Bravo les Jeux Olymfrics !

Bravo quoi ?

2024, les Jeux ne sont pas encore faits et on crie déjà victoire ?

Mais de quelle victoire parle-t-on ?

ET 2017, ON EN PARLE, SINON ?

Les coupes budgétaires, baisses des dotations de l’État ?

Les postes supprimés, la précarité salariale, la fermeture des bureaux de postes ?

Le recrutement des enseignants, de médecins, d’infirmiers et personnels hospitalier ? Et les casernes de pompiers et acteurs de l’urgence et du secourisme qui n’ont pas les moyens de renouveler leur matériel ?

La performance, la fiabilité et sécurité des transports en commun ?

Le nombre d’heures cumulées dans les bouchons ?

Quand il n’y a plus d’argent pour certains, il en reste toujours pour les encarts publicitaires. Allez, souriez et dites « bravo », « à nous les Jeux » Olymfrics !

Daniel Latif

Le jour où j’ai arrêté de regarder la télévision

Télévision MosaiqueLongtemps je me suis couché de mauvaise humeur…

J’avoue, à peine réveillé, j’étais déjà devant « Télématin ». « Coucou c’est nous ! », encore lui à la tête de l’émission ? Il est vrai que « Tout le monde veut prendre sa place ». Décidément toujours entouré de ses « Z’amours » et des mêmes invités présentés comme la « Nouvelle star ». J’ai donc petit déjeuné devant les éditions du matin « Non Stop »… Soudain, la présentatrice m’ordonne : « Restez avec nous, après la pub… », «Taratata ! ». S’en suit l’habituel « Zapping », le temps s’écoule à une vitesse et il est déjà « Midi en France ».

Mais comme cela ne m’a point suffit, je me retrouve à regarder « La Nouvelle édition ». Voyant que l’appétence du fait divers n’en finit point, je décide d’écouter quelques bonnes nouvelles dans « Le 13h » de Jean-Pierre Pernaut mais aussitôt on m’a demandé « Allô docteurs ? », « Comment ça va bien ? » puis fait « Toute une histoire »… Après tout, si je veux fuir la sinistrose omniprésente dans l’actualité « c’est mon choix ». J’ai voulu éteindre le poste de télévision mais c’était en pleine « Édition spéciale » avec une « Enquête exclusive » alors on m’a gentiment averti : « Touche pas à mon poste ! ».

« Le Grand journal » et le « Petit journal », victimes de « L’Effet Papillon », s’y sont donné à cœur joie et ont affiché des « Guignols » prétendument en train de faire l’Info. Après avoir été mis à rude épreuve, j’ai fui les « Esprits criminels » et je me suis échappé du « Fort Boyard » pour aller chez « Les filles d’à côté ».
Prenant mon courage à deux mains, je leur annonçai que « J’irai dormir chez vous », c’est « Ce soir (ou jamais !) », elles m’ont rétorqué que c’était « Zone interdite » alors «On ne va pas se mentir », j’ai traîné avec « Galzi jusqu’à minuit ».
« Bref », encore une fois, « on n’est pas couché ! »

Daniel Latif
Illustration : Cunione

Quand Pikachu égaye le train-train quotidien du bus

Il règne une étrange ambiance dans ce bus 21 de la RATP. Étonnamment, les passagers sont assis dans le silence et ont le sourire. Le regard amusé, ils observent la réaction des nouveaux arrivants. Tous, sans exception, valident leur titre de transport et restent interloqués, regardant le chauffeur… Aussitôt, ils s’humanisent. Certains sont admiratifs, d’autres dubitatifs s’interrogent à la vision de cette célèbre peluche jaune : « comment il s’appelle déjà ? Ah oui, mais c’est Pikachu !!! » puis ils disent ensuite bonjour au chauffeur. Chaque nouveau passager a son petit mot : « Oh ! Il est très beau le Pikachu ! » lance un Monsieur. « Pika, Pika, chu ! » s’amuse un touriste asiatique qui en profite pour prendre un cliché, les bons souvenirs refont surface.

Pikachu RATP

« PIKACHU CHANGE TOUT, JE NE FAIS RIEN, NI PLUS NI MOINS QU’UN AUTRE COLLÈGUE »

Domi est machiniste receveur à la RATP. Il n’est pas nécessairement fan du dessin animé japonais mais il raconte que sa fille lui a donné son Pikachu pour qu’il se sente « moins seul dans le bus ». Il prit donc l’habitude de le ranger dans son sac pour aller au travail. Un jour, alors qu’un touriste lui demande le plan de la ligne, notre chauffeur sort le Pokémon jaune de son sac, car assez volumineux, puis le pose nonchalamment sur le portillon. Les commentaires et remarques bienveillantes n’ont pas tardé à suivre, Domi se rend compte que Pika capte l’attention puis appelle naturellement à la gentillesse.
« Ça change tout et je ne fais rien, ni plus ni moins qu’un autre collègue ». Depuis, la souris jaune fait tous les trajets de nuits en sa compagnie sur la ligne 38.

