Ces Food Trucks qui veulent être le King du Burger

À l’heure où l’on nous assène qu’il faut manger sain et équilibré et que les établissements de restauration rapide ont mauvaise réputation, l’arrivée de Burger King ne changera guère la tendance. D’aucuns avoueront leur envie secrète mais non moins persistante de “croquer un bon gros burger bien – fat –. Cependant, les aficionados semblent être devenus plus exigeants sur la qualité de leurs sandwichs et délaissent les austères fastfoods reflétant l’image de malbouffe au profit de camions ambulants où les hamburgers sont faits de façon artisanale, sous leurs yeux.

À Paris, il existe plusieurs recours pour soulager ce péché de gourmandise états-unien. Depuis un an, deux camions itinérants, ou plutôt “Food Trucks” comme ils disent, se partagent l’essentiel du marché parisien. Il y a tout d’abord le Camion qui fume qui se revendique être le premier fournisseur de Burger ambulant à la New Yorkaise. De l’autre côté, il y a également “le premier Food truck” mais celui-là sert des burgers californiens bios.

Pour les trouver, il faut de la patience car vous devez les pister à travers Twitter et leurs sites internet. Cela peut s’avérer frustrant s’il vous vient une soudaine envie d’hamburger et qu’après de longues heures d’attente, un message vous donne rendez-vous dans deux jours suite à “un problème technique”.

“CE PETIT ÉCART… NE LE DITES PAS À MA FEMME !”

Il est 11h35, place du marché saint honoré. L’odeur du burger se propage à travers la place. Le Camion du Cantine Cali’ est installé face au Razowski. Pour Jordan Feilder, le fondateur et patron du Cali’ “c’est comme aux États-Unis”, cette concurrence n’est pas déloyale et les employés de l’un des meilleurs restaurants de Burgers de Paris y vont même pour manger. Serge digère patiemment et regarde amusé la file d’attente qui se crée sur la place du Marché Saint-Honoré malgré un soleil de plomb. Cela lui “rappelle l’esprit et le concept des baraques à frites” sauf qu’on “remplace la saucisse par du bœuf”. En effet, il habite dans “le ch’Nord” et hasard ou non, sa promenade dans le quartier de la place Vendôme coïncidait avec l’heure de service… “Ne le dites pas à femme !”, culpabilise-t-il mollement car elle lui impose un régime strict, mais “comme elle n’est pas là”, il s’est permis “ce petit écart”.

A peine le “Cali Classic” commandé, qu’il faut régler (9 euros le burger seul, 11 euros avec les frites et la mayonnaise faites maison). Servi dans sa barquette, emballé dans son papier, le burger californien est gros, difficile à prendre en main et se désassemble facilement. Composé de : bœuf bio, “vrai” cheddar, bacon, tomates, oignons rouges, pickles, avocat. C’est délicieux ! Les petits estomacs peineront à le finir. Sans doute repus par les frites irrésistibles.

Le camion qui fume se trouve principalement le soir face au cinéma MK2 Bibliothèque François Mitterrand. Dans un quartier quasiment désert où les commerces et restaurants sont rares, l’on est surpris par la file d’attente qui mène au camion. Il arrive parfois même que Pedro, le manager, vienne informer les derniers venus qu’il “n’aura pas suffisamment de steak pour tout le monde”. Ma première visite se résumait donc à un échec, mais l’envie de Burger me pressa aussitôt chez Schwartz’s Deli, une référence parmi les restaurants de Burger.

Chez Schwartz’s, coup de chance, on m’installe rapidement. Mon cœur penche aussitôt pour le Yankee Burger. 17 euros pour ce burger avec des champignons, du cheddar, du bacon, des oignons caramélisés le tout accompagné d’une salade, de coleslaw, de frites ou galette de pomme de terre. Un burger tellement énorme qu’il faut l’attaquer méthodiquement avec des couverts. Au-delà d’avoir une table et une chaise pour y manger, l’atout de Schwartz’s réside dans la qualité du service. En effet, les serveurs sont aux petits soins avec vous. On ne se plaindra pas que lorsque ces derniers viennent spontanément et systématiquement vous apporter une carafe d’eau fraîche filtrée une fois terminée. Dernier détail, et pas des moindres, la moutarde américaine sucrée French’s, absente chez nombre de concurrents dont Razowski.

