Parenthèse enchantée au Grand hôtel de la Cloche à Dijon

Les premières foulées dans Dijon ont de quoi déboussoler le touriste qui arrive par la gare. Après avoir longé ce jardin dont l’emblème est un ours polaire, l’on reste frappé par la théâtralité qui règne sur la place Darcy. 

Un arc de Triomphe en guise d’entrée vers le cœur du vieux Dijon, un cinéma à la façade pittoresque mais surtout ce Grand Hôtel la Cloche, une institution qui affiche une façade à la façon d’un château palace. 

Le Grand hôtel de la Cloche ou « La Cloche », pour les intimes, c’est plus qu’un simple cinq étoiles. Ce monument classé incarne un lieu de vie à la hauteur du Palais des ducs de Bourgogne. « Ce lieu qui a une grande empreinte artistique, est un endroit propice où l’on a plaisir d’échanger et créer un moment des plus poétiques » présente Anouchka Dagaeff, Chef de la réception. 

Dès l’entrée, le regard se pose sur ce lustre qui trône majestueusement. En face, un portrait de Gustave Eiffel, dijonnais notoire, peint par l’artiste Yan Pei-Ming, diplômé des Beaux-Arts de Dijon et dijonnais depuis le siècle dernier. 

Le lobby, illuminé par ces grandes baies vitrées, se compose naturellement en quatre recoins différents à la façon de petits salons ouverts, sorte d’antichambre décloisonnées, qui mènent respectivement vers le restaurant, le bar ou vers les chambres. 

Direction les chambres, avec cet ascenseur qui vous gratifie d’un carillon à l’ouverture des portes : « dang, ding, dong ! ». Foulez la moquette, et laissez-vous replonger dans les classiques de la littérature avec ce poème d’Alphonse Lamartine ou ces extraits des romans de Colette. Les rêveurs se laisseront happer par les tableaux présents le long des couloirs. Des apparitions surprenantes et inattendues comme cette reproduction de chefs d’œuvres, telles le Repos de Jean-François Colson, peintre dijonnais. 

L’entrée en Chambre supérieure est des plus épiques notamment lorsque vous apercevez ce dessin agrandi d’une Étude d’oreille et de nez par François Devosge, datant du XVIIIème siècle en guise de tête de lit. Chacune des 88 chambres a sa représentation pittoresque unique, ce qui leur confère un charme des plus singuliers. 

« Le fait d’être un hôtel à taille humaine nous permet de mieux connaître nos clients et de privilégier un accueil personnalisé » détaille Noël Lazarini, Directeur du Grand Hôtel La Cloche.

Six oreillers haut de gamme, en duvet naturel, vous invitent aussitôt à plonger dans le lit queen size. Les rideaux violets parfaitement occultants et une isolation double vitrage pour garantir un sommeil 5 étoiles. Des petites attentions y ont été déposées comme cette boîte de quatre chocolats de fabrication artisanale de la maison Esprit Gourmand. 

Dans la salle de bains, l’hôtel met à disposition ce savon liquide aux polyphénols de Chardonnay. Une singularité développée par Vinésime qui donne une sensation de fraîcheur avec des notes gourmandes et délicieusement toniques, déclinée en lait pour le corps, shampooing et gel douche. 

Rendez-vous est pris pour un accès pendant une heure au Spa by La Cloche. Accessible grâce à un ascenseur dédié, ce qui permet d’enfiler de sa chambre le peignoir et de s’y rendre en toute discrétion au -1. « En Bourgogne, c’est bon signe quand on va à la cave » s’amusait ce client de passage au pavillon de la Cloche pour un séminaire d’entreprise. Se doutait-il que dans le prolongement des salles de déjeuner au sous-sol, se trouvait un havre de paix de 200 m² — en plein cœur de Dijon — aménagé sous les anciennes voûtes de pierre de l’hôtel. Vous voilà en immersion dans un univers dédié au bien-être avec une piscine aux lumières apaisantes avec un coin jacuzzi et couloir de nage à contre-courant. Petite curiosité, cette douche multisensorielle des plus dépaysantes et revigorantes, un sauna et hammam puis un espace de repos avec tisanerie.

Il est temps de regagner notre chambre qui offre une vue imprenable sur la place Darcy, le jardin Darcy illuminé de bleu puis la cathédrale de Saint-Bénigne avec sa flèche, ses clochers et sa toiture traditionnelle en tuile vernissée de Bourgogne. Une vue qui vous fera longuement hésiter à fermer, ou non, les rideaux. 