Conscient que l’image d’une grosse bestiole jaune peut provoquer quelques moqueries, il assume et préfère en rire lui aussi car « cela permet de briser la glace et l’image austère du chauffeur puis cela apporte de la bonne humeur ».

bus RATP BonjourAlors que les bus RATP abondent d’affiches appelant à la courtoisie, caricaturant le lot d’incivilités qui se produisent quotidiennement dans les transports en commun, qui aurait pu croire qu’une simple peluche pourrait rendre les conditions de voyage dans un bus des plus agréables ?

Vous pourrez croiser Pikachu sur les lignes 38, 28, 21 et 88.

Daniel Latif

La Conférence Berryer : le Palais de justice a son ‎Jamel Comedy Club

La Berryer 2015Palais de Justice, un étrange public composé de jeunes étudiants se presse pour prendre place dans la salle des Criées. Des effluves de riz au soja, sushis, sandwiches poulet mayonnaise et des frites burgers Macdo se répandent dans cette chambre au prestige éminent. Au cœur de l’ancien palais des rois de France, où certaines pièces datent même du XIIIème siècle, la scène est quelque peu affligeante. En effet, non contentes d’y pouvoir poser leur séant, certaines iront même jusqu’à reposer leur affreuses paires de tennis sur les bancs et contre les balustrades au mépris du lieu classé monument historique de France.

Au bout de trois heures d’attente, une rumeur ambiante infernale se propage, dans une chaleur étouffante, alors que certains s’agitent tels des écoliers à la cantine, d’autres arrivent étonnamment à se plonger dans une lecture religieuse de leur livre.

Ce fourmillement de profanes est venu assister à la Conférence Berryer. Un concours d’éloquence, datant de la fin du XIXème siècle, où deux « valeureux candidats » viennent répondre à une question ayant trait à personnalité invitée et sur laquelle ils ont planché deux semaines durant.

A l’issue de leur performance, ces derniers s’exposent à la critique des douze Secrétaires de la Conférence, de jeunes avocats élus après un concours jugeant de leur aptitude oratoire, le tout sous l’œil de l’invité prestigieux qui, pour clôturer cette saison 2015 est le directeur de la rédaction de l’Express : Christophe Barbier.

Arrivant la clochette à la main, l’agitant avec frénésie, Louis-Romain Riché, 4ème Secrétaire et Président de la Conférence Berryer, crie du haut de son estrade : « Peuple de Berryer !!! ». Ce maître de cérémonie svelte, aux lunettes rondes, du haut de son mètre quatre-vingt quinze, porte une très longue écharpe rouge autour de son cou — tombant jusqu’à ses genoux — à la façon de Christophe Barbier. Arrive les autres secrétaires vêtus eux aussi à l’effigie du célèbre éditorialiste d’iTélé.

L’ambiance est survoltée et rappelle ces amphis délirants d’étudiants en première année de médecine. L’invité, Christophe Barbier, arrive sous les applaudissements et les cris d’ovation, tellement pris dans l’effervescence et telle une rockstar, Barbier ira même jusqu’à escalader la table pour saluer l’audience.

Christophe Barbier Berryer

Louis-Romain Riché redonne aussitôt de la voix et calme la foule en secouant sa clochette : « Peuple de Berryer, nous t’avons entendu ». Commence alors un portrait approximatif de l’invité dressé par Cosima Ouhioun, deuxième secrétaire de la Conférence décrivant l’invité « musclé comme un sandwich SNCF », soulignant son omniprésence dans les médias : « je passe plus de temps avec vous, à travers l’écran, qu’avec mon époux qui est à cran ! » puis, s’adressant à Christophe Barbier, s’obstine à vouloir connaître la symbolique de cet accessoire rouge emblématique : « votre écharpe, cache-t-elle des pellicules ? La lavez-vous ? En avez-vous plusieurs exemplaires… ? ». Autant de question que, il faut l’avouer, tout le monde se pose secrètement.

L’EXPRESS EST-IL EN RETARD ?