LE CAMION QUI SE REVENDIQUE NEW YORKAIS PROPOSE ÉTONNAMMENT DES PORTIONS “FRANÇAISES”

La semaine d’après, je retourne au Camion qui fume. Une heure avant le début du service, Pablo me conseille de gouter le “Burger BBQ”, le plus prisé des clients. Une file d’attente commence à se créer et attire les plus curieux désireux de “casser la croûte suivi d’un cinoche”. Les frites noircies baignant dans l’huile et le sel m’ont laissé perplexe. Je suis enfin servi et découvre un petit burger, au pain brioché que j’ai englouti en quelques minutes. Le camion qui se revendique New Yorkais propose étonnement des portions “françaises”, sans doute pour inviter à poursuivre sur un dessert. L’on reste sur sa faim.

Si l’on compare les prix des deux Food Trucks, manger bio ne coûte pas forcément plus cher. Le fait de voir son burger préparé sous les yeux ainsi que l’affichage d’éventuelles mentions bio font moins culpabiliser les clients qui n’hésitent pas à revenir toutes les semaines sans nécessairement se préoccuper des apports caloriques. Ces derniers se rassurent ainsi : “c’est sans doute gras, mais comparé au Mac-do il y a moins ou presque pas d’ajouts chimiques dans les produits”.

Liv Schleimann, une nutritionniste avertie sur les dangers de cette nourriture dite saine m’informe que “lors des périodes de fortes chaleurs, l’on ne peut guère vérifier si la chaîne du froid a été bien respectée et qu’il y a un risque d’intoxication alimentaire notamment à cause des salmonelles”.

SI TU NE VIENS PAS À CANTINE CALIFORNIA, CANTINE CALIFORNIA VIENDRA À TOI.

A ce prix-là, les plus économes se demanderont s’il n’est pas plus avantageux de faire des burgers soi-même à la maison et vanteront les mérites du burger fait chez soi car l’on y met ce que l’on veut et c’est plus ou moins diététique mais non moins convivial. Jordan Feilders a même pensé à eux et leur livre les secrets… pour le prix d’un burger.

Cantine California, Jordan Feilders et Virginie Garnier, Hachette Pratique, 2013

Daniel Latif
Illustration : Cunione

Dis-moi ce que tu affiches derrière le pare-brise et je te dirai qui tu es…

Abus de stationnement Caducée Daniel Latif

Abus de stationnement dans Paris, caducée médecin, cocarde avocat, macaron et fausses carte handicapé GIC, etc.
Dis-moi ce que tu affiches derrière le pare-brise et je te dirai qui tu es…

Florilège des ruses pour éviter les amendes et ne pas payer, dossier à lire sur Le Point.

Lanson White Label, le Champagne personnalisable

Pour l’été, Lanson habille sa champenoise de blanc chic cérémonial. Baptisée White Label, ce flacon se trouve parfaitement assorti pour faire pétiller le très célèbre Dîner en Blanc à travers le monde.

Lanson invite à déguster et à personnaliser le vin de 14 juillet en y glissant, selon l’humeur, une framboise, une feuille de menthe pour créer un vin de champagne unique et à votre goût.
Si votre envie de customisation est encore plus poussée, vous pourrez profiter du revêtement blanc pour rendre la bouteille encore plus unique en laissant exprimer votre talent de poète ou d’artiste.

Les puristes pourront l’apprécier nature et ressentir la subtilité des arômes vifs et fruités. Le White Label accompagnera à merveille un cheese cake aux fruits rouges.

Daniel Latif
Photo : Sylvester Djualim

Mercedes-Benz Classe S : Le retour de la limousine prodigue

Mercedes-Benz sait qu’elle peut compter sur son image de prestige qui renvoie au luxe et au raffinement. Mais cela ne suffit plus au constructeur à l’Étoile. La crise économique frappe même les Allemands et la firme de Stuttgart veut empiéter sur ses rivales. Par conséquent, elle sort la grande artillerie afin de venir titiller son rival Audi. Mercedes-Benz cherche à rajeunir son image en prouvant que premium et sportivité peuvent se conjuguer.