Le lendemain, on ouvre les fenêtres du balcon Haussmannien et l’on se dit que l’on aimerait bien se réveiller tous les matins avec cette vue. 

C’est l’heure du petit-déjeuner qui a lieu dans le restaurant de l’hôtel. On mesure la qualité d’un hôtel, par la qualité de son petit déjeuner. 

On retrouve les éternels classiques croissants et pains au chocolat ou encore les œufs brouillés et du bacon, aux côtés des références sucrées comme les crêpes, le pain perdu, gaufres et pancakes au sirop d’érable. 

Les jus fraîchement pressés de pamplemousse, citron, orange, également un jus detox alliant pomme, mangue et gingembre. Des fruits frais ou secs, des dattes jusqu’au saumon fumé, le choix est des plus variés. 

Très attachés au fait maison, les artisans de la Cloche ont poussé le soin jusqu’à confectionner leur propre pâtes à tartiner. Les confitures bio de framboise, abricot, clémentines, fraise rhubarbe, de Noël avec poire, coings, épices mais Cassis sont aussi faites maison. 

Un très large choix parmi le buffet qui va des verrines au lait d’amande et graines de chia jusqu’au jambon persillé. 

Aucune envie n’a été oubliée notamment quand on aperçoit ce « Coin bourguignon » avec du pain d’épices, fait maison, lui aussi avec la recette que vous pourrez emporter avec vous. 

Sans oublier, le véritable délice de pommard, ce fromage frais de lait de vache entouré de graines de moutarde et un cake au cassis maison.

Pour les curieux qui n’auraient pas eu le temps de la goûter, deux pots de moutarde de Dijon classique et à l’ancienne en grains de la moutarderie Edmond Fallot. 

L’omelette délicatement préparée, à votre goût, est délicieuse. Une belle assiette haut en couleur et saveurs, qui invite même, avec l’arrivée des beaux jours, à se poser à l’extérieur dans la cour, idéale pour émerger en douceur dans ce coin de nature et profiter pleinement de ce petit déjeuner de Duc qui en ferait gémir l’ours d’Orlinski.

Pour continuer l’évasion au Bar de La Cloche autour d’un Kir

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Daniel Latif
Photos : DL /DR

Les amoureux de la gastronomie sont servis à La Cloche

Le Bar by La Cloche est en matinée un salon de thé qui séduit beaucoup par sa configuration pour y donner des rendez-vous d’affaire, pour y travailler au calme, assis parmi un large choix de fauteuils sofas, canapés — de quoi échapper à l’ambiance open space ou tout simplement pour y prendre le café, servi avec son sucrier façon boulier, aux côtés de chouquettes, sablés ou de meringues, ce qui varie très régulièrement en fonction des pâtisseries du jour — qui sont faites sur place. Le bar est surplombé par un inspirant tableau Les Hasards heureux de l’escarpolette peint par Jean-Honoré Fragonard.

En fin d’après-midi, c’est le moment idéal pour y savourer un Kir au Bar by La Cloche. Cette spécialité dijonnaise inventée par le Chanoine Félix Kir, dont la vraie recette se compose d’un tiers de crème de cassis de chez Boudier et deux tiers de vin blanc, « attention au vin blanc, c’est de l’aligoté » précise Julien Philbert. Sa seule déclinaison est en Kir Royal, servie ici avec du Champagne Lallier. Servi aux côtés d’olives Kalamata, avec un accompagnement de wasabi et de noix torréfiées, mélanges sucrés salés ou gressins à l’huile d’olive, qui varient régulièrement, car vous êtes dans le berceau de la gastronomie. 

Julien Philbert s’est attaché à élaborer « une carte accessible autant au client dijonnais qu’à une clientèle internationale ». Le cocktail le plus demandé s’intitule le Pornstar Martini, « un grand classique onctueux très demandé, une alliance de vodka infusée à la vanille, du citron, un vrai fruit de la passion, servi avec son shooter de Champagne » présente-t-il. 

Le responsable du Bar by La Cloche a poussé le soin du détail pour choyer les clients parmi le choix des confortables assises. Ces deux fauteuils cuir cognac vous feront prendre place sous le grognement de l’ours sauvage de Richard Orlinski qui n’a pas osé affronter l’ours Pompon, l’original que l’on a croisé plus tôt au jardin Darcy. Pour les indécis, il y a cet intrigant mais non moins impressionnant canapé bleu, en semi rotonde futuriste, minimaliste, épuré et élégant. Il y a de surcroît un petit coin sous une alcôve qui offre des assises plus lounge et enveloppantes en hauteur pour une ou deux personnes. Ici, pas de numéros de table, elles sont désignées par des lettres. Ainsi, la Table B se trouve aux côtés du piano. 