Le premier candidat est présenté par Louis-Romain Riché, passant le CV du jeune avocat au peigne fin, tout en le raillant, le 4ème Secrétaire lui rappelle le sujet : « L’Express est-il en retard ? Vous répondrez à cette question par l’affirmative ! ». Voilà le premier orateur jeté conference berryerdans la fosse aux lions. Assis parmi la foule, il se lève et d’un air assuré, commence… péniblement car trop accroché à lire ses feuilles. Les secrétaires ainsi que Christophe Barbier écoutent attentivement et prennent des notes. Après avoir développé la première partie sur l’historique et la notoriété des “Unes” tabous de l’hebdomadaire, tout en filant la métaphore du train, les jeux de mots et calembours ont fusé, faisant plus ou moins rire l’audience : «L’Express aurait-il perdu son Humanité ? ». Un des secrétaires perd patience et lâche un « ta gueule ! ». Louis-Romain Riché veut mettre fin à la souffrance du premier candidat et commence à caresser la cloche comme pour annoncer la proche fin de la déclamation. Notre premier candidat conclut aussitôt et en profite pour se vendre auprès de Christophe Barbier : « je vous propose très humblement mes services à votre magazine ». Une collaboration qui sera d’autant plus facile car l’Express ne propose pas de piges actuellement.

ON N’AURA JAMAIS AUTANT RI DANS LE PALAIS DE JUSTICE

Vient le moment tant redouté du jugement dernier, le 12ème secrétaire est le premier à délibérer. Jouant lui aussi sur la métaphore ferroviaire, il compare l’intervention interminable à un « long tunnel » et conclut de façon cinglante : « tu es à l’éloquence ce que la grâce est à la ligne 13 un lundi matin à 7h25… une incompatibilité ! ».

Les secrétaires passent les uns après les autres, certains convaincants et mordants, d’autres, peu convaincus de ce qu’ils déclament, tombent parfois dans une théâtralité pour tenter de compenser leur maigre répartie. Seul face à un jury aussi nombreux, le combat est plus qu’inégal et le candidat en prend pour son grade. Les blagues des secrétaires font penser à des vannes sorties tout droit de dessins animés — avec des airs de battle de rap, allant parfois frôler le plus que douteux : « un tétraplégique ne peut pas courir, tu n’es pas l’Oscar Pistorius de l’éloquence ».

Un autre secrétaire confie une de ses craintes : ‎« qu’est-ce que se passe s’il fait un bon discours ? ». Heureusement, ce n’était pas le cas affirme-t-il soulagé.

Barbier Berryer

La parole revient enfin à Christophe Barbier : « mais quelle sauvagerie » commence-t-il presque estomaqué. Loin de cautionner cet acharnement et trouvant que la prestation du premier orateur n’était pas si catastrophique, il ajoute : « je vais défendre ce candidat ». Après une longue diatribe, il enchaîna quelques calembours dont : « nos journaux sont faits pour emballer le poisson, c’est pour ça que dans la salle des Criées je me sens chez moi ! » pour enfin conclure sur : « faut-il réviser les décisions d’acquittement ? Eh bien non, je vous acquitte ».

LE BARBIER EST-IL RASOIR ?

Pour le deuxième sujet : « Le Barbier est-il rasoir ? Vous répondrez par la négative ». Le second candidat habillé en costume, cravate et pochette se lève pour se faire présenter à l’audience. Il a une barbe fournie et taillée, et fait étrangement penser à ces avocats dans les séries télé judiciaires américaines. Le maître de cérémonie introduit ainsi un étudiant en école de commerce de l’ESSEC incapable d’envoyer son CV en entier. La plaidoirie commence et il perd aussitôt son assurance, bafouille puis revient à ses notes à de nombreuses reprises. Le public se regarde et l’on entend dans les rangs : « C’est une blague ? ». La gêne devenant tellement grande, quelques mécontents quittent la salle, beaucoup rient jaune et certains se prennent la tête dans une ambiance lourde à essayer de trouver une cohérence dans un exposé dont l’éloquence fait penser à un canular complotiste. Le summum du saugrenu sera atteint avec une comparaison entre Barbier et un vampire, affirmant que ce dernier est méconnaissable sans son écharpe. Il finira ainsi : « Ce n’est pas pour vous couvrir d’éloges, quoi qu’un stage serait de bon aloi ». C’est une hécatombe. Les secrétaires s’affairent à leurs stylos, tels des candidats dans le jeu Des chiffres et des lettres, mettant sur feuille leurs répliques. Le compte semble bon, ils délibèrent.