Après de longues minutes de présentation classieuse avec Dieter Zetsche, PDG de Daimler AG, devant la presse internationale et sous les yeux de Thomas Enders PDG d’Airbus, les violons se sont entremêlés au discours de Judith Rakers, une diva — journaliste automobile — allemande. Toute action a une réaction. A ce moment là, la pluie se déchaîne, et soudain le tonnerre gronde, la nature ne reste pas indifférente à la présentation de cette voiture, elle commence à s’impatienter à l’idée d’enfin découvrir la limousine prodigue. Les journalistes se rendent compte qu’il ne s’agissait pas de la climatisation et ont bien cru que le ciel leur tombait sur la tête.

L’ouverture de l’écran géant met fin au suspense, on reconnaît le fameux Stig, pilote masqué de Top Gear caché derrière son casque particulier posant aux côtés de la SLS AMG qui officie en tant que voiture de sécurité sur les Grands Prix de Formule 1. Derrière la Safety Car, trône nonchalamment un Airbus A380 devant un hangar. Son prix catalogue est de 400 millions d’euros. Nous sommes au cœur du centre de livraison de l’avionneur Airbus EADS à Hambourg. C’est précisément dans cet immense amphithéâtre que les clients viennent découvrir leur nouveau vaisseau. Le choix du lieu de la présentation n’est pas anodin car selon Mercedes-Benz “la Classe S c’est un peu notre A380 à nous”.

Tandis que l’Orchestre symphonique d’Hambourg présent sur scène continue à s’activer, la Safetycar laisse place à une procession de modèles, les plus prestigieux du constructeur, à travers un bal parfaitement orchestré sous les feux d’artifices escortant sur scène la dernière née de chez Mercedes. Là non plus Mercedes-Benz n’a pas lésiné sur le spectacle et c’est Alicia Keys, nouvelle égérie de la marque — choisie probablement pour ses courbes généreuses ainsi que sa classe subtile — qui vient s’installer au piano pour jouer “How it feels to Fly”. Une chanson qui installe directement l’auditoire derrière le volant. Le constructeur joue gros sur ce lancement, car ce modèle sera très certainement retenu pour être l’éminente berline qui aura le privilège d’accueillir les présidents, ministres, ambassadeurs et nombreux dirigeants d’entreprises.

De belles promesses avec cette nouvelle version de la Classe S, esthétiquement réussie, il me tarde désormais d’en prendre le volant pour vérifier si elle reste digne d’une classe affaire en A380 et a fortiori de m’emmener au septième ciel.

Daniel Latif

La famille des Crossovers accueille deux nouveaux français : Renault Captur et Peugeot 2008

“Mets tes pieds sur le siège, il n’y a pas de soucis, je les laverai à la machine !”. C’est le leitmotiv que vous risquez très certainement d’entendre quand vous croiserez les heureux possesseurs du Renault Captur. Car la particularité du nouveau crossover de chez Renault réside dans le fait que ses housses de sièges sont dézippables et lavables à 30 °. Une lessive et on retrouve le véhicule comme neuf. Les parents méticuleux peuvent enfin vivre et ne plus se soucier des taches. Et ce n’est pas non plus le fiston, avec ses chaussures crottées après le foot sous la pluie, qui va s’en plaindre. Les plus sceptiques s’interrogeront très certainement sur l’utilité finale de cette innovation. Mais elle plaît notamment aux femmes qui, a fortiori, y voient au-delà de l’aspect pratique le côté esthétique, pour ne pas dire ludique. Ces dernières seront ravies d’avoir les sièges en raccord avec leurs habits, en fonction de leur humeur ou encore selon le temps ! De surcroît, le Captur se targue d’une autre nouveauté en faisant disparaître la fastidieuse boîte à gants, inaccessible au profit d’un “tiroir magique” coulissant qui affiche le mérite de mettre tout à disposition du conducteur, à tout moment, facilement et sans se cogner la tête.

