Le Stealth de Boosted Board : l’alternative à la trottinette électrique

Impossible de ne pas croiser ces trottinettes électriques qui pullulent à travers les capitales européennes. Si ce moyen de locomotion séduit bon nombre d’adeptes de la mobilité électrique, il n’en reste pas moins un classique plus que déjà vu.

Pourtant, on commence à observer l’apparition de planches à rouler électriques. Venues tout droit des États-Unis, focus le précurseur d’un moyen de locomotion qui reste très méconnu encore aujourd’hui le longboard électrique.

Le Stealth est le nouveau longboard à moteur électrique de Boosted qui a lancé toute une déclinaison de la planche à rouler en version électrique.

Au-delà de l’image ludique, il s’agit là d’un vrai moyen de transport. En témoigne son prix 1 500 euros. Plus singulier, ce super skate vous procurera bien plus que les sensations de ride d’antan.

Oui, pour le skate du futur

On en a tous rêvé depuis tout petit, le hoverboard de Marty McFly dans Retour vers le futur. Voilà de quoi délaisser les transports en commun pour s’échapper en tapis volant comme Aladdin, connaître la sensation de caresse du vent le long du corps. Boosted Board est une société californienne qui réalise enfin le rêve de gosse avec un longboard aux grosses roues motorisées électriquement en propulsion grâce à un moteur d’une puissance de 2 100 watts.

Oui, pour son originalité

Tout le monde a une trottinette, elles foisonnent partout, sur les trottoirs, partout… Au-delà d’agacer profondément les piétons et automobilistes, elles véhiculent une image inhérente du conducteur irresponsable, qui ne respecte ni le code de la route, ni les piétons.

Le Stealth de Boosted Board est un état d’esprit différent qui vous permettra de sortir du lot des classiques trottinettes.

Oui, pour ses sensations de ride

Ses grosses roues de 85 mm, sa planche épaisse et la configuration longboard permettent une flexibilité, ce qui absorbe toutes les aspérités de la route, puis permet même d’affronter les routes pavées, ce qui n’était pas possible avec un longboard classique.

Certes, les jaloux l’appelleront le « skate du feignant » mais son atout notoire ici, c’est retrouver les sensations de glisse d’un skate et arriver à destination sans nécessairement se retrouver en nage.

Oui, pour son accessibilité

Faire du skate, du longboard en a toujours effrayé plus d’un. Que l’on se rassure, ici il n’est pas question d’effectuer des figures mais de se laisser glisser.

En effet, vous n’avez qu’à poser les pieds dessus et actionner la molette de la télécommande connectée en Bluetooth pour avancer, freiner ou reculer. La vitesse maximale, la puissance d’accélération est réglable selon 5 modes de ride :

Débutant : accélération limitée, vitesse maximum de 18 km/h, aucune pente.
Éco : accélération modérée, vitesse maximum de 26 km/h, petites pentes.
Expert : forte accélération, vitesse maximum de 32 km/h, dénivelé de pente de 20 %.
Pro : accélération extrême, vitesse maximum de 35 km/h, dénivelé de pente de 25 %.

Hyper : accélération maxi, vitesse maximum de 38 km/h, dénivelé de pente de 25 %

A vous de trouver le ratio équilibré entre vitesse et consommation. Plus vous allez vite, plus votre autonomie diminuera. Il existe quelques petites astuces comme lors des démarrages en côte, qui consistent à pomper manuellement au pied pour prendre de l’élan et ainsi préserver de précieuses ressources pour gagner plus de distance pendant vos trajets.

Simplicité et accessibilité. Les non skateurs trouveront rapidement leurs repères et l’équilibre qui vient instinctivement. Notons quand même que son rayon de braquage reste toutefois bien plus limité qu’une trottinette.

Oui, pour sa sécurité

Sur la boîte, dans le manuel, sur le site, dans les vidéos… il est rappelé qu’il faut rider avec un casque. L’entreprise californienne est plus qu’à cheval sur cette règle élémentaire et de fait, vous changez automatiquement de comportement puis adoptez une conduite plus prudente. Le Stealth Board étant dépourvu de freins, il vous faudra enclencher la marche arrière pour le faire ralentir. Tout se joue dans l’anticipation.

De plus, le Stealth émet un chuintement, telle une bise qui s’amplifie et interpelle les passants qui vous entendent arriver et s’écartent naturellement.