Salle Criees Palais justice

UN BEL ÉCHEC POUR LE CANDIDAT DE L’ESSEC

Un secrétaire commence : « Cher Richard, ou peu importe en fait… On a l’impression d’être les petits pâtés de ta farce. Tu resteras dans nos mémoires, mais pour de mauvaises raisons ». Un autre craque et ne peut s’empêcher de faire un quolibet sur son nom : « on pensait qu’on avait un champion, mais dans la catégorie Pierre Richard, on a trouvé mieux ». Notre étudiant de l’ESSEC rentre dans une torpeur, rit jaune, se frotte la barbe, gêné puis croise les bras… Soudain, alors qu’il essuie de cinglantes critiques, Richard sort un sandwich et c’est le pompon ! On n’aura jamais autant rigolé dans un Palais de Justice, dans une chambre mitoyenne à la Salle d’Audience de la Première Chambre supplémentaire du Tribunal de grande instance. Riché ira même jusqu’à lui ôter « le pain de la bouche » partageant son casse-croûte avec les secrétaires.

Enfin, c’est au tour de Christophe Barbier « Redscarfman » de venir porter assistance au malheureux candidat de l’ESSEC qui vient d’essuyer un bel échec : « Richard, vous avez dit la vérité, et quel endroit plus beau qu’un palais de justice pour dire la vérité ! ». L’ensemble de ses notes ayant été lues par Cosima Ouhioun, qui manquait d’inspiration, eu égard la contre performance précédente, Christophe Barbier s’en est brillamment tiré avec une pirouette verbale et a félicité le courage des candidats qui ont su affronter un jury quelque peu excessif. Une conclusion corroborée par Louis Boré, ancien Secrétaire de la Conférence en 1996, qui n’a pas hésité à remettre en place certains secrétaires insolents en soulignant leurs remarques « très très ras des pâquerettes ».

Une soirée qui aura très certainement eu le mérite d’inspirer Christophe Barbier qui doit être « en panne de sujets », après avoir traité à maintes reprises « les francs-maçons, les musulmans et la crise de l’immobilier en Île-de-France ». Si cette joute oratoire a eu l’effet d’exutoire pour les participants, Christophe Barbier n’a toujours pas livré le secret de son écharpe rouge.

Daniel Latif

Pourquoi je persiste et signe avec mon BlackBerry

Blackberry“Quand est-ce que tu décides d’avoir un vrai téléphone ?” Voici le procès que l’on me fait régulièrement. L’on m’accuse ainsi d’être has been. Tout ça parce que je suis Blackberry. J’avoue, j’en suis fier. Certes, mon BlackBerry Q10 porte le nom d’une crème Nivea. Mais cela décrit à merveille la sensation de douceur que j’éprouve lorsque mes pouces effleurent les touches du clavier. L’appellation Q10 évoque cependant très justement des performances qui seraient supérieures à n’importe quelle Audi.

BLACKBERRY MÛRIT ET APPREND DE SES ERREURS

Exit le Bold, Curve, Javelin, Pearl ou encore Torch… ‎Les nouveaux BlackBerry rompent avec la tradition des noms exotiques‎. En janvier 2013, c’est le début de la commercialisation du Z10. Le Canadien a voulu empiéter sur l’esprit de l’iPhone, délaissant ainsi le clavier physique au profit d’un écran tactile, et ce fut bien là son erreur. Ce ne sera que sous l’impulsion de son nouveau PDG John S. Chen que la firme à la mûre mûrit en présentant le Passport, un drôle de téléphone aux dimensions similaires au document de voyage. BlackBerry PassportUne émulation plutôt réussie qui propose aux globe trotters une sorte d’hybride tablette offrant une lecture ergonomique et confortable, grâce notamment au clavier touch-sensitive : une innovation sur un clavier physique capable de faire défiler de façon tactile une page sans avoir à toucher l’écran avec ses doigts.
Mais BlackBerry a compris ses aficionados, après avoir démocratisé BBM en novembre 2013 pour iPhone et Android — séduisant aujourd’hui plus de 90 millions d’utilisateurs, elle décide de la mise sur le marché du BlackBerry Classic, un smartphone qui revient aux sources. Au bonheur des nostalgiques du Bold désireux de retrouver les sensations du bon vieux clavier et du pavé tactile remis au goût du jour avec le système BlackBerry 10.