Avec sa rondeur et “son architecture qui ne favorise pas les performances” (motorisations de 90 à 120ch), ses coloris bi-ton et son ultra personnalisation, Renault veut s’éloigner de la voiture statutaire focalisée sur l’esthétique et met en évidence son identité branchée, à la pointe de la technologie. Le Captur s’adresse à tous les épicuriens qui veulent profiter de l’instant et vivre à travers chaque parcours, une nouvelle aventure. Rappelons toutefois que le Captur ne dispose pas de quatre roues motrices, alors ne l’embarquez point trop loin dans les aventures et ne testez point ses limites sur une plage ou dans un terrain trop meuble… Il pourrait s’en suivre un embourbement et fatalement l’épisode du dépanneur qui vient sortir le véhicule peut transformer votre parcours en un moment inoubliable.

DANS LA FAMILLE DES CROSSOVERS, VOUS ÊTES PLUS HISPANO NÉO BLING-BLING OU FRANÇAIS RÉTRO-NOSTALGIQUE ?

Dans la famille des Crossovers, l’autre petit nouveau est également français et se nomme 2008. Le véhicule familial et polyvalent reste plus classique chez Peugeot mais non moins pragmatique (motorisations allant de 82 à 120 ch). Le 2008 se distingue notoirement du Renault Captur avec son Grip Control, un système de motricité avancé qui s’adapte au sable, à la neige et à la boue. Ce n’est pas un 4×4 non plus mais comme il est équipé de redoutables pneus M+S capables d’affronter des conditions de boue ou neige difficiles, cela permettra de vous échapper des situations les plus cocasses lorsque vous quittez les sentiers battus. Son autre atout qui reste cependant affolant : le “Park Assist”. Ce dernier scannera automatiquement l’espace entre les voitures et vous proposera lorsqu’il y a suffisamment de place de faire un créneau sans l’aide des mains. L’effet est bluffant et le parking nettement plus aisé, vous n’avez juste qu’à gérer l’embrayage, l’accélérateur et la boîte de vitesse puis le tour est joué ! Démonstration en vidéo avec mon confrère Christophe Bourroux de RTL :

Le Renault Captur est produit en Espagne à Valladolid et le Peugeot 2008 quant lui est produit au centre PSA de Mulhouse. Alors que vous soyez hispano néo bling-bling ou français rétro nostalgique et que vous peinez à trancher… Fiez-vous au Ministre du redressement productif Arnaud Montebourg qui prône l’achat 100 % français, “Made” in France, mais qui paradoxalement remercie Carlos Ghosn, PDG de Renault, en lui déclamant “Vous avez fait le choix de la France !”.

Daniel Latif

Burger King arrive en France : mais qui est vraiment le Roi du Burger ?

Un Roi sans divertissement est un homme plein de misères
“Il me manque quelque chose… dans ma vie !” chantaient en 2009 les danseurs du mouvement “Back in France” qui prônent à travers un court métrage, façon comédie musicale, le retour de Burger King dans l’hexagone. 12 ans après la disparition du dernier Burger King de France, ils défilent tout en chorégraphie pour interpeller leurs “camarades royalistes du Burger” avec pour seul mot d’ordre : “laissez-moi kiffer mon double Whooper”.
En attendant, les plus courageux — ou accro — prennent l’Eurostar direction Londres pour faire un tour chez Burger King après avoir rendu bien évidemment visite à la Reine ! Oh yes it’s good to be the King !

Burger King serait-il suffisamment Fou ou Cavalier pour affronter le Roi Mc Donald’s ?
Ce n’est que trois ans plus tard, en février 2012, qu’une rumeur relayée par les médias met le feu aux poudres : Burger King s’installerait au sein de la Gare Saint Lazare. Mars 2012, Burger King ne confirme toujours rien officiellement. Certains médias passent pour les Rois des Cons. Jusqu’au 22 décembre 2012, date à laquelle ouvre enfin un Burger King… à Marseille ! Les “fastfood sans saveur” sont en plein désarroi !
Après 16 ans d’absence, où le Roi du Burger n’osait pas reconquérir le territoire français craignant de faire peu de R.O.I.
À la question du “Burger Quizz” qui est le roi du Burger ? Il n’est pas si facile de trancher. La différence se jouera certainement dans la qualité du service. Car chez Ronald Mc Donald’s, le client est loin d’être Roi. Chez Quick, on lui a carrément coupé la tête !
Désormais, les français auront une alternative au Royal Deluxe et au Giant.