L’apéritif terminé, nous prenons naturellement la direction du Restaurant by La Cloche, qui offre une vue sur la cour intérieure et les jardins avec cette réinterprétation de l’ours Pompon par Orlinski. 

Ce qui caractérise d’autant plus son charme, c’est le contraste dans cet hôtel avec « cette façade historique imposante,  et le côté moderne et décontracté à l’intérieur du bar et du restaurant » dépeint précisément Noël Lazarini. Un lieu qu’il chérit particulièrement car ce diplômé d’une école hôtelière en Corse, a « gardé un affect pour la restauration » par sa formation mais surtout sa passion. C’est pourquoi il s’est attaché à mettre un accent particulier sur la gastronomie avec le Chef Laurent Peugeot, distingué par 1 étoile au guide Michelin avec le restaurant Le Charlemagne situé près de Beaune, à qui il a confié l’élaboration de la carte du restaurant de la Cloche. 

Pour Noël Lazarini, la gastronomie c’est « faire vivre une expérience et créer une émotion », c’est le souci de l’inframince, l’ultra petit détail qui va au-delà de l’assiette comme l’accueil, l’atmosphère, l’ambiance musicale, le choix de la vaisselle, etc. Des petites attentions qui ont déjà porté leurs fruits car « nous avons décroché une toque au Gault et Millau en quelque mois et nous figurons dans la sélection du guide Michelin parmi les 30 restaurants à découvrir en début d’année » se réjouit le directeur de l’institution dijonnaise.

A peine installé, le Chef vous sert des canapés pour accompagner l’apéritif avec une gougère au Brillat-savarin fromage on ne peut plus local, à côté d’une polenta frite avec une mousse de foie de pigeon et un cromesquis de patate douce. 

Des amuse-bouches viennent ensuite s’assurer d’une douce transition entre l’apéritif et le souper avec ces billes de tapioca et saumon fumé. 

En entrée, le choix se porte sur le homard bleu de Bretagne, gelée Kaffir lime, pomelos, main de bouddha, accompagné de pickles de légumes et de sa touche d’exotique, qui se marie parfaitement avec un vin blanc Montagny, Haute-Côte de Beaune, aux traits dorés. 

La spécialité typique bourguignonne à tester dans ce restaurant, c’est le pigeon de Corton, cuisses en croquette, carottes des sables et Sriracha. Un plat qui n’a rien à voir avec l’oiseau des villes de notre imaginaire, mais plutôt une espèce particulière dans un élevage précis, très prisé des connaisseurs et gastronomes qui veulent retrouver une viande semblable au canard, plus foncée, avec un goût plus corsé, dans le style gibier. 

Les amateurs de belles viandes trouveront leur bonheur avec le filet de bœuf Angus maturé 30 jours, accompagné de betterave, ail noir et d’un surprenant jaune d’œuf confit, des plus délicats. Sous les conseils du sommelier, un verre de Crozes-hermitage, de chez Laurent Combier, vieilli en fûts en béton pour lier cette belle pièce en harmonie avec un vin très structuré, légèrement épicé et puissant qui inspire des notes de réglisses et poivre noir. 

Pour les puristes, une sélection de fromages de chez « Alain Hess, maître fromager », pour les plus classiques le dessert avec, entre autres, ce rouleau de mangue avec une crème glacée coco à l’intérieur, accompagné d’un savoureux sablé puis d’une glace à la mangue. 

La chef pâtissière vous offrira, pour accompagner le thé ou café, des mignardises. Ce soir-là, c’est entremets à la fraise accompagnés d’une truffe chocolat café et d’une pâte de fruits à la fraise, pour terminer en beauté ce repas divin.

Découvrir le Grand Hôtel de La Cloche ses chambres et son Spa
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Daniel Latif
Photos : DL /DR

KLM Premium Confort : la marche avant la Business Class

Griffée d’une couronne et drapée de bleu céleste, la flotte de la Royale Compagnie est reconnaissable entre toutes. À l’avant du Boeing 777-300, l’on remarque au niveau des fenêtres du cockpit la mention « SkyTeam Air France KLM ». On est certes en famille et pourtant il y a une différence notoire lorsque l’on pénètre à bord. 