SMART COMME OBAMA ET SEXY COMME KIM KARDASHIAN

Malgré les innombrables fausses rumeurs concernant la vente ou la santé de la société canadienne et en dépit de la forte pression sociale, des Apple addicts prêchant et tentant inlassablement de convaincre les derniers hérétiques de se convertir à la secte de la pomme, les irréductibles du BlackBerry subsistent. Les “BlackBerrystes” sont comme un cercle élitiste tendant à vouloir plus ou moins consciemment à se différencier de la masse. Parmi eux, des personnalités comme Barack Obama, qui le revendiquent ou encore Kim Kardashian, entre autres, qui confesse en avoir acheté trois exemplaires du Bold en supplément, de peur que l’un d’entre eux ne tombe en panne, car elle reconnaît être liée à la marque “cœur et âme”. BlackBerry Bold Passport Q10Qu’elle se rassure, les BlackBerry sont réputés pour leur robustesse notoire, très loin de l’image des iPhones, bien connus pour être fragiles, dont la vitre se fissure sans peine.
Car le groupe canadien n’ambitionne pas de jouer dans la cour du marché des terminaux de masse et préfère concentrer sa stratégie sur une clientèle d’entreprise. En effet, si l’iPhone enregistre des volumes de ventes proportionnels à ceux de la Renault Clio, la voiture la plus vendue en 2014, le BlackBerry, lui, serait classé au rang d’une Lamborghini Gallardo.
Les quolibets sur BlackBerry et ses utilisateurs sont légion sur Twitter. Mais rira bien qui rira le dernier, car avec un retour à l’équilibre et enregistrant un bénéfice de 20 millions de dollars, BlackBerry… encore !

Et c’est pour cela que je persiste et signe avec mon BlackBerry.

Daniel Latif

Circulation alternée : une journée qui exaspère ?

pollution-paris-daniel-latifIl aura fallu sept jours pour que le gouvernement autorise enfin la mise en place du dispositif de circulation alternée : quelle réactivité hors pair !
En prévision de cette superbe journée, les automobilistes avaient beau essayer de réduire leur vitesse et rouler pépère, il n’y avait rien à faire… Les transports sont gratuits, les Autolib’ et Vélib’ aussi. Une activité sportive pendant un pic de pollution, ça peut paraître incongru mais cela va de pair.

ROULER AVEC UNE PLAQUE IMPAIRE SANS COMMETTRE D’IMPAIR ?

Lundi, seuls les véhicules aux plaques impaires, ou celles carburant à l’ampère pouvaient aller prendre l’air. D’aucuns sont même allés emprunter la voiture du beau-père ou de leur grand-père. Ah, la famille… ça c’est super ! Certes, on a tous des impératifs. Néanmoins, il y avait quelques exceptions qui dérogeaient à la règle comme les médecins et leur impérieux caducée.

Réticente sur sa mise en place, Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, s’est empressée d’annoncer la non reconduction de cette journée sans attendre qu’une baisse des particules ne s’opère. Cette absence de prise de décision courageuse ne fait que réduire notre temps d’attente pour rendre visite à Notre Père qui es aux cieux. Ce matin, mon confrère Philippe Martinet de Carissime et compère de roulage se demandait : “avec une paire de plaques impairs ! Puis-je rouler sans commettre d’impair ?”. Qu’il soit rassuré, la journée de circulation alternée c’est comme Lapeyre, y’en a pas deux !

Daniel Latif

Feu ma cheminée

chemineeIl n’y a pas de fumée sans feu. En 1995, le flamboyant duo JoeyStarr et Kool Shen, à la tête du Suprême NTM chantait : Mais qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ?”.
Vingt ans plus tard, il semblerait que leur chanson soit toujours d’actualité. Ce 1er décembre 2014, un article du Parisien annonçait que nos cheminées ne feront pas long feu. Pas de quoi jeter de l’huile sur le feu pour certains. En effet, cela faisait bien longtemps que nos cheminées, à défaut de les avoir faites ramoner, n’avaient d’autre d’utilité qu’un ornement de salon où l’on y dépose foison d’objet plus ou moins décoratif.

Pourtant, la décision n’est pas nouvelle et date de mars 2013 où huit préfets d’Ile de France ont signé l’arrêt de toutes les cheminées à partir de la nouvelle année 2015. Pour ceux qui utilisent le foyer comme source de chauffage principal, cela risque de mettre le feu aux poudres. Afin de continuer à faire feu de tout bois, il faudra que les âtres soient équipés d’un insert. Une nouvelle dépense qui est loin de mettre d’aucuns tout feu tout flamme. D’autant plus que Noël approche, et que le budget des français réduit à petit feu, cela risquerait de pousser les plus modestes au burn-out.