“Je voudrais déjà être Roi !”
Arrivera un jour où les Burger King pousseront comme des Leroy Merlin. On annonce, dans la foulée, l’ouverture cet été d’un Burger King à Reims. Ville des sacres où ont été couronnés la plupart des rois de France. Louis, Rémois de naissance, préfère rester prudent : “ne crions pas “Vive le Roi !” trop tôt et attendons que cela ouvre”. Il a raison suivons ce sage conseil et jouons à : un, deux, trois… Roi du Silence !

Deuxième édition du Bal des Quat’z’arts à l’école des Beaux-arts.

Au détour de Saint-Germain et de son boulevard, non loin du Pont des Arts, l’on pouvait assister à une extravagante procession des étudiants de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) sous l’oeil amusé des motards et autres routards.

Paradant, selon les règles de l’art, en guise de préambule du Bal des Quat’z’arts, tout en fanfare au rythme des explosions de pétards, ils s’en sont allés dare-dare jusqu’au Musée d’Orsay sous l’oeil hagard de quelques snobinards. Les costumes s’apparentent au style Pop art et d’inspiration venant de nulle part.

Un jeune artiste prônant l’art pour l’art raconte qu’il aime cette école qui a une histoire incroyable, des profs de technicité qui sont des spécialistes et ont le coeur de transmettre l’amour de l’art.

Ne s’attardant point à raconter des bobards, loin de penser encore à des dollars, ils n’écartent pas néanmoins l’idée d’apprécier prochainement du caviar, alors ils gardent à l’esprit cet objectif : faire tout simplement des beaux arts.

(c) DLDSamedi 22 juin 2013, dans la cour vitrée des Beaux-Arts, les jeunes artistes s’apprêtent à défiler par ateliers devant le directeur de l’école Nicolas Bourriaud entouré d’un jury chargé de délibérer afin de récompenser ainsi la créativité du thème costumé.

Le dress code de cette année était “L’Arche de Noé”. A l’exception de quelques flemmards, arborant un simple loup ou ayant loué un déguisement tout prêt, ce dernier a été relativement bien respecté lors de la soirée. Les plus fêtards comme l’atelier de Philippe Cognée ont ainsi élaboré des costumes retraçant l’évolution de Darwin. Dernières répétitions dans les coulisses avec Madeleine incarnant une méduse, elle inspecte son parapluie tentaculaire qu’elle a confectionné la veille, la pression monte avant le défilé. A ses côtés, il y a Emilienne Alcover, diplômée de 3ème année, déguisée en chien, qui n’éprouve absolument pas de stress et écoute tout sourire le débat soudain qui s’improvise sur lance sur l’ordre de passage : “Qui est apparu en premier ? Ana, une huître qui affiche ostensiblement une perle au dessus de sa tête ou Madeleine, la Méduse ?” Telle est la question à laquelle ils n’auront pas le temps de répondre… (c) Elsa GuillaumeLa scène apparaît, l’ambiance monte d’un cran, la chaleur se fait ressentir : les équipes peinent à patienter leur tour, ils tapent des pieds et des mains pour presser leurs concurrents. Valentin Perrano – Bruc s’inquiète : “J’ai l’impression d’être dans un film… Un film qui dégénère un peu !”. La musique psychédélique et la variété des costumes rendent l’ambiance surréaliste. Vient le moment de défiler, sous l’oeil indécis du jury et les crépitements des flashs, demi-tour et l’on repart : “Ouffff !!! Lance un oiseau, qui a visiblement laissé toutes ses plumes sur le podium, ça y’est enfin diplômé, défilé terminé, la fête peut commencer !”. Les jeunes artistes peuvent souffler car ils sont officiellement en vacances. Après avoir traversé une période assez agitée où ils n’ont pas eu le temps de chômer : trois jours plus tôt ces derniers venaient tout juste d’être diplômés, le jour d’après ils s’attelaient à préparer deux journées pour présenter leurs travaux lors des “ateliers ouverts” au grand public et professionnels du monde de l’art. Puis, à peine une demi-heure après, ils enchaînent avec le bal.