Oui, pour son utilisation au quotidien

Son autonomie varie entre 15 et 20km, selon votre corpulence, le type de routes que vous empruntez. On l’a essayé en ville, sur piste cyclable, sur des pavés, routes caillouteuses et même sur route départementale… Certes, il y a plus confortable mais cela n’arrête pas le Stealth. Contrairement au skate classique avec ses petites roues, les petites branches, câbles, petites bordures ou autres cailloux ne sont plus des freins à votre progression.

La multiplication des voies vélos dans les grandes villes, ne peuvent que conforter son utilisation dans les trajets intra-muros.

Lors des freinage la longboard permet la récupération d’énergie. Autre atout dans son utilisation au quotidien, la rapidité de recharge. En effet, le Stealth Board se recharge complètement en 1h30.

Sachez que si vous vous retrouvez sans batterie, vous pouvez toujours skater et avancer comme sur les longboards traditionnels sans endommager le skate, ni son moteur.

Oui et non pour son encombrement et son transport

Même si le chargeur, identique à celui d’un ordinateur portable se transporte aisément. Cela oblige à avoir un sac à dos. Enfin, sachez que la plupart des compagnies aériennes refusent de transporter les batteries électriques, que ce soit en cabine ou en soute pour des raisons de sécurité. Il s’agit là de son ultime inconvénient, et des plus frustrants.

Il reste toutefois pas pratique à transporter en main. En effet son poids de 8 kilos peut s’avérer relativement lourd à la longue si vous vous retrouvez à le trimballer. Enfin, vous devrez l’avoir toujours à portée de main ou en lieu sûr car il est impossible de l’attacher, comme un vélo.

On aime :
– Le côté sensations de glisse retrouvées du longboard, skateboard
– La qualité de fabrication
– Les grosses roues qui gomment les aspérités de la route

On n’aime pas :
– L’absence d’éléments phosphorescents ou lumineux pour être visible la nuit
– L’impossibilité de changer facilement la batterie et avoir plus d’autonomie
– Transport interdit en cabine et en soute d’avion

Verdict :

Véritable alternative aux trottinettes électriques, garantissant des sensations de roulage authentiques. Le Stealth Board s’illustre aussi bien en ville, qu’en campagne ou même sur des départementales où il permet une progression suffisamment rapide

Caractéristique techniques :

Poids 7,7 kg

Dimensions :

Longueur 96,5 cm
Largeur 28,7 cm
Hauteur 14,5 cm

Roues : 85 mm

Trucks 190 mm

Vmax 38 km/h

Batterie : 36V/199Wh

Possibilité de consulter les statistiques de rides via son téléphone avec l’App compatible iOS et Android

Daniel Latif
Photo : Julien Fautrat

Montréal : L’État Unique d’Amérique

MontréalCurieusement, quand on évoque le Canada, on ne pense pas nécessairement à sa capitale Ottawa mais à Montréal. Étonnamment, Montréal, situé dans la région du Québec, n’en n’est pas non plus la capitale. Il s’agit tout simplement de la ville de Québec qui en est le chef lieu. Les Montréalais se sentent Québécois avant d’être Canadiens. Pourtant, leur équipe de hockey sur glace s’appelle les Canadiens de Montréal. Pour couronner le tout, elle arbore les couleurs bleu, blanc et rouge. L’hiver à Montréal, le thermomètre peut descendre jusqu’à -30 °C. Nonobstant toutes ces singularités, ce qui est des plus saisissant à Montréal, et, a fortiori au Québec, pouvant paraître anodin ou naturel pour le touriste, réside dans le fait que l’on y parle français. De surcroît, les Québécois sont particulièrement attachés à la langue française et usent d’un zèle notoire pour trouver des québécismes, sorte de néologismes exotiques imposés par des lois. Ces derniers ont cependant le mérite de préserver le rayonnement et la présence de notre belle langue, sans céder à la facilité de l’anglicisme. Voilà pourquoi, l’on peut qualifier cette région d’État unique des Amériques.