Une idée qui est loin de s’apparenter au feu de dieu pour Santa Claus qui risque de jouer avec le feu et ne pourra plus assurer correctement sa livraison traditionnelle de cadeaux.

Cette mesure conforte néanmoins les Sapeurs-pompiers qui apprécieront un cessez-le-feu notoire. Qu’est-ce qui pouvait arriver Dupire à Jean-Pierre l’homme aux poêles séduisants, ancien PDG d’Invicta qui garde toujours le sourire sur ses publicités. Vite, il y a urgence : Allumez le feu !

Daniel Latif
Photo : Riccardo Cuppini

Pollution : réaction du gouvernement à vitesse “diesel”

pollution paris daniel latifCe samedi 15 mars, Philippe Martin, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie affirme à propos du pic de pollution avoir “agi dès le premier jour avec des mesures graduées”.

Pourtant, le vendredi 7 mars, le Ministère de la Santé publiait des recommandations sanitaires en prévision d’une période de pics de pollution.

Lundi 10 mars, l’ONG Écologie sans frontière déposait plainte le lendemain contre X pour “mise en danger d’autrui” et dénoncer ainsi “l’inertie des pouvoirs publics” contre la pollution de l’air.

Le seuil d’alerte maximum à la pollution aux particules a été déclenché le mardi 11 mars.

Ce n’est que le jeudi 13 mars que Philippe Martin, annonce la gratuité des Vélib’ et Autolib’. Paradoxalement, le Ministère de la Santé, recommande d’éviter “les activités physiques et sportives, autant en plein air qu’à l’intérieur”. De plus, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), “l’habitacle ne protège pas de la pollution, bien au contraire. On respire, dans les voitures, un air largement plus pollué que sur les trottoirs.”

Et si tout le monde dérogeait à la règle ?

Il faudra attendre le lundi 17 mars pour que la Préfecture de Police mette en œuvre un dispositif de circulation alternée. “Je ne serai pas concerné car j’ai deux voitures, l’une dont le chiffre est pair et l’autre impair” se conforte Damien, agent administratif, qui habite la Plaine Saint-Denis. Avec une contravention de seulement 22 euros et une éventuelle immobilisation du véhicule, cette mesure semble d’ores et déjà peu dissuasive voire inefficace. En effet, il suffit de consulter la liste exhaustive des exceptions bénéficiant d’une dérogation au dispositif de circulation alternée pour comprendre que cela ne changera presque rien :

– véhicules électriques

– voitures particulières transportant trois personnes au moins (covoiturage),

– véhicules légers immatriculés à l’étranger,

– camionnettes (VUL),

– bennes, engins de manutention et véhicules transportant des matériaux destinés aux chantiers ou en provenant,

– véhicules de transport en commun des lignes régulières, cars de desserte des gares et aérogares

agréés, transports scolaires, transports collectifs de salariés, autocars de tourisme,

– voitures de tourisme avec chauffeur et taxis,

– véhicules de services de police, de gendarmerie, des forces armées, de la brigade de sapeurs

pompiers de Paris et des services d’incendie et de secours,

– véhicules des SAMU et des SMUR,

– véhicules des professions médicales et paramédicales, ambulances, véhicules de la protection et de la sécurité civiles, de la Croix Rouge, de transports sanitaires, de livraisons pharmaceutiques,

– véhicules d’intervention urgente assurant une mission de service public,

– véhicules de dépannage des différents corps de métiers,

– véhicules destinés à l’entretien de la voirie et de son nettoiement,

– véhicules assurant l’enlèvement et le ramassage des ordures,

– véhicules postaux et de transport de fonds,

– véhicules d’approvisionnement des marchés, des commerces d’alimentation, des cafés et restaurants, et véhicules effectuant des livraisons de denrées périssables,

– véhicules frigorifiques, porte-voitures et camions-citernes,

– véhicules des agents de la direction des journaux officiels et de la SACI-JO dont les heures de prise ou de fin de service ne sont pas couvertes par le fonctionnement des transports en commun,

– véhicules des agents d’exploitation ou d’entretien de la SNCF, de la RATP, de l’OPTILE, ainsi que des professionnels dont les heures de prise ou de fin de service ne sont pas couvertes par le fonctionnement des transports en commun,

– véhicules des établissements d’enseignement de la conduite automobile,

– véhicules des professionnels effectuant des opérations de déménagement,

– véhicules de transport de journaux,

– tracteurs et machines agricoles et véhicules de transport d’animaux,

– véhicules des GIG et des GIC, ou conduits ou transportant des handicapés ou des personnes à mobilité réduite,

– véhicules des titulaires de la carte d’identité professionnelle de journaliste et des représentants de commerce, véhicules de commerciaux salariés et agents commerciaux ne bénéficiant pas de la carte professionnelle de représentant de commerce,

– véhicules des salariés de la presse,

– véhicules de transport funéraire.