L’avion est flambant neuf, l’aile est reluisante comparé à ce qu’on a l’habitude d’avoir sur les flottes Air France où l’on aperçoit parfois des morceaux de l’aile rafistolés qui ont, sur un vol de la compagnie nationale française, sérieusement fait paniquer ma voisine de vol. 

En cabine Economy confort, chez KLM, les genoux ne cognent étonnamment pas le siège de devant — même quand ils sont allongés au maximum. Et il faut le souligner car du haut de mon mètre 86, les vols avec la nouvelle flotte Air France sont devenus insupportables. Alors pourquoi une telle différence entre les deux compagnies aériennes faisant partie du même groupe ? Sans doute parce que les Hollandais sont réputés pour leur grande taille, ce qui est loin d’être un mythe. Partant de ce constat, on peut facilement comprendre ce standard qui a tout d’un avantage des plus notoires pour les passagers en classe Éco. 

La Classe Premium, anciennement Premium Economy, est cette étape intermédiaire avant la fameuse Classe Affaires. Les sièges sont encore plus larges et confortables, chacun a son accoudoir, fini les jeux de coudes diplomatiques et embarrassants avec le voisin. Le dossier ergonomique s’adapte à votre dos et posture. Le maintien des jambes des plus idéal en raison de la configuration fauteuil, ce qui vous donne déjà une assise qui renforce l’effet cocooning. Le siège est inclinable et l’on peut quasiment trouver une position allongée avec les mollets relevés comme dans le fauteuil de Joey et Chandler dans Friends

Devant vous, un espace de rangement pour des bouteilles, un ordinateur ou tablette. Au-dessus, un autre filet de rangement à la fermeture douce pour y ranger un livre ou des lunettes. Un petit loquet se trouve au niveau de l’écran pour y accrocher une veste. Chaque passager a une vraie prise électrique, en plus d’une prise de recharge USB et USB-C. Un vrai casque absorbant avec annulation de bruit est fourni, ce qui a le mérite de rendre le voyage des plus sereins et vous laisser aller à une vraie session d’écoute musicale parmi un choix d’albums des plus variés. 

La sélection de séries télé et filmiques laissant quelque peu à désirer. On regrette fortement l’absence frappante de ces séries télé comme Friends, Will and Grace ou The Nanny. Des classiques de la sitcom états-unienne incontournables, d’autant plus quand on s’envole vers New-York. 

Une offre WiFi est disponible gratuitement et vous propose internet à usage limité aux services de messagerie instantanée mais dont l’envoi et la réception de photos est très lent pour ne pas dire restreint. Pour une utilisation de bande passante permettant l’envoi de mails avec pièces-jointes ou accéder aux services de streaming pour 38 euros. 

Une trousse de toilette, laundry bag, à base de matériaux et textiles recyclés contenant un masque, une brosse à dents en bambou, des bouchons d’oreilles vous est offerte à chaque passager. 

On savait que le temps file dans un lounge à cause de la pléthore d’activités proposées. Ici, le confort notoire et le fait de communiquer en ligne feront passer le voyage encore plus rapidement. 

C’est l’heure du service, avec d’abord un apéritif qui vous est proposé. Pas de Champagne hélas, juste un Cava mais on se laisse séduire par cette intrigante bouteille en forme de tube qui est un Espresso Martini de Bols cocktails. Le célèbre cocktail, ici à base de liqueur de café, Galliano et de ristretto avec une vodka Bols est déjà préparé, il vous suffit de shaker et vous êtes servis. Pour accompagner l’apéro, rien de tel qu’un snacks des plus sains avec ce mélange de noix de cajou, noix et amandes. 

Arrive ensuite le plateau repas. En entrée, crevettes épicées au chili sur un lit de salade de riz sauvage à la mangue et aux tomates séchées, le tout nappé de crème de coco et de raifort. Côté plats chauds, vous avez le choix entre poulet tandoori mariné ou ravioli d’aubergines et légumes et sauce tomates aux herbes. Détail drôle qui va faire hurler les bretons, le vrai beurre non salé et une amusante salière poivrière deux en un. 

À côté, des fromages dont de la tomme de fenugrec, fromage bleu crémeux aux raisins secs et pignons de pin, servis avec des raisins. 

Le meilleur pour la fin, avec une glace au cherry cheesecake de chez Dessert Meesters avec une glace à base de mascarpone, morceaux de cookie et sauce cerise. 