MONTRÉAL, UNE VILLE AU CARREFOUR DES ÉTATS-UNIS ET DE L’EUROPE

MontréalLa ville de Montréal s’illustre par sa dualité, alliant la vision de l’Amérique du Nord à l’Europe en fonction des quartiers. L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal avec ses appartements de briques ne dépassant pas les trois étages, rappelle la Scandinavie. Sauf qu’ici, la cage d’escalier se trouve à l’extérieur pour gagner plus de place. Le quartier des affaires, situé en plein centre-ville aux alentours de la station de métro Peel, est reconnaissable avec ses hauts édifices et le foisonnement de gratte-ciel. Les voies sont larges, les rues, comme tracées à la règle, parfaitement parallèles et perpendiculaires. Les feux se trouvent de l’autre côté du carrefour. Le parc automobile se compose principalement de véhicules à essence avec des motorisations surdimensionnées. Les voitures n’ont pas de plaque d’immatriculation à l’avant. Sur celle à l’arrière, on peut lire la devise du Québec : “Je me souviens”. Les québécois seraient-ils rancuniers ? Ont-ils une mémoire infaillible ? Paradoxalement, lorsqu’on demande les origines ou sa signification, vous aurez pour seule explication : “Je ne m’en souviens plus…”.

LOIN D’ÊTRE FROIDS DANS LE GRAND FROID

Saint LaurentDe gros SUV aux grosses cylindrées qui ne détournent pas les conducteurs de leur courtoisie au volant. Respectueux des limitations de vitesse, ils ralentissent et s’arrêtent spontanément pour laisser le piéton traverser sans le presser — comportement qui semble être totalement inconnu des conducteurs français. À Montréal, la discipline et le civisme vont de pair : les piétons ne traversent pas n’importe où/comment. Tellement intraitables que si vous avez la malchance de marcher sur une piste de ski de fond, vous aurez le droit à un bon sermon avec l’accent québécois, c’est encore plus impressionnant. Comme tout le monde, on fait la ligne * pour prendre le bus et tous les titres de transport sont évidemment validés ! A l’opposé du Roissybus, dépourvu de wifi, le chauffeur Montréalais vous viendra en aide pour ranger votre valise et ainsi optimiser l’espace à l’intérieur et améliorer le confort des voyageurs. Dans le métro, personne ne saute les tourniquets, s’il ne reste qu’une seule place et que vous êtes en couple, l’on vous laissera volontiers la place, histoire de ne pas vous faire passer un sale trajet debout devant votre blonde *. “Ce n’est, certes, pas la plus belle ville du monde” reconnaît Martin, guide touristique de la ville, mais ce qui caractérise la ville de Montréal c’est sa “faible densité, l’absence de stress, l’enthousiasme des habitants et le côté sécurité de la ville”.
La présence policière est subtile. On peut sortir son téléphone portable en rue, dans le métro sans se soucier d’un vol à l’arrachée. Le seul risque à l’extérieur, si vous êtes un inconditionnel du clavardage *, est d’avoir les doigts congelés avant d’avoir pu terminer votre texto.
Vieux PortMême si le froid est sec, les habitants de Montréal le concèdent, “il fait frette *”. Les parcs sous la neige, donnent l’impression d’être à la montagne. Les lacs ayant gelé offrent de magnifiques cadres pour des patinoires naturelles. La plus romantique et impressionnante est celle du Vieux-Port où vous pourrez profiter d’une glace de qualité sur le fleuve du Saint-Laurent. Les plus courageux tiendront jusqu’à 22h pour observer le panorama sur le Vieux Montréal la nuit.
N’oubliez pas votre maillot ! Au risque de vous surprendre, par -30 ° C, les plus audacieux apprécieront de se baigner sous les flocons de neige, dans une piscine extérieure chauffée avec vue sur le quartier d’affaire à l’hôtel particulier, Le St-Martin, quatre diamants (équivalent à cinq étoiles français).