Ainsi, le Prix du meilleur atelier a été décerné à celui d’Emmanuel Saulnier avec le Bateau pirate de l’apocalypse. Un navire, sorte costume de groupe sous l’égide du capitaine Téo Bétin en 4ème année de Sculpture, avec animaux, pirates, sirènes et chasseurs, qui a particulièrement séduit Nicolas Bourriaud, ce dernier regrettait l’absence de travail collectif l’année précédente.

(c) SBDéguisée en sirène, Églantine Laval, jeune diplômée des Beaux-arts, a été récompensée du Prix de beauté. Elle raconte que le choix de son costume “s’est fait dans un geste spontané” puis explique que même si “les sirènes symbolisent la connaissance du monde” car elles sont “situées entre deux continents et savent tout ce qui se passe” elle avoue qu’elle ne s’attendait pas du tout à recevoir une telle distinction avec du “made in China”.

(c) Elsa GuillaumeEnzo Mianes de l’atelier Tania Bruguera, quant à lui, a reçu le Prix du meilleur costume avec “l’escargot qui trace” grâce à une planche à roulette fixée sur son dos. Portant des lunettes au motif de l’Union Jack, il raconte que son personnage rêve d’Angleterre car à “Londres l’herbe y est plus verte et la pluie encore plus abondante”. Ironie du sort, Enzo n’était pas présent sur le podium lorsque le jury a annoncé son nom. Il devait certainement “être en train de marcher… lentement…” ont plaisanté ces derniers.

Il y avait également Sébastien Hamideche, en 5ème année, vêtu d’un maillot de basket rouge, le visage peint en noir et rouge. Derrière cette apparente simplicité de déguisement, où Sébastien incarne le taureau des Chicago Bulls, se cache un profond engagement vis-à-vis de la nature et une pointe de sarcasme. En effet, il déplore que de nos jours “la seule présence d’animaux en milieu urbain se résume à des mascottes dans les stades”.

L’évolution du bal est remarquable par rapport à l’année précédente. Même si le DJ’ing et la musique laissaient parfois à désirer. Avec une présence renforcée de vigiles et beaucoup plus d’encadrement, on note que “le bal s’est professionnalisé”, remarque un invité présent lors de la première édition du bal. Les étudiants n’étaient pas laissés sur leur faim et pouvaient se rendre dans la cour d’honneur pour se restaurer. Effectivement, pour apaiser leur faim de loup, il y avait notamment le camion Cantine California, où l’on y fait de “bons burgers bio, accompagné de frites et la sauce mayo pour pas cher” assure son fondateur Jordan, tout en prenant et encaissant les commandes. Pour ceux qui ont un appétit d’oiseau, il y a la Guinguette d’Angèle, jeune chef spécialisée dans la cuisine diététique. Là aussi, “tout est bio, fait maison et sans gluten”, du gaspacho en passant par le riz aux épices fraîches jusqu’au délicieux gâteau bergamote-pavot.

“Ils ont pensé à tout” renchérit-il sauf à s’assurer que “le contact avec les professionnels, restés souvent à l’écart, ne soit pas aussi timide”.

Il est bientôt 3 heures du matin, il n’y a plus de métro. Jean-Éric, étudiant en architecture à Malaquais est assis dans une Formule 1 en bois dans la cour d’honneur. Il cherche à démarrer l’oeuvre d’art, réalisée par un étudiant de l’atelier Tadashi Kawamata, pour rentrer chez lui à bord de ce bolide dont les détails ont été magnifiquement reproduits. Il me confie qu’il aurait “souhaité être invité au bal” et explique la séparation de l’Archi et des Beaux-arts (peinture, sculpture et gravure). Car, il y a bien une réelle scission avec l’école nationale supérieure d’Architecture Paris-Malaquais restée cependant implantée dans l’enceinte historique de l’école des Beaux-arts. Un autre étudiant des Beaux-arts pris de compassion “regrette que les étudiants d’archi ne soient pas invités au bal des 4’z’arts”. Apparaît Johane, une autre étudiante qui fait partie du Bureau des étudiants en Archi, qui me souffle : “qu’il soit rassuré, nous sommes présents à la soirée”. La doléance de Jean-Éric n’est point vaine et les étudiants de Malaquais ont bien raison de persister et venir au Bal. En effet, sans eux le bal devrait s’appeler “le Bal des Troi’z’arts”.
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Fête de la Musique 2013, c’est toujours le même refrain !

La fête de la musique lancée par Jack Lang… on connaît la chanson ! Les tenanciers de bars et cafés, réglés comme du papier à musique sortent leurs enceintes. Les passants ont l’air enchanté. Le 21 juin, depuis 32 ans, c’est le même refrain.

Comme tous les jours de l’année, dans le métro, les écouteurs blancs et casques sont vissés sur les oreilles des voyageurs créant ainsi un bourdonnement incessant et des plus irritants pour les résistants refusant de se mettre au diapason du baladeur mp3. Flûte, voilà les récurrents troubadours arrivant en fanfare, chantant comme des casseroles, qui après un tintamarre assujettissant osent vous lancer — redevance Hadopi oblige : “Pour la musique s’il vous plaît…”. Le souterrain parisien ne vous épargnera pas non plus les Assurancetourix.

D’aucuns soutiendront que la fête de la musique est le point d’orgue permettant de découvrir les nouveaux virtuoses excellant dans l’art du pipeau.
Seul bémol ! Ce soir-là, on se rend compte que ce qui est censé être une mélodie harmonieuse s’est transformé en cacophonie notoire.
La musique est omniprésente, incontournable et tourne en boucle comme un disque rayé… Alors pourquoi persister à vouloir fêter la musique ? Et pourquoi un jour, ne la metterions-nous pas en sourdine ?

Cette année, Gaël Sanquer, directeur d’antenne de NRJ, donne le LA : “On ne fait rien de spécial”. En effet, il explique sans tambour ni trompettes : “C’est la fête de la musique toute l’année chez nous”.

Sponsoring à Roland Garros : A vos marques, rets… gagnez !

Au détour des allées de Roland Garros, non loin des salons privés du Village Roland Garros, où les grands patrons négocient de futurs gros contrats, un responsable du sponsoring chez Peugeot observe curieusement les panneaux de publicité, sa mission est de “vérifier la bonne visibilité des bannières”. Difficile d’ignorer, même pour ceux qui ne seraient jamais rentrés sur un court, que Peugeot est sponsor du tournoi quand on voit la flotte de deux cents véhicules dédiés au transport des joueurs et du public qui fourmille depuis la Porte d’Auteuil.

La publicité à Roland Garros foisonne sous toutes ses formes : sur le court, la chaise de l’arbitre est marquée de haut en bas Perrier, le panneau qui affiche la vitesse du service des joueurs est fourni par IBM et le match est chronométré par Longines. Si l’on lève la tête vers le ciel, l’on aperçoit une caméra aérienne, sous la réplique miniature d’un Airbus A380 de la compagnie aérienne Emirates Airlines, qui fournit les images vues du ciel et perturbe accessoirement Ryan Harrison qui, même si “les deux joueurs doivent faire avec. C’est comme ça”, attribue sa défaite face à John Isner à cause de “cette caméra [qui] bouge beaucoup. C’est assez gros, ce n’est pas facile de voir que quelque chose qui s’apparente à un avion passe aussi près de vous”.

Au pied des juges de ligne, se trouve un crocodile, qui vient renforcer les nombreux crocos visibles sur leurs tenues. Ces alligators à la mâchoire grande ouverte, prêts à croquer les orteils des arbitres, sont très certainement à l’origine de beuglements entendus pendant le match. En effet, ces derniers sortent différents types de cris comme des “MwOUUUUooHH”, “WOAaHhh” au lieu d’annoncer simplement “faute !”.