“La santé doit primer”

Un représentant du parti Europe Ecologie-Les Verts, affirme que “la santé doit primer”. Hélas, le gouvernement favorise toujours fiscalement et incite les français à privilégier les motorisations diesel en lui attribuant des bonus écologiques. Cela, en dépit des manifestations et actions de l’association France Nature Environnement, qui depuis des années sensibilise l’opinion publique sur les effets néfastes pour l’environnement des particules fines émises par les véhicules diesels. Cette dernière a notamment organisé, il y a deux ans, une opération de graffiti inversé au Trocadéro et le long de la Seine pour montrer qu’il est plus facile de nettoyer un mur qu’un poumon. Or, Philippe Martin, Ministre de l’Écologie, ne peut ignorer les dangers du gazole pour la toxicité de ses particules (50 fois plus importante que celle d’un moteur à essence).

Avec ses “mesures graduées”, bien trop tardives et on constate un gouvernement qui ré-”agi” de façon trop lente… Coincée par les lobbies, mollesse ou mise en route lente des réformes ? La politique du gouvernement aura au moins le mérite d’être proportionnelle à l’action d’un moteur diesel.

Daniel Latif
Photo : DL, D.R.

Les artisans taxis doivent-ils vraiment craindre les VTC ?


Les taxis sont en colère et ont demandé au gouvernement de légiférer sur les Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) en les contraignant d’un délai de 15 minutes d’attente entre la réservation et la prise en charge du client. Y a-t-il une désaffection vis-à-vis des taxis au profit des VTC ? Pourquoi l’arrivée de quelques véhicules avec chauffeur émeut-elle autant les artisans taxi qui se sentent concurrencés de façon déloyale. Est-ce un véritable débat et pourquoi sommes-nous arrivés à croire qu’un VTC offrirait un service forcément meilleur par rapport à un simple taxi ?

HEP’ TAXI !

À Paris, héler un taxi dans la rue s’avère relever dans la plupart des cas de la loterie. On est loin des scènes de films hollywoodiens où un taxi libre pointe le bout de son nez à peine la main levée. L’avantage, lorsque vous en trouvez un disponible et que ce dernier accepte de vous emmener vers votre destination, vous n’aurez pas les frais d’approche à payer. Cependant, un taxi peut refuser de vous prendre en charge en fonction de plusieurs critères aléatoires mais la plupart du temps arbitraires.
La différence entre la fiction et la réalité est nette, on est loin des chauffeurs comme Daniel dans Taxi prêt à vous emmener à l’autre bout de la ville, diligemment et à prix raisonnable, au sacrifice de sa pause déjeuner.

APPELLER UN TAXI À UNE STATION, UN VÉRITABLE PÉRIPLE

Plusieurs critères peuvent rendre une station de taxi redoutable : quartiers touristiques, heures tardives ou sale temps… La considérable file d’attente à la station ne s’avère pas une solution des plus efficaces lorsque l’on est pressé.
Pour être certain d’avoir un taxi, le mieux est d’appeler la centrale de réservation qui proposent deux choix : la “demande immédiate” ou “à l’avance”. Lorsque vous commandez un taxi “immédiat”, selon sa proximité, le compteur affichera déjà, au minimum, entre 6 et 15 euros. Un inconvénient qui refroidit beaucoup d’usagers dès la montée.
Dans le cas d’une réservation à l’avance, des frais de commande de peuvent s’appliquer.