LA VIE OUTRE-ATLANTIQUE

Reuben's SandwichGastronomiquement, au vu des nombreux restaurants rapides *, on pourrait croire qu’il s’agit d’un avant-goût Étatsunien. “Presque mais en meilleur” selon Frédéric Mathieu, Chef français installé récemment à Montréal. Martin en est certain “À Montréal, on fait le meilleur bagel du monde”. Le secret pour réussir ce fameux pain rond serait d’y ajouter du miel à la fabrication pour le rendre plus moelleux. C’est ce bagel qu’utilisent Reuben’s Deli et Schwartz’s pour élaborer l’emblématique sandwich à la poitrine de bœuf fumée, autrement appelée par les juifs ashkénazes (de l’Europe l’est) : le pastrami.
Dans un registre moins diététique, il y a les hambourgeois * de Five Guys dont la qualité et le goût surpassent les Mc Donald’s et autres Burger King.
Résumer ainsi l’alimentation au Canada serait un parfait cliché. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, leur cuisine quelque peu réinventée, s’inspire clairement de la cuisine française. Si vous souhaitez manger santé *, il faudra faire un détour du côté du marché Jean Talon. Un marché pas comme les autres où vous trouverez tous les fruits — que vous pouvez goûter avant d’acheter — même hors saison, comme des fraises, au goût un peu trop bon et au dosage en sucre parfait et apparemment sans préservatifs *. Un large choix de sirop d’érable, dont celui de couleur claire, qui est rare en France car il nécessite 40 litres d’eau d’érable et donc plus fin en bouche. Sirops d'érableL’érable qui reste le produit phare du Canada puisqu’il est aussi décliné sous de nombreuses formes comme le beurre d’érable ou la tire d’érable sur neige ; l’érable à l’état pur est chauffé à 113,8 °, versé ensuite sur un lit de glace, prêt à être enroulé et dégusté tel une glace. Ce dernier coule également à flots sur les crêpes américaines *. Les meilleurs pancakes, à la fois en terme de fraîcheur et d’épaisseur, se trouvent au restaurant L’Avenue.
Néanmoins, aller au restaurant à Montréal n’est pas une sinécure. L’on vous assigne * une table : “Bonjour, ça va ?” vous lance le serveur. Ca y’est, vous êtes séduis et endossez à votre insu le rôle d’un chef de paie. Vous prenez conscience que le garçon n’est pas payé et que selon la coutume américaine, c’est à vous de payer le serveur, au minimum 15% de votre addition. Chez les 3 Brasseurs, on ne passe pas par quatre chemins, il est écrit en majuscule sur le ticket de caisse : “S.V.P PAYEZ VOTRE SERVEUR”. Ajoutez à cela la Taxe de vente du Québec de 10 % saupoudrez le tout d’une Taxe sur les produits et services de 5 %. Décidément bien salé, vous en oublierez presque que vous étiez venus pour manger !

DES CANADIENS PAS TRÈS CATHOLIQUES

Hockey sur glace - Centre BellLe hockey sur glace est “la religion” au Canada. On comprend pourquoi ce pays a été médaillé d’or aux Jeux Olympiques de Vancouver en 2010, puis en 2014 à Sotchi. Il suffit de vous balader avec un bonnet des Canadiens dans les rues de Montréal pour vous attirer la sympathie des supporters. Une ambiance que l’on peut retrouver lors d’un match où le show à l’américaine dans une immense arène nous transporte dans l’univers d’un sport institutionnel mais hélas méconnu du grand public européen. Les joueurs nous inviteraient presque à prendre un bâton * et une rondelle * pour les rejoindre. A défaut de pouvoir assister à un match, ne faîtes pas la gueule et allez boire une Belle Gueule accompagné d’une poutine, plat traditionnel québécois, à Poutineville où vous pourrez toujours suivre le match à la télévision. Mais attention à ne pas tomber dans le piège de la grande assiette, ces quelques dollars de différences risquent de vous rester sur la conscience et par la même occasion sur les poignées d’amour.
Le nom de la ville de Montréal viendrait sûrement de Jacques Cartier lorsqu’il gravit la montagne d’Hochelaga, il fut frappé par la beauté du paysage et le qualifia de “Mont Royal” qui au fil du temps devint “Montréal”. Ce “Mont Royal”, contrairement à l’ancienne candidate lors de l’élection présidentielle de 2007, porte bien son nom, puisque cette dernière n’a pas été si royale que cela lorsqu’elle prit position pour la souveraineté du Québec.
Pas étonnant aussi qu’Arnaud Montebourg, ancien porte-parole de Ségolène Royal, y voit dans cette ville une référence exemplaire, sûrement une source d’inspiration à appliquer à ses idéaux pour enfin aboutir sa politique de redressement productif.

Note de l’auteur : Tous les mots de cet article accompagnés d’un astérisque sont des anglicismes ou des québécismes qui ont été traduits à l’aide du Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française car “il est tout à fait naturel de vouloir vivre et consommer en français au Québec.”

Daniel Latif

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Retour en enfance avec Tintin au Musée Hergé