Quelques heures plus tard, un repas léger est également servi avant l’atterrissage. Il s’agit d’une salade de pâtes fraîches Florentine avec concombre, tomate cerise, laitue frisée et olives Taggiasca, garnie de pousses de petits pois. En accompagnement, un délicieux poulet asiatique au sésame puis un gâteau citron-pomme. 

Le voyage vaut le détour avec KLM car il s’agit de la même famille qu’Air France, ainsi vous bénéficiez toujours des avantages des Miles et XP puis vous faites l’expérience d’un voyage avec un personnel chaleureux, très attentionné et soucieux de tout mettre en place pour que le voyageur passe un vol dans les meilleures conditions.

Pietra Limoncella, bière merveilleuse made in Corsica

La bouteille transparente de la Pietra Limoncella, au dessin élégant — qui rappelle par ses motifs en reliefs ces flacons d’eau de Cologne, éblouit par ses couleurs et nous évoque des réminiscences d’été et de plage.

Contrairement aux idées reçues, la Pietra est une bière artisanale fabriquée en Corse à Furiani. Notoire pour brasser sa bière avec de la farine de châtaigne pour se singulariser, mais surtout élaborer un produit à l’image de la Corse, qui allie caractère et surtout qualité.

Une lager non filtrée élaborée à partir de malts d’orge et du blé ainsi que de la liqueur de Limoncellu et aux citrons de Corse. Une recette simple qui révèle des arômes frais de citron et une pointe de douceur grâce au Limoncellu.

Une agréable découverte qui invite à prendre cette résolution de s’échapper cet été sur l’Ile de Beauté pour pouvoir la déguster accompagnée de beignets de courgettes, de cannelloni au brocciu et d’autres délicieux mets avec vue sur l’eau turquoise.

Célébration et symphonie de couleurs par Frank Bowling

Frank Bowling, né en 1934, est un artiste transatlantique, initialement expressionniste qui a vogué entre Londres à New-York. Diplômé et félicité du Royal College of Art à Londres en 1959, son style a évolué au fil des décennies. « Huit exactement », aime rappeler son fils Ben Bowling, qui dirige actuellement le studio Frank Bowling.

Petit à petit, Frank Bowling est devenu spécialiste de l’abstraction. Ayant toujours eu comme médium artistique la peinture, il n’a cessé d’explorer et d’expérimenter différentes techniques pour représenter ses mémoires et ses expériences personnelles. 

Plus qu’une école, plus qu’un simple objectif, Paris a toujours été « le centre du monde mais aussi un lieu d’inspiration » pour l’artiste qui n’avait qu’une obsession à l’époque, y faire une exposition. 

À 91 ans, et malgré de nombreuses expositions à travers le monde, il s’agit de la toute première exposition solo de Frank Bowling, intronisée chez Hauser & Wirth à Paris. Le « lieu relève d’une haute symbolique », se remémore Ben Bowling qui, il y a deux ans, transmettait à son père les photos de la galerie artistique encore en travaux. 

Il faut se souvenir qu’entre 1955 et 2018, le 26 bis rue François 1er a été le siège des radios Europe 1, Europe 2 et RFM. Un fief historique que Lagardère a revendu et qui s’est réincarné en immense galerie à travers plusieurs étages dédiées à l’art contemporain et moderne.

Ce lieu, dont la magnificence a définitivement inspiré l’artiste New-yorkais qui a peint en proportion ses œuvres qui atteignent pour certaines jusqu’à 4,5 mètres de hauteur. Elles ont été élaborées dans son atelier à Brooklyn, à East River, où Frank Bowling a dû composer en plusieurs étapes sur plusieurs mois pour élaborer de telles pièces gigantesques. 

Le résultat est tout simplement époustouflant et des plus inspirants. L’eau est un élément récurrent que l’on remarque dans le travail de Frank Bowling : « ce n’est pas seulement un collage, c’est une peinture qui imbrique plusieurs niveau de lecture, y compris dans son processus de fabrication de cette peinture » théorise Neil Wenman, Creative Director pour Hauser & Wirth, à propos des peintures intitulées Skid et Dawn. « Cela s’observe notamment par ce mouvement de gravité qui a été inversé », poursuit-il. 