LE TAXI À DEUX VITESSES

Voyager en taxi reste pour beaucoup un service de luxe. Encore faut-il pouvoir avoir la chance de tomber sur un véhicule à la hauteur du prix de la course. Lorsque l’on commande un taxi par téléphone, il n’est pas possible de choisir la marque du véhicule et cela donne lieu à de belles déceptions lorsque la voiture arrive sur place. Hélas, une grande majorité de taxis sont des véhicules d’entrée de gamme tels que Peugeot, Citroën, Skoda.
Il arrive parfois d’embarquer, mais c’est très rare, à bord de berlines haut de gamme et confortables de type Mercedes-Benz Classe E, Citroën C6, BMW Série 3 ou encore Audi A6. Ces dernières se réduisent comme une peau de chagrin pour deux raisons : l’incitation gouvernementale doublée d’une subvention municipale pour rouler “plus propre” puis également des taxis élitistes avec certains chauffeurs souhaitant s’adresser exclusivement à une clientèle plus privilégiée détenant un compte Premium ou Affaire. Ceci explique la prolifération des hybrides rechargeables dont la fameuse Toyota Prius qui affiche ostensiblement sur ses véhicules la mention “Greencab” soulignant son côté écologique.
Un argument et un avantage déloyal, selon certains chauffeurs de taxis haut de gammes car “ils paient moins cher leur véhicule, facturent la course au même prix” qu’un taxi haut de gamme “alors qu’ils consomment deux fois moins de carburant” et “offrent un confort relativement rudimentaire”. Payer le même prix, au détriment du confort, voici ce qu’il faut souffrir pour avoir une conscience écologique.
Autre aberration, les taxis entrée de gammes, ornés de bannières publicitaires latérales, à l’avant et à l’arrière “qui se font de l’argent en plus sur le dos des clients”.

JOE LE TAXI… CONNAÎT TOUTES LES RUES PAR CŒUR, TOUS LES P’TITS BARS…

Raphaël préfère embarquer à bord de taxis avec des “chauffeurs ‘vieux’ car ils connaissent vraiment la ville et n’ont pas besoin de GPS” et a fortiori “ne baladent pas”. Il déplore le manque de valeur ajoutée de certains d’entre eux qui “se cantonnent à emmener le client d’un point A vers un point B, contrairement aux ‘vrais artisans’ taxi qui ont maintenant 55 voire 60 ans, qui savent conseiller sur un bon restaurant dans tel quartier ou tout autre adresse en vue de passer une agréable soirée…”

Bon à savoir : Un taxi ne peut refuser une destination au départ de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Aussi surprenant que cela puisse paraître, si un client souhaite se rendre en Bretagne, à Marseille ou encore à l’étranger, dans le sud de l’Espagne, Danemark… le taxi se doit de l’y conduire.

LES VTC OU LA FAUSSE RÉVOLUTION DES TAXIS

Les VTC comme les Voitures Jaunes, Uber, etc. jouent sur l’argument d’avoir un “chauffeur” courtois, qui ne passera pas la durée du trajet au téléphone, habillé en costume et cravate — qui vous accompagnera avec un parapluie jusqu’à l’entrée de votre immeuble. Essayant de justifier leurs prix exorbitants avec des services dérisoires tels qu’une bouteille d’eau, presse magazine ou bien un chargeur BlackBerry/iPhone à bord, certains vont même jusqu’à mettre à disposition un iPad.
Ces services sont généralement plus onéreux qu’un taxi classique mais peuvent offrir de désagréables surprises en cas de fortes demandes. L’exemple le plus médiatisé est celui de Valérie Damidot se plaignant sur Twitter d’avoir effectué avec Uber un trajet de 3 km pour 192 euros. Un tarif excessif en raison de la nuit du Réveillon où les enchères montent rapidement pour obtenir un véhicule.
Les Voitures Jaunes quant à elles ont pour argument principal de fixer les prix d’avance pour éviter toute surprise à la fin d’une course.

Des services qui ne sont pas nouveaux… En effet, les taxis Affaires ou Premium proposent déjà aux clients du wifi à bord, la possibilité de recharger son mobile et mettent aussi à disposition des journaux gracieusement. Ces derniers veillent également à conduire sereinement de façon à ce que le passager puisse écrire durant le trajet. Enfin, le taxi contrairement aux VTC peut emprunter les couloirs de bus, ce qui représente un gain de temps considérable.

Depuis la rentrée, le nombre de manifestations des artisans taxi a augmenté à travers la France. Les taxis auraient-ils enfin pris conscience de l’évolution des exigences et entendu le mécontentement de leurs clients avec l’apparition soudaine des VTC ? Effectivement, les opérations “escargot” semblent quelques peu exagérées quand on pense qu’il suffirait d’un peu de bonne volonté de la part des chauffeurs pour améliorer leurs prestations pour redorer l’image d’un service qui peut laisser à désirer. En prenant en compte ces nouvelles résolutions, les taxis auront de beaux jours devant eux.

Daniel Latif

Stationnement : les ruses pour ne pas payer

Abus de stationnement Caducée Daniel Latif

Abus de stationnement dans Paris, caducée médecin, cocarde avocat, macaron et fausses carte handicapé GIC, etc.
Dis-moi ce que tu affiches derrière le pare-brise et je te dirai qui tu es…

Florilège des ruses pour éviter les amendes et ne pas payer, dossier à lire sur Le Point.