Quand on pense à la Belgique on pense au chocolat, aux moules frites “Chez Léon”, au Thalys… Et quand on voyage en “Confort 1”, au calme dans des sièges confortables, avec des plats gourmands servis à notre place puis la presse internationale gratuite et des prises qui fonctionnent… On se dit que les Belges n’ont rien à envier à la 1ère classe de la SNCF.
En Belgique, l’on se fait la bise qu’une seule fois. A Bruxelles, prononcez Brussel, l’on répète tout deux fois : en français et néerlandais. Et lorsqu’on aperçoit au détour de la Grand Place le Manneken-Pis, on se dit qu’on l’imaginait trois fois plus grand !
La Belgique c’est également le pays de Hergé, le père d’un célèbre reporter que l’on appelle Tim en allemand, Tenten en turc, Kuifje en néerlandais ou plus communément en français : Tintin. Les aventures de Tintin ce sont 23 albums en bandes dessinées, traduits dans plus de 70 langues et dialectes. Une traduction qui a donné quelques variations linguistiques peuvent amuser le lecteur étranger notamment au niveau des noms de personnages. En Angleterre, le nom de Tintin ne change pas, cependant son inséparable compagnon y est rebaptisé Snowy, le Professeur Tournesol devient ainsi Professor Cuthbert Calculus et les Dupond et Dupont y sont plus connus sous l’identité de Thomson and Thompson.
Georges Rémi, alias Hergé, est l’inventeur d’un style sobre et précis : la ligne claire. À travers un parcours BD dans la capitale européenne, l’on peut se laisser surprendre devant des fresques murales de Boule et Bill, Quick et Flupke, Gaston Lagaffe, etc. Ces murs de bandes dessinées de la taille des immeubles sont un atout de charme et un agrément de nostalgie qui rappelle la fierté nationale.

LE PLUS CÉLÈBRE JURON DU CAPITAINE HADDOCK INSPIRE DU TURC

La vision de tous ces personnage provoque une réminiscence et l’on essaie de se rappeler quand est-ce qu’on a pris le temps d’ouvrir et de redécouvrir un album des gamins de Bruxelles, Quick et Flukpe. Que cela fait du bien de tourner simplement les pages et de tenir un support différent que celui d’un iPhone ou d’un iPad. Il était enfin temps de relire cet album de Tintin au Tibet qui trônait dans cette bibliothèque comme un trophée de collection qu’on n’a pas osé revendre. Quelle délectation de retrouver un ouvrage qui défend la langue française en y usant de belles tournures, du vocabulaire riche — “Bachi-bouzouk” du turc, qui signifie “tête déréglée” est le plus célèbre juron du Capitaine Haddock, varié : “Mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest !” et de surcroît permet de découvrir différentes cultures à travers un média qui a beaucoup perdu de sa popularité. Les jeunes ne lisent plus de bédé ! Ils n’ont pas eu cette chance d’avoir un membre de leur famille collectionneur, passionné qui leur aura transmis la curiosité, le plaisir de lire et de s’instruire ou simplement collectionner ce genre de bandes dessinées.
Pour se replonger dans cet univers, rien de mieux qu’un tour au musée Hergé, situé à Louvain-la-Neuve. Dans un lieu qui rompt avec l’urbanisme de Bruxelles où l’on rentre dans un espace lumineux démesuré et ouvert sur l’extérieur avec de grands vitrages en forme parallélogramme. On accède à plusieurs salles larges et volumineuses au style épuré et à l’éclairage tamisé pour découvrir des planches inédites. Toutes les coulisses de fabrication, les crayonnés, les planches originales à l’encre de chine, dont les traits dégagent une puissance et des expressions profondes.
Jusqu’au 26 janvier, le Musée Hergé refait vivre les aventures indiennes de Tintin à travers une exposition temporaire intitulée Allo Bruxelles ? Ici Rawhajpoutalah !

Aujourd’hui, le reporter du Petit Vingtième revendique plus d’un million de « J’aime » sur sa page facebook. Ce héros international a été décliné en boutiques dédié au personnage éponyme où l’on décline son image est déclinée en montres, bagages, vaisselle, t-shirts, linge de maison, fournitures de bureau, figurines, etc. Qui aurait pensé qu’un personnage de bande dessinée crée en 1929 aurait pu être adapté en dessin animé, en jeu vidéo puis au cinéma en 3D par Steven Spielberg ?
En effet, quand on pense à tout cela, on se dit qu’ils ne blaguent pas les Belges !

Musée Hergé
À lire : Musée Hergé par Michel Daubert aux Éditions La Martinière

Daniel Latif
Crédit photo : Olivier van de Kerchove

Suivez le nouveau guide

Le chanteur Madjao dans sa chanson Douce France s’interrogeait : “Les paysages de mon enfance, où sont-ils passés ? Douce France… L’industrie et les finances, les ont effacées”. Et il s’alarme à juste titre. Que serait une ville sans espace vert ? Les parcs et jardins sont des havres de paix essentiels pour échapper au fracas et tumulte du quotidien. Ces derniers précieux espaces encore préservés de la frénésie des groupes de Bâtiment travaux public qui déshumanisent et bétonnent à tout va. Fort heureusement, il y a encore des passionnés qui prennent soin et mettent en valeur ces espaces verdoyants. Ces artistes de l’ombre arrivent à ériger ces paysages au rang de patrimoine.