Il en résulte une association de tableaux immenses où l’on devine des natures mortes dans un encadrement qui pourrait laisser croire que l’on fait face à plusieurs tableaux, mais en fait il s’agit d’une seule et unique pièce entière. Mêlant couleurs vives dans un enchevêtrement de strates où l’on distingue cette partie supérieure sorte de la sphère aérienne, un niveau terrestre et le dessous du sol. Cette observation se concrétise parfaitement sur le tableau intitulé Dancing, où Ben Bowling y décrit ce « coucher de soleil cataclysmique au-dessus d’arbres qui bordent une cascade d’eau »

« L’eau est essentielle pour la vie de mon père, il y fait de constantes références à travers ses œuvres » argumente Ben Bowling. Cette omniprésence procure cette sensation rafraîchissante qui invite le spectateur à plonger dans ses œuvres. Les interprétations sont nombreuses et l’artiste est entièrement ouvert à ce que le  visiteur puisse s’inspirer et y voir librement ce qui le touche. 

Le regard est absorbé par le panachage des couleurs entre les différents échos des tableaux mais il l’est d’autant plus par ces artefacts que l’artiste y a greffés. C’est de surcroît, l’une des caractéristiques que l’on retrouve dans les œuvres de Frank Bowling, ces différents souvenirs glanés, ça et là, dans son studio comme ce pinceau brosse plat, ces morceaux de feuilles ou ces bouts de ficelle, qui se marient harmonieusement bien avec les peintures. Une performance « un peu comme un D.J., où à la fin du spectacle, il lâche son micro » compare Neil Wenman. Ces objets sont comme un journal intime, une histoire narrative qui raconte la production du tableau. 

Toujours dans une inspiration créative mais avec l’envie de poursuivre son travail selon sa technique expérimentale bien personnelle, Frank Bowling joue avec les couleurs et les géométries, observe comment la peinture réagit, l’explose et la laisse s’étendre sur la toile. Il s’affranchit de la « technique du collage dans son sens conventionnel » et additionne les toiles selon un procédé de marouflage très particulier. 

Enfin, Ben Bowling — qui confesse ne pas toujours comprendre « d’où vient cette inspiration et cette création », synthétise l’esprit des œuvres de Frank Bowling à la façon d’un spectacle de jazz. Une performance qui donne du rythme et où l’improvisation a une place primordiale pour à chaque fois donner naissance à quelque chose des plus authentique, des plus singuliers pour ne pas dire unique. 

Exposition du 22 mars au 26 mai 2025

Hauser & Wirth Paris
26 bis rue François 1er
75008 Paris

L’Arlatan : hôtel très particulier à Arles

Au détour d’une flânerie autour des arènes d’Arles, il est difficile d’imaginer que la rue du Sauvage abrite un immense hôtel particulier qui s’étend sur plus de 4 000 mètres carrés. 

À tel point, qu’une fois le check-in effectué, le réceptionniste vous accompagne jusqu’à votre chambre afin de vous orienter dans ce labyrinthe. Et pour cause, nous traversons cette cour, pavée de vieilles pierres, qui mêle une ambiance à la fois tropicale et provençale. On aperçoit à droite, une piscine extérieure dont on devine déjà la température glaciale. Nous nous engouffrons dans cet autre bâtiment où se trouve le restaurant, ensuite nous arrivons à une autre porte qui mène à un escalier en colimaçon qui vous emporte dans un tourbillon aux inspirations art contemporain où trône un chandelier des plus arty. Nous traversons le palier du premier étage, puis passons une autre porte et arrivons enfin dans un couloir des plus cinématographiques dont le sol a été orné de mosaïques faites à la main. 

Les portes et leur encadrement font penser à des toiles de peintures à l’huile aux motifs des plus abstraits. Une fois déverrouillée et le seuil franchi, l’on est aussitôt empli par la chaleur des couleurs vives dominant la pièce qui est très haut de plafond et laisse apercevoir ces poutres apparentes centenaires ou encore ce pan de mur d’une ancienne basilique romaine. 

Cette décoration multi couleur des plus ensoleillées est l’œuvre de l’artiste cubain Jorge Pardo qui s’est assuré de prolonger cette continuité esthétique des mosaïques jusque dans la salle de bain. 

Le mobilier, lui non plus, n’a pas été négligé avec cette chaise à bascule et son repose pied rétro, ces luminaires nébuleux ou encore ces armoires uniques et sur mesure qui au-delà de leur fonctionnalité s’élèvent au rang d’œuvre d’art. 

Des nougats caramels, mais également des fruits vous sont offerts avec ces bouteilles, d’eau plate ou pétillante, en verre. Des victuailles, qu’il faut absolument déguster dans un bain de mousse avec cette « gelée lavante » à la lavande de Végétalement Provence. 

On ne pouvait rêver mieux pour se détendre avant de s’endormir dans une literie des plus confortables et aux traversins qui vous feront passer une belle nuitée.

