n’ont pas encore pris le temps d’une réflexion concernant la réglementation de la pratique du skateboard qui, d’ores et déjà, considérée comme problématique en matière de déplacement urbain. Et fort heureusement, car dans le cas échéant, le gouvernement se verrait obligé de se pencher sur ce dossier et mettre à contribution ces poids plumes, d’une façon ou d’une autre, en leur administrant ce que les poids lourds n’ont pas voulu entendre…

Daniel Latif