Et si l’on répertoriait ces petits coins de paradis comme l’on recense les meilleurs hôtels et tables ? Il ne s’agit pas d’établir un absurde classement inique mais plutôt d’effectuer une sélection dont la vocation serait simplement de guider. C’est bien évidemment dans ce sens, à la manière du fameux Guide Michelin, que Philippe Orain, Directeur de la collection des guides patrimoine chez Michelin, et son équipe éditoriale se sont attachés à élaborer ce Guide des Parcs et Jardins de France. Plusieurs paramètres ont été pris en compte pour constituer l’ouvrage, notamment le ressenti de la première impression, la notoriété, la présence de labels, la beauté et l’esthétique, l’agrément de la visite mais également les courriers des visiteurs et lecteurs des Guides Michelin.
Jean de La Bruyère avait ce critère — auquel j’adhère particulièrement et qui reste encore convenable aujourd’hui : la propriété d’un superbe édifice réside dans un tracé de “vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes”.

Au total, 207 jardins sont classés en six catégories : botanique/exotique, paysager, contemporain, régulier, de cottage et utilitaire. Sur ces derniers, trois sont classés 3 étoiles : le Parc du Château de Versailles, le Parc du Château de Vaux le Vicomte et les jardins du Château de Villandry.

Attardons-nous sur mon coup de cœur de l’année : le Château de Versailles, classé comme jardin utilitaire en raison de ses vergers et du Potager du Roi. Lieu de prédilection de Nicolas Guérin, spécialiste de l’Ancien Régime, il avoue ne pas se lasser de revivre les grandes ballades de Cour : “déambuler entre les arbres, ramasser un ou deux citrons par terre, prendre les allées secondaires, visiter les bosquets puis contempler les perspectives, admirer la puissance du Château qui contraste avec la légèreté des arrangements végétaux”. Pour lui, ce jardin royal est unique et reste difficile à saisir à cause de sa taille qui dépasse l’échelle humaine. C’est pour cela qu’il recommande de consacrer une journée entière pour prendre le temps de vivre chaque lieu, de préférence en semaine et hors saison car “à ce moment, le parc offre une dimension beaucoup plus poétique, personnelle et en plus il y a moins de monde”.

Une nouvelle référence de tourisme dédié aux plus beaux parcs et jardins de France vient agrandir la famille des Guides Michelin. Des pneumatiques, élément des plus importants si l’on veut partir en vadrouille, à une sélection des meilleures tables et chambres d’hôtes avec le fameux Guide Rouge, mais également un choix d’itinéraires pour découvrir les régions avec le Guide Vert. Bibendum n’a de cesse d’inviter au voyage.

Daniel Latif

Turquie, pays de la surprise !

Il est un pays où l’on n’a pas fini d’être surpris. Ici, les chauffeurs de taxi attendent que le client pénètre dans le véhicule avant d’enclencher le taximètre. Tous, m’ont spontanément proposé de prendre le meilleur raccourci afin d’éviter les embouteillages. Aimables et discrets, ils n’en sont pas moins accueillants. En effet, ils nous laissent l’opportunité de s’asseoir à l’avant. Ce qui a l’avantage d’être confortable et pratique lorsque l’on est malade à l’arrière ou nombreux…

Tomber sur un bon taxi. On dit toujours que ce genre de chance n’arrive qu’une fois… Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je suis monté à bord d’un taxi du groupe Bayindir Hastanesi. Le chauffeur avait rempli les vides poches latéraux de chocolats, bonbons, douceurs et chewing-gums. Notre artisan taxi met à disposition du client des bouteilles d’eau ainsi que du jus d’orange, et ce gracieusement ! Ce dernier a même pris la peine d’acheter les journaux — du jour, neufs et encore pliés d’origine — qu’il a disposés avec des magazines. Ca alors, quel taxi !

Toujours dans les transports, à bord du Vapur, cette fois-ci, en direction de Kadiköy. Après avoir lancé, par réflexe, en français, “merci”, à ma voisine de banc qui n’a pas hésité une seule seconde à enlever son sac pour que je puisse m’asseoir, j’entends, avec stupéfaction, cette dernière me répliquer, en français, “de rien” puis nous engageons la conversation. Une convivialité qui m’a permis de pouvoir parler simultanément, en danois, avec sa voisine scandinave.