Mis à part le coût d’un tel événement sportif, il faut garder à l’esprit que le tournoi génère beaucoup de bénéfices. Il suffit juste de prendre en compte le prix de certaines prestations et l’on atteint des montants faramineux : le « Pass Semaine » pour assister aux matchs sur le court Chatrier à partir de 861 €, des loges (à partir de 4 personnes) à 60 000 euros la quinzaine en catégorie « Or », comprenant diverses prestations telles qu’un voiturier, concierge, etc. puis des infrastructures au sein du Village avec un prix d’entrée d’un million d’euros avec de surcroît un contrat triennal à partir de 335 000 € Hors taxes… La bâche BNP Paribas occupant toute la largeur du fond du court corrobore bien le fait qu’il s’agit d’une affaire d’argent.

Pendant que Nadal replace minutieusement ses deux bouteilles Vittel. L’écran géant affiche une bouteille de Perrier sur le côté gauche et l’on entend un “Pschiiit… Ahhh !”. Ce jingle récurrent à chaque pause dans les matches interpelle mon voisin Bruno Monsaingeon, réalisateur et violoniste, qui se plaint de ce genre de manipulation subliminale qui donne soif : “On est loin des stratégies agressives comme lors des matches de Super Bowl mais on bêtifie le spectateur avec ce genre d’opérations”.

Lors de la conférence du Trophée des Légendes au Village Roland Garros, l’attachée de presse Pauline Lambertini insiste bien auprès des journalistes : “Il s’agit du Trophée des Légendes… Perrier ! Faut pas oublier Perrier”. Promis, on n’oubliera pas la boisson du sportif.

Les sponsors des tennismen sont-ils à l’image du jeu des joueurs à Roland Garros ?

Au-delà du tableau des scores, vérifions si le résultat à l’issue du match est vraiment à la hauteur du choc des sponsors :

Chez les Dames, en demi finale Maria Sharapova alias l’ambassadrice de Porsche avec sa 911 Carrera S a enfumé la carte American Express de Victoria Azarenka qui manifestement n’a pas bu suffisamment de Red Bull (6-1 / 2 – 6 / 6 – 4). Hélas les services à 184 km/h de la joueuse Russe restent très loin des 301 km/h que le bolide de Zuffenhausen peut atteindre. Mascha finit par s’incliner face au numéro 1 mondial des produits professionnels pour les ongles : OPI ou Serena Williams, pour les intimes (6 – 4 / 6 – 4). La 911 blanche s’est faite repeindre, à 200 km/h, au vernis couleur terre battue, portée par Serena pendant la quinzaine.

Du côté des Messieurs, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas partagé son Kinder Bueno avec Roger Federer. La barre chocolatée de Ferrero a étonnamment réussi à dérégler la Rolex du joueur Suisse et à la lui piquer en lui volant la vedette, l’arborant ostensiblement à son bras pendant les interviews télé.

Le lendemain, Novak Djokovic exhibant son maillot Uniqlo, fait de matières techniques et innovatrices jamais utilisées sur des textiles, dont les couleurs sortent du lot, n’a pas pu s’imposer face à Nike. Le géant des chaussures sportives lui a fait la nique (6 – 4 / 3 – 6 / 6 – 1 / 6 – 7(3) / 9 – 7).

La Finale s’est jouée entre Espagnols avec David Ferrer à bord de sa Peugeot face à Rafael Nadal conduisant un Sportage du constructeur automobile Kia, un autre sponsor parmi tant d’autres (6 – 3 / 6 – 2 / 6 – 3). Visiblement, le Crossover sud-coréen s’est imposé aisément sur terre battue.

Le Majorquin vainqueur pour la huitième fois du tournoi de Roland-Garros dédiera sa victoire tout d’abord à ses sponsors, sa famille puis enfin à son coach, kiné et entraineur physique. Ces derniers lui répondront : « De Nadal » !

Daniel Latif
Illustration : Segolene Haehnsen