Il y a quelque chose d’abstrus dans cette nouvelle campagne publicitaire Coca-Cola « Savoure l’instant ». Une mise en scène inintelligible qui a ce je ne sais quoi de faussement décadent.
Car, si Minnie ne veut pas décapsuler les bouteilles devant les clients, ce n’est pas par mépris des règles de bienséance du service. Ni même parce que la squelettique serveuse risque de vaciller à la première bise venue, mais tout simplement parce qu’elle refuse les conditions précaires d’un salaire minimum compensé par d’inexistants pourboires — vu que le service laisse à désirer…
RÉINTERPRÉTATION DE BANKSY AVEC LE LANCEUR DE COCA-COLA
Alors quand les inspecteurs de l’URSSAF, lors d’une visite de courtoisie surprise, annoncent à notre jeune étudiante qu’elle se doit également de déclarer ses bakhshish, son sang ne fit qu’un tour, ses poils s’hérissèrent et elle exécuta, dans une magnifique réinterprétation du Lanceur de fleurs par Banksy, son lancer de Coca-Cola.
Savourant l’instant dans une éclaboussante tentative de résistance, la scène d’outrage à agent fut immortalisée et aussitôt instagramée : les likes pleuvent. Savoure bien l’instant, il risque d’avoir une autre saveur.

Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle technique de décapsulage de bouteille de Coca-Cola, ni même une réadaptation d’Un homme et une femme de Claude Lelouch où se serait glissé involontairement un subtil placement publicitaire des studios Coca-Cola Company. Panne d’inspiration chez ces messieurs du marketing ou volonté de jouer l’éternelle carte provoc’ ? Quoi qu’il en soit, l’on retrouve le leitmotiv de la demoiselle agrippant la bouteille de Coca-Cola tel un phallus, utilisé dans la campagne précédente : #ChoisisLeBonheur.
LES SCÈNES CLASSIQUES DU CINÉMA PORNOGRAPHIQUE REVISITÉES
Un « ménage à trois » était la condition sine qua non pour qu’Eve accepte qu’Adam garde sa chaîne autour du cou et son indécrottable marcel. Nos adulescents dévergondés, déjà blasés, ne savaient plus quoi inventer dans leur quête insatiable de plaisir immédiat. Émulant les scènes classiques du cinéma pornographique, nos Roméo et Juliette auraient pu connaître un instant plus savoureux s’ils avaient choisi un Coca-Cola light dans lequel ils auraient jeté un bonbon Mentos. De sorte, ils auraient au moins pu avoir le money shot.
Daniel Latif
Après une année entièrement dévouée à faire le faraud à l’égard de ses semblables, notre jeune entrepreneur s’est convaincu de prendre de belles résolutions. Fini l’altruisme, n’ayant que pour idée fixe de « réaliser (son) rêve », il s’était résolu à prendre enfin soin de lui. Ainsi, il souhaitait demeurer dans son train de vie dispendieux qu’il aime à qualifier de « luxury » mais toutefois aspirait à devenir plus « smart ». Pour la énième année, l’euphorie collégiale du 1er janvier avait scellé la destinée de cette nouvelle année. Les dés sont jetés, les jeux sont faits, rien ne va plus. 2016 sera une année meilleure, une année de folies, de luxure, pour sûr !
Esthétiquement parlant, l’États-unien apprécie cette pollution visuelle qui lui rappelle vaguement les enseignes démesurées de Times Square à New-York. Aussitôt, il sort son iPhone pour prendre un cliché. Ne distinguant plus le nom de la voie, notre touriste s’empresse aussitôt de rebaptiser la rue sur Instagram : « 36, Quai des Rolex » ou « Quai des iPhones » en fonction de s’il se trouve côté Pont Saint-Michel ou Pont Neuf. Après tout, le téléphone à la Pomme et le garde-temps Suisse, accessoirement horloger de l’aéroport Charles de Gaulle, sont de remarquables gages pour une institution policière orfèvre en la matière.
Après sa défaite à Roland Garros l’été dernier, où Rafael Nadal a déçu plus d’une demoiselle hermétique au Tennis, le Majorquin a décidé de se faire pardonner auprès de ses admiratrices et accessoirement auprès de ses banquiers – qui cette année ont été freinés dans leur croissante spéculation.
Notre Docteur Quinn, femme médecin, voulait très certainement ajouter un peu de piquant dans sa vie monotone au sein de son cabinet. Lasse d’être en permanence dévouée à son prochain sur Adopte un mec et Tinder, elle souhaitait se perfectionner dans cette nouvelle pratique vaniteuse mais non moins courante qu’est l’auto-idolâtrie.
Depuis cette rentrée, il semblerait que quelqu’un me veuille du bien ! Que dis-je, il s’agirait plutôt d’une personne désirant m’inviter à quelque débauche, pour ne pas dire aux limites du dévergondage !
Heureusement que la Mairie de Paris est là pour prodiguer aux dépendants de leur automobile, des recommandations de la plus haute importance afin de survivre lors d’une journée sans voiture.
Dès lors, on peut anticiper sur les prochaines possibles affiches de la Mairie de Paris :
La photo est contractuelle. En voilà un beau coup de communication ! Une fabulation tellement bien orchestrée par l’agence de publicité DDB Paris qu’elle relève d’une organisation des plus méthodiques. Beaucoup mieux qu’une opération réglée comme du papier à musique, la campagne
« Super », « Bravo », « Cool », « Fan », « Top »… Les lecteurs du quotidien sportif L’Équipe ne tarissent point d’éloges — sur Twitter — au sujet du rétrécissement de leur journal. Fini le « broadsheet », nos athlètes de la lecture dans les transports en commun se réjouiront de l’aspect « plus pratique » du « tabloïd » qui dorénavant leur permettra de le lire sans éborgner leur voisin. Le fanatique sportif serait-il soudainement devenu courtois et civil au point de se soucier du confort des autres passagers ?