Comment ne pas résister à l’appel de la mer avec ce beau temps ? Hélas, ce jour-là, pas de chance, j’ai eu le droit à une visite surprise de quelques méduses. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ici on est accueillants aussi bien sur terre que sur mer.

Une chaleur humaine omniprésente même à Istanbul Yelken Kulübü, où le président du Club de Voile m’a proposé de prendre les rênes de son tout nouveau jet-ski Yamaha acheté quelques heures auparavant. Les plaisanciers ont pu constaté sur mon visage l’ahurissement face à une action qui est des plus naturelles en ce lieu.

La journée est bientôt finie, cependant, je suis loin d’être au bout de mes surprises… Tout va bien, je suis toujours en Turquie. Une rare contrée qui surprend agréablement lorsque l’on vous sert du thé, un dessert et des fruits… après avoir payé l’addition.

Cela vous étonne ! Vous aimez aller de découvertes en surprises ? Attendez, j’ai gardé le meilleur pour la fin… La plus grande sera le jour où la Turquie rentrera dans l’Union européenne. Je ne vous dirai pas quand… ce sera la surprise !

Johan et Stéphanie Leclerre donnent La Suite à une passion sans fin

Après avoir vu leur précédent restaurant La Maison des Mouettes dévasté par la tempête Xynthia, Johan et Stéphanie Leclerre ont mis les bouchées doubles et ont – aussitôt – réouvert un autre restaurant. Situé face au Vieux-Port de La Rochelle, La Suite est un bistronomique (contraction de bistrot et gastronomique). Johan Leclerre La Suite La RochelleLe Chef de cuisine, Johan Leclerre — Meilleur Ouvrier de France 2007, élève d’Alain Ducasse, Pierre Gagnaire et Michel Troigros — souhaite faire découvrir à ses clients une nouvelle expérience à travers un concept branché où l’on peut, au choix, venir boire une coupe au bar puis passer dans le salon mitoyen pour déguster une cuisine française avec de grands classiques, comme le tartare de boeuf, et contemporaine, avec le sandwich au homard. “Comme le lieu est grand, l’idée est de faire bouger les gens” explique le couple. Le restaurant est équipé d’un salon fumoir qui domine la salle principale et le bar à Champagne. La Suite offre aux plus fines bouches la possibilité de déguster les plats dans le salon VIP, où la configuration est plus gastronomique, avec vue sur la mer. Le couple Leclerre n’a pas omis les petits détails qui sont garants d’originalité et de confort comme les porte-sacs à chaque table et leurs fourchettes au design cagouille ainsi que leurs propres couteaux faits sur mesure, gravés La Suite, pour avoir une meilleure mise en bouche des plats.

La carte, composée d’une variété de prix et de plats, propose une option dégustation assez singulière : un verre de vin (possibilité de découvrir 11 références au verre) en accord avec chaque plat. L’on peut également se laisser guider par le sommelier qui affectionne particulièrement les belles Maisons.
En guise d’amuse-bouche, l’œuf dans l’œuf au caviar, vous mettra rapidement en condition pour vous échapper en mer avec le nem de homard, émulsion de soja, vinaigre de riz suivi d’un filet de sole meunière au beurre blanc, sucrine et gnocchis. Retour sur terre avec un ris de veau, croustillant arrosé au beurre mousseux et son émulsion de wasabi savamment dosée. Prenons le temps de ne pas trop diligenter un moment aussi agréable, optons pour un pré-dessert : un Suite, carré de chocolat praliné recouvert d’une feuille d’or et accompagné d’une boule glace vanille. Et enfin, pour finir divinement, mon coup de cœur pour un soufflé au Grand Marnier et un petit plaisir d’enfance avec le cube de nage de fraise et son sucre qui crépite en bouche.
Le couple Leclerre a réussi à créer une suite harmonieuse, en prolongement du Vieux-Port de la Rochelle, où l’on peut s’échapper à travers une escapade gourmande qui suscitera tous vos sens à travers terre et mer.

Daniel Latif


www.lasuite.co

& La Suite
15 rue de la Chaîne
17000 La Rochelle
05.46.50.51.98



Bras ouverts pour les journées du patrimoine

Le 18 et 19 septembre, la France ouvrait les portes de son patrimoine au public. Cette 28ème édition des Journées européennes du patrimoine a été l’occasion rêvée pour tout le monde de pouvoir accéder à des lieux habituellement fermés ou relativement restreints au public ou encore des endroits où l’on n’aurait jamais pensé mettre un pied : édifices, hôtels particuliers, ministères, musées, etc. et même chez les concessionnaires Renault qui ont fait également Journées Portes Ouvertes.