Daniel Latif

Visite théâtralisée du Musée Jacquemart-André

C’est au détour d’une déambulation dans le VIIIème arrondissement de Paris, qu’on découvre quelques joyaux architecturaux comme cet hôtel particulier du XIXème siècle où se trouve le Musée Jacquemart-André.

Habituellement, l’on y découvre une riche collection dans une ambiance intimiste à travers un parcours labyrinthique, défilant les différents salons majestueux où les peintures, sculptures, meubles, tapisseries et objets d’arts font voyager de part en part entre le XVI et XIXème siècle. 

Ce week-end, et pour la deuxième édition, certains chanceux ont pu faire l’expérience d’une visite théâtralisée. L’occasion de redécouvrir les lieux avec une performance singulière des jeunes comédiens de l’association Héritages, tous élégamment costumés pour une immersion encore plus surréaliste dans l’intimité des anciens maîtres des lieux.

Les majordomes qui vous accueilleront sur le perron de la Cour d’honneur, suivez ensuite les valets qui vous guideront le long des salons où vous rencontrerez les soubrettes puis laissez-vous surprendre et embarquer dans un voyage, le temps d’une flânerie interactive, avec des comédiens dont l’écriture de la pièce de théâtre et la confection des costumes été entièrement réalisée par leur soins.

Daniel Latif
Photos : DL /DR

Central Park on ice

Il s’agit probablement de la patinoire la plus connue dans le monde : la patinoire Wollman Ice rink NYC. Même si vous n’avez jamais été à New-York, vous l’avez probablement aperçue dans cette scène du cultissime film Maman, j’ai encore raté l’avion, Home Alone 2, avec les casseurs flotteurs, qui prévoient leur prochain sale coup.

Cachée au cœur de Central Park, cette immense patinoire à ciel ouvert, avec de la vraie glace, elle offre une vue à couper le souffle sur les gratte-ciels de Manhattan. Pour y accéder, la meilleure entrée se trouve du côté du Plaza Hotel, ou bien au gré d’une déambulation dans Central Park, ce qui, comme pour moi, aura le mérite d’encore plus vous surprendre. 

Cette patinoire iconique, symbole de l’hiver à New-York, est plus qu’une simple piste où l’on tourne en rond. En effet, elle accueille sur un pan des entraînements de hockey ou de patin artistique, pour tous les âges. On se laisse rêver à la vue de la Billionaires’ Row, une nouvelle génération de gratte-ciel ultra fins mais dont la hauteur ultra dominante est une autre façon pour les milliardaires d’afficher encore plus leur richesse.

Les patineurs sont choyés par du très bon son. Mieux qu’une playlist musicale, la patinoire Wollman dispose de sa propre radio avec ses jingles qui s’enchaînent proprement et garantissent l’effet féérie de façon constante. La bonne ambiance est au rendez-vous, des chefs de piste sont présents et s’assurent que tout se passe comme sur des roulettes. C’est le moment crépusculaire, un magnifique panachage de couleur s’étire dans le ciel pour rapidement afficher cette carte postale d’un New-York by night où toutes les lumières des tours depuis longtemps désertées restent allumées. 

C’est également un lieu où l’on peut se restaurer au Wollman Café où sont servies des boissons chaudes et des snacks. La patinoire Wollman ice rink propose des petits espaces dédiés et privatifs pour différentes occasions. Une bonne raison de chausser les patins et de serpenter sur la glace d’un lieu mythique qui fête aujourd’hui ses 75 ans. Argument ultime, qui m’a fait chausser, pour la première fois depuis le siècle dernier, des patins de location. Alors, à tous les patineurs en partance pour New-York, n’oubliez pas d’emporter vos patins à glace — et votre brosse à dents, bien-sûr !

Daniel Latif

The House from : les maisons cultes au-delà des murs

« 295 Lafayette Street », « 90 Bedford Street » ou bien « 66 Perry Street » à New-York ou encore le « 1709 Broderick Street » à San Francisco…

Ces adresses ne sont peut-être qu’un détail pour vous, mais pour les fans ça veut dire beaucoup. Il s’agit, en effet, des maisons ou façades d’appartements que l’on aperçoit dans ces films ou séries télé, plus connues sous le nom de plans généraux ou establishing shots, dans le jargon Hollywoodien. 

Le réalisateur Tommy Avallone s’est intéressé aux relations parasociales qui lient les fans de séries — et parfois même les acteurs — à des lieux qu’ils n’ont jamais connus ou qui n’ont jamais existé.

Et pour cause, même si les façades des appartements sont New-Yorkaises ou que les maisons aperçues se trouvent à Philadelphie ou Chicago, ce n’est qu’un leurre, car la grande majorité de ces productions cinématographiques sont tournées en studio à Los Angeles. À la grande déception d’un grand nombre de spectateurs qui longtemps ont cru que ces maisons étaient réellement les lieux de tournage ou de vie des acteurs. 

Ceci pourrait être le début d’une piste pouvant expliquer cet attachement émotionnel qui pousse inlassablement foison de touristes à se rendre devant ces lieux à la façon d’un pèlerinage.

Disponible en visionnage sur iTunes et sur Amazon video, The House from… est un documentaire enthousiaste d’une heure quarante pendant lesquelles l’on suit Tommy Avallone à la rencontre de ces fans de séries, des voisins mais surtout des propriétaires de résidences plus que familières, comme la résidence de Kevin dans Maman, j’ai raté l’avion, qui nous partagent leur quotidien, le rôle et l’engagement vis-à-vis des fans puis la charge que ces célèbres demeures leur confèrent. 

Mieux que des simples coulisses de tournage, il s’agit d’une réelle investigation autour d’éléments topographiques, certes triviaux, de formats télévisuels qui font désormais partie de la culture populaire et représentent un réel marqueur socioculturel pour toute une génération aujourd’hui, comme Anne-Charlotte, inconditionnelle de la sitcom Friends qui raconte l’avoir « tellement vue, qu’elle a,  l’impression de pouvoir s’y repérer sans jamais y être allée »

Une exploration qui mène à une réflexion autour de ces lieux tellement présents dans les media, comparable avec ces aventures en urbex : fortement chargées en histoire, mais dont il vaudrait mieux se contenter d’admirer la façade extérieure iconique et s’abstenir de les visiter. Car, au-delà, il y a le risque d’être tout simplement déçu et de se retrouver face à un NPAI.

Daniel Latif

Lounge de New-York : la french touch AF à NY

Situé à l’autre extrémité de l’aéroport John F. Kennedy, le salon Air France de New-York cache derrière une porte opaque vitrée un lounge inattendu. En effet, un salon en duplex avec dès l’entrée à votre droite, l’espace soin Clarins qui propose vingt minutes de relaxation et un soin du visage. 

Le rez-de-chaussée est plein alors l’on prend l’escalator pour accéder à cette extension à l’étage qui offre la plus belle vue sur la piste et les avions, mais surtout sur la Skyline de New-York — particulièrement lors du coucher de soleil. 

Le mobilier se compose essentiellement de chaises et tables dans une configuration deux personnes, si bien que vous vous retrouverez rapidement à manquer de place car les passagers aiment à occuper l’autre fauteuil avec leurs sac ou blouson. Car, on déteste tous devoir partager une table avec un inconnu et c’est bien dommage. 

Une table et une rotonde sont délimitées par un ruban rouge Sky Priority, et une pancarte indique clairement réservé aux clients Ultimate. Il s’agit du plus haut statut voyageur chez Air France, et les compagnies faisant partie de Sky team, qui voyagent six fois plus qu’un passager Platinum. 

Côté buffet, Air France vous propose des plats chauds typiques français comme un bœuf bourguignon, un gratin dauphinois bien chargé de fromage qui file abondamment, du saumon lentement cuit, à la texture fondante, et enfin les incontournables quiches et croque-monsieur. 

Les palmiers on ne peut plus étouffe-chrétien, la tarte aux pommes visuellement alléchante qui s’est révélée des plus industrielles, heureusement les madeleines de qualité ont ce goût de reviens-y et se marient parfaitement avec le champagne Joseph Perrier, cuvée Royale, dont la bouteille ventrue et son col serré rappelle ces anciens beaux flacons. 

Côté vin rouge, Air France ne plaisante pas et propose un Bourgogne 2022 Joseph Drouhin. On reste dans la région avec cette curiosité, ce Gin de la maison Gabriel Boudier, liquoriste à Dijon depuis 1874. 

Après un tel festin, l’envie d’une sieste est des plus tentante, et si en plus vous aviez rendez-vous à l’espace soin Clarins, prenez garde à ne pas vous endormir dans cette bulle de relaxation des plus reposantes.

C’est le moment crépusculaire et l’on a absolument plus l’envie de décoller. Et pourtant, l’embarquement a déjà commencé. Let’s go et bon voyage, comme ils disent ici.

Salut la compagnie !