Cette année mon coup de cœur s’est porté dans un coin peu ordinaire : le campus de Jussieu, au 24ème étage de la Tour Zamansky, plus précisément. Après une opération de désamiantage de cinq ans, la tour de Jussieu a été réhabilitée pour les personnels administratifs de l’Université Pierre et Marie Curie Paris VI. Cette imposante tour de 90 mètres, dispose d’un atout qui a de quoi sérieusement inquiéter la tour Montparnasse. Située en plein cœur du quartier latin car elle propose un panorama singulier et une vue plus chaleureuse, car moins perchée dans le ciel. Une nouvelle vue s’offre à nous, on aperçoit les artères et grands axes de la capitale puis on redécouvre la géographie de Paris avec le regard d’un géant qui observe une maquette sous ses yeux.

Je remarque, lors de ma traversée de Paris, que c’est la première fois que l’on peut observer de très longues files d’attente, semblable à celles de Disney Land, pour accéder aux différents monuments… Il était aisé de reconnaître les habitués des journées du patrimoine qui progressaient patiemment et sereinement armés de gros livres. Ceux qui n’avaient pas prévu le coup n’ont pas pour autant été pris au dépourvus car des comédiens venaient tester leur talent devant une foule qui n’avait guère le choix que de supporter leur performance artistique des plus dilettantes. Certes, il fallait de la patience mais également une bonne dose de détermination. En effet, quand on pense qu’il fallait compter 3 heures d’attente — le temps d’effectuer Paris – Istanbul en avion — pour visiter la bibliothèque Mazarine ou 8 heures, soit le temps d’un vol Paris – New York, pour visiter le Palais de l’Élysée… On se dit que deux jours dans l’année ne suffisent absolument pas et qu’il faudrait instaurer des semaines du patrimoines ou plusieurs séries tout au long de l’année.

En dépit d’une visite un peu décevante à l’Opéra Garnier où le visiteur était laissé à l’abandon et ne pouvait ni accéder aux sous-sols de l’Opéra pour voir le lac souterrain ni même accéder à la grande salle de spectacle.

Du côté de l’Hôtel de Bourvallais, place Vendôme, où se trouve le siège du Ministère de la Justice. Étonnamment, les agents pénitenciers ne n’ont pas du tout été aimables comme une porte de prison. Hélas, à l’intérieur il y avait beaucoup d’attente pour admirer des bureaux sur le pas de la porte.

Habiter Paris est une chance car l’on y côtoie foison de merveilles. Il faut juste savoir éviter de tomber dans la spirale du “métro, boulot, dodo” qui vous prive de la possibilité visiter ou pourquoi pas redécouvrir tous ces trésors qui nous entourent.

J’ai certes la chance d’avoir au quotidien une splendide vue sur la tour Eiffel. Depuis dix ans, la Dame de fer ne n’a cessé de me surprendre. Cette muse a été ma source de distraction, d’inspiration mais également de création. Son faisceau lumineux, à la manière d’un phare, a toujours interpellé ma vision périphérique, lorsque j’étais occupé à quelque travail, éclairant d’un bref instant le crépuscule et perdant mon regard dans le ciel, m’invitant à une rêverie. Fine et longue, telle un mannequin, l’œuvre la plus visitée au monde a su rester à la mode en arborant de nouvelles parures. Le 21 juin 2003, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, inaugure le nouvel éclairage avec scintillement de diamant durant les dix premières minutes de chaque heure dès la tombée de la nuit jusqu’à 1 heure du matin. Le plus grand émetteur radio français a revêtu les couleurs du drapeau turc en octobre 2009 à l’occasion de la saison de la Turquie en France.

Les journées du patrimoine revêtent une autre ambiance qu’une simple visite de musées. Pendant ces journées on croise de nombreux passionnés et curieux qui veulent informer et/ou s’informer. Des moments conviviaux, propices aux échanges et à la rencontre. Pour ceux qui auraient manqué ces courtes journées ou qui n’ont pas eu le temps de tout visiter, ces derniers peuvent retrouver sur la plupart des sites internet des différents monuments ou lieux, qui ont participé aux journées des patrimoines, des vidéos de visite guidée et devront s’armer d’encore plus de patience jusqu’à l’année prochaine.

Plus d’informations sur :